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#FemmeFemina: Maddalena Di Meo, business-woman 2016

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Maddalena Di Meo, business-woman 2016.

© Francesca Palazzi/Mise en beauté: Justine Revaz

A 3 ans, elle soignait ses poupées malades ou blessées; à 5, elle avait sa mallette d’infirmière; à 10, un microscope. La vocation de Maddalena Di Meo remonte plus haut que ses propres souvenirs, mais elle sait grâce pourquoi elle a évolué du métier d’infirmière à la formation en soins infirmiers qui fait aujourd’hui son bonheur et son succès. S’il ne fallait nommer qu’une grande influence, ce serait Marie-Jo Wyss.

En 2006, désireuse d’élargir son horizon, Maddalena prépare un diplôme en management social et culturel à la Clinique Bois-Cerf. Y officie Marie-Jo. Cette rencontre bouleversera sa vie. La Camerounaise, épouse d’un architecte suisse, se démène corps et âme pour aider son pays. Avec son seul salaire, d’abord, elle crée une Fondation qui installe à Yaoundé nursery, orphelinat, dispensaire et, finalement, l’Hôpital Marie-Wyss. «L’altruisme fait femme», affirme Maddalena, «l’humilité et la modestie incarnées. Courage, détermination, persévérance: c’est un modèle». Fascinée, Maddalena l’assiste à sa manière: audit financier et aide au management. A son contact, elle découvre une dimension nouvelle de l’existence… et l’importance cruciale de la formation dont elle fera son métier. Pétillante, intense, Madame la directrice reçoit dans le bureau coloré qu’elle partage avec son assistante et frappe par son apparence juvénile, son regard pénétrant et son ouverture à l’autre. Un instant on se demande qui interviewe qui! Mais elle raconte volontiers son enfance veveysanne, le grand-père Nicola venu des Pouilles, marbrier chez Rossier et Bianchi; le père, Antonio, qui retourne en 1978 à Trani chercher sa fiancée Giovanna. Maddalena naît deux ans plus tard, aînée de trois filles, une famille toujours très unie. Elle raconte fièrement comment ses parents, qui ont subi l’humiliant examen médical à la frontière, se sont intégrés sans aide aucune; naturalisés en 2015, prêtant serment dans les larmes. Et comment, enfant, elle se sentait déchirée. L’école lui interdisait son prénom, elle était Madeleine. Etrangère tant dans l’Italie des vacances qu’à Vevey, où elle a eu «deux vies dans ses dossiers scolaires». Car, naturalisée à 14 ans, elle exigea ses prénoms: Maddalena Maria.

Le respect du patient

«La tronche de la famille» se bat pour réussir: certificat d’études à 15 ans, prix scolaires. Mais, au Gymnase de Burier, des profs font sentir leur infériorité aux rares enfants d’ouvriers. Elle s’en va. «A 17 ans, je me sentais plus utile à sauver le monde qu’à m’intégrer à la bonne société.» Elle fait un stage à l’Hôpital des Samaritains. «Neuf mois de bonheur complet.» Et de mûrissement rapide par la découverte des soins palliatifs. Les rituels pleins de respect et de sérénité après le décès des patients l’impressionnent. «Leur chambre restait vide pendant vingt-quatre heures pour laisser l’âme partir.» D’éducation catholique, Maddalena reste attachée à une spiritualité tolérante – notamment vis-à-vis de l’islam «dont l’esprit est le contraire du terrorisme» – et se méfie des teintures partisanes que l’homme applique aux vérités révélées. Ses observations sur des patients transplantés confortent l’infirmière dans sa certitude: l’âme est une énergie qui ne meurt pas avec l’enveloppe charnelle. Ses patients! Ils lui ont tant appris, sur le sens de la vie, sur la nature humaine, sur le vivre-ensemble. «On devient un des acteurs de leur vie, ils partagent avec nous, les familles nous reconnaissent…»


Maddalena Di Meo. ©Francesca Palazzi

L’altruisme de Marie-Jo

Entrée à l’école des Samaritains à 18 ans et trois jours, diplômée à 21 ans, l’«urgentiste dans l’âme» travaille d’abord en hôpital semaines, dimanches et jours fériés. Toutefois, «devant la dégradation des soins», elle tranche et rallie le secteur privé, où «les traitements sont au centre, avec le confort du patient». Insatiable, elle se paie, en travaillant double, un diplôme en Business Development & Entrepreneurship à la HEC Genève. Elle rejoint alors sur un coup de tête les deux médecins créateurs de Firstmed, «Une école de premiers secours qui allie compétence paramédicale et médicale avec un langage tout public. Nous souhaitons démocratiser les gestes qui sauvent», lâche-t-elle d’un trait. «Trois semaines avant, j’étais l’infirmière-type, chignon strict-chaussures Scholl», s’amuse-t-elle en comparant son look actuel. Directrice, puis associée et co-propriétaire, elle développe son nouveau métier, convainc Henri Dès de créer une chanson pour accrocher les jeunes, est élue Femme entrepreneur 2016. Tout lui sourit, sauf le bonheur sentimental, avoue-t-elle sans s’offusquer de la question. Elle, si forte et fonceuse, dirigeante dans l’âme, n’a pas envie d’un compagnon à materner! Elle connaît ses fragilités et espère trouver un homme fort pour fonder le foyer de ses rêves. Dans la tribu Di Meo, on valorise la vie de famille et les enfants. Un projet auquel «la volonté ne suffit pas». Avec philosophie, elle s’en remet au destin. C’est bien la première fois.

Ce qui la dope La vie! Ressentir de l’optimisme en se levant le matin. Respirer! Se dire qu’il y a tant à faire, s’améliorer constamment.

Son don inattendu Le twirling. Adolescente, gymnaste passionnée, j’ai été longtemps majorette. J’étais virtuose du bâton, que je faisais voler, tournoyer avec élégance, Je sais encore le faire!

Sur sa shamelist Seule de tout mon entourage, famille, amis, réseau, je n’ai jamais vu un seul épisode de «Game of Thrones». J’ose à peine l’avouer.

Son dernier fou rire En balade à l’Arnensee, je faisais des photos quand je me suis enfoncée dans la vase, seule ma main ressortait, tenant le portable. Mes amis m’ont photographiée avant de me tirer de là!

Son buzz La prise de position de la conseillère d’Etat Jacqueline de Quattro pour le principe «à travail égal, salaire égal». Que, dans une société évoluée, l’Etat doive menacer de sévir pour qu’on applique un principe élémentaire, c’est choquant.


Jacqueline de Quattro. ©Sebastien Anex

Sa news Femme Karla Wheelock, la première latino-américaine à conquérir les plus hauts sommets de chaque continent, y compris l’Everest. Sa devise: «Votre attitude détermine votre altitude. Il n’y a que vous-même pour déterminer jusqu’où vous arriverez». Elle a créé une fondation pour diffuser des valeurs humaines, éthiques et morales universelles.


Karla Wheelock. ©LatinContent/Getty Images

Son actu Je veux prendre un risque toute seule en lançant ma propre start-up. Nous créons un assistant vocal dans le domaine des gestes qui sauvent et une appli pour les urgences pédiatriques, à destination des parents, pour les aider, les rassurer et économiser des soins médicaux.


©Getty Images/Istock

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