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#FemmeFemina: Brigitte Violier, un tempérament de feu

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Brigitte Violier est aux commandes de l'Hôtel-de-Ville de Crissier.

© DR

C’est un temple dédié à la haute gastronomie et au plaisir de vivre. Et non un mausolée. C’est ainsi que Brigitte Violier envisage la prestigieuse Maison dont elle tient aujourd’hui les rênes. Et ce un peu plus d’une année après la disparition de son époux. Sur la façade, l’enseigne métallique au nom de «Benoît Violier, cuisinier» brille toujours au soleil de midi. Dans l’entrée, une pile de ses livres sur ces gibiers à poil et à plume qu’il chérissait tant se laisse feuilleter. Mais nul portrait imposant du très souriant Meilleur ouvrier de France 2000 pour accueillir le client: «Il n’y en a pas besoin. Ici, comme ceux de Philippe Rochat et son épouse Franziska, l’esprit de Benoît est toujours palpable», confie Brigitte avec assurance.

Ces présences amies bienveillantes et inspirantes, d’ici ou de l’au-delà, lui donnent des racines… et des ailes pour continuer l’aventure, et tenir une des meilleures tables du monde. Si ce n’est la meilleure. Brigitte la douce, Brigitte la discrète, nombreux sont ceux qui ne voyaient en elle que la souriante et timide maîtresse de maison, accueillant les clients de son charismatique mari depuis que le couple avait décidé, ensemble, en 2012, de succéder à Philippe Rochat. Nombreux ont été très surpris de la voir, battante, deux jours après la disparition de celui qui était «tout» pour elle, rouvrir le restaurant et assurer qu’elle maintiendrait le cap: «Comment aurais-je pu faire autrement? Il faut imaginer qu’en plus de perdre mon mari, je perdais mon partenaire de travail. J’avais une responsabilité vis-à-vis de tous ceux qui sont ici au quotidien. A partir du moment où Franck était d’accord de continuer en cuisine, nous avons décidé de poursuivre l’aventure.»

Histoire de famille

A Franck Giovannini, œuvrant avec talent aux fourneaux de l’Hôtel-de-Ville depuis plus de vingt ans, dans l’ombre des emblématiques Girardet, Rochat et Violier, Brigitte Violier a confié les pleins pouvoirs. Son talent et sa présence lui sont un moteur indispensable au quotidien: «Franck a toute ma confiance, toute mon admiration, c’est comme un jumeau. Nous avons en commun la même loyauté, la même fidélité. Benoît était Lion et il avait une passion pour les bêtes à cornes. Franck et moi sommes Bélier», ajoute-t-elle en souriant, y voyant un signe du destin en même temps que celui des astres. A lui donc les clés de la cuisine, à elle… tout le reste. Et des projets, la native de Narbonne, élevée à Courchevel, n’en manque pas: «Perdre celui qu’on aime, c’est ce qu’il y a de pire, avec la perte d’un enfant. Je veux transformer tout cela en énergie positive.» Celle que ses amies appellent Bree cache, tout comme la rousse héroïne de la série «Desperate Housewives», un tempérament de feu: «Lorsque j’étais jeune, à la montagne, tous les enfants étaient conditionnés pour être champion de ski, pour se mesurer à l’autre. Moi, c’est toujours à moi-même que j’ai fixé des défis, en étant très exigeante.» Cette recherche personnelle d’excellence, cet amour du sport, ce rapport au bien-être issu de sa formation d’esthéticienne, la directrice générale de l’Hôtel-de-Ville de Crissier s’en sert pour imaginer désormais mille et un projets pour son restaurant.


Brigitte Violier. ©Elsa Guillet. Mise en beauté: Vera Pimentao

Héroïnes du quotidien

Relever des défis? Remettre tout en question? Repousser inlassablement sa zone de confort? Qui mieux que son amie la sportive de l’extrême Géraldine Fasnacht pouvait lui insuffler cette énergie? «C’est plus qu’une amie, c’est une sœur de cœur, même sans parler, on se comprend. On a beaucoup de choses en commun… Elle est tellement belle, tellement libre, avec des valeurs auxquelles j’adhère complètement. Comme Benoît, elle entretient un rapport très étroit avec la nature. Elle vit son rêve jusqu’au bout d’elle-même.» Si Brigitte admire la femme-oiseau, les figures moins aventureuses l’inspirent aussi. Son goût pour le bien-être et la beauté, elle les doit sans doute à sa grand-mère paternelle: «Petite, je montais sur un tabouret pour l’observer dans son rituel quotidien. Elle se maquillait, se coiffait. Ça sentait la poudre de riz. Elle portait des dormeuses aux oreilles. J’en porte souvent moi aussi. Elle était toujours impeccable,» se souvient avec émotion celle qui arbore en permanence, à son tour, un look irréprochable. Femme, mère, cheffe d’entreprise, amie attentive, Brigitte Violier ne veut renoncer à rien. Un de ses exemples? «Mon amie Catherine, qui a acheté sa pharmacie le jour de son accouchement. Elle a su mener tout de front avec succès!» Bien décidée à relever tous les défis, Brigitte confie avoir eu un autre magnifique allié pour traverser cette année difficile: «C’est un livre que j’avais déjà depuis longtemps dans ma bibliothèque et qu’une personne chère m’a offert à nouveau après la disparition de Benoît. Je l’ai lu et relu pour trouver des pistes, des réponses… C’est un petit best-seller, d’un auteur très moderne… (Elle sourit, malicieuse…). C’est Sénèque et son ‘Apprendre à vivre’.»

Ce qui la dope Les projets pour le restaurant, imaginer des choses nouvelles, mêler ma vision du bien-être, l’art et l’univers sportif à l’expérience gastronomique.

Son don inattendu Trouver la force dans la résilience et arriver à surmonter l’année qui vient de s’écouler. Avoir toujours vu l’étincelle d’espoir au milieu du malheur.

Sa shamelist Un gilet en cachemire rose poudré, dans mon armoire depuis 13 ou 14 ans. C’est une sorte de doudou que je ressors quand j’en ai besoin.

Son dernier fou rire Avec mon fils Romain, à propos d’une vidéo de hamster qui fait des acrobaties dans sa cage et qui, au cours d’une pirouette, tombe et meurt… Un truc tragique qui se transforme en incontrôlable fou rire nerveux.

Son actu La carte de printemps, sortie le 23 mars 2017. C’est celle du renouveau, de la vie. Mais c’est aussi la première carte de saison que nous ayons faite, en 2012, lorsque nous avons repris le restaurant, et la première que Franck a dû créer seul en 2016.

Sa news Femme «4634, Perception», le film de 26 minutes qui retrace l’aventure au Mont-Rose de mon amie Géraldine Fasnacht, qui rêvait depuis de nombreuses années de grimper puis de survoler en wingsuit ce mythique sommet suisse. Epoustouflant!

Son buzz La disparition du magazine «l’Hebdo». C’était une institution. Il est triste de voir notre société perdre ses moyens d’échange, de dialogues, d’ouverture.


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