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Female Gaze: Les films et séries recommandés par la rédaction

Female gaze les films et series recommandes par la redaction

Où puise une femme la force pour s’en sortir? Dans Victoria (2016), la réalisatrice française Justine Triet filme avec brio Virginie Efira dans la peau d’une avocate pénaliste à la quarantaine écaillée.

© LE PACTE

Tout va bien, de Camille de Castelnau (2023)

Où voir cette minisérie: prochainement disponible sur Disney+

Rose, 9 ans, est atteinte d’une leucémie. L’espoir d’une guérison et d’un retour à une vie normale, d’abord. Puis les désillusions quand la maladie progresse, les questionnements. Et les angoisses. Les siennes, bien sûr, qu’elle gère avec une bouleversante lucidité. Mais celles de son entourage, surtout, littéralement bouffé et qui peine à affronter ce cauchemar. Ainsi sa mère qui perd pied et tente de trouver un semblant de réconfort dans les bras d’un clown, son père qui se renferme et sa petite sœur, malheureuse de se sentir tiraillée entre son amour pour elle et l’envie d’exister. Et puis sa grand-mère, aussi, papesse de la psychologie positive et des livres de développement personnel qui voit s’effondrer tout ce en quoi elle croyait, y compris son mari, totalement dépassé. Ou encore son oncle, qui préfère rester dans le déni et sa tante chérie, dévouée au point de s’en oublier complètement…

Portrait délicat et plein d’émotions d’une famille frappée par l’adversité, cette minisérie totalement tourneboulante et superbement portée par Virginie Efira, Nicole Garcia, Sara Giraudeau, Aliocha Schneider ou encore l’exceptionnelle petite Angèle Roméo, est basée sur une histoire vraie. Celle de la scénariste Camille de Castelnau, qui a su éviter l’écueil du mélo et du pathos déplacé. Car par-delà la douleur et la tragédie, l’autrice parvient à faire sourire et à réconforter, même. Entre rires et larmes, avec subtilité et beaucoup, beaucoup d’humanité, elle raconte la vie. Tout simplement. [SG]

Julie & Julia, de Nora Ephron (2009)

Où voir le film: En DVD

Comédie écrite, produite et réalisée par Nora Ephron, et sortie en 2009, Julie & Julia raconte l'histoire vraie de Julie Powell, une trentenaire américaine qui, au début des années 2000, décide de réaliser en une année les 524 recettes du livre de cuisine française de Julia Child, Mastering the Art of French Cooking et d’écrire ses mésaventures culinaires dans un blog. Dans les rôles titres, Meryl Streep et Amy Adams illuminent ce long-métrage qui met en miroir deux époques, deux passions: celle d'une Américaine dans le Paris de l'après-guerre et celle d'une jeune New Yorkaise de nos jours... Succès aux Etats-Unis, mais tristement passé inaperçu de ce côté de l’Atlantique, ce long-métrage, une célébration joyeuse de la bonne chère et des plaisirs de la table, est le dernier de Nora Ephron. Pour mémoire, cette spécialiste de la comédie romantique, décédée en 2012 des suites d’une leucémie, a commencé sa carrière comme journaliste – elle fut d’ailleurs longtemps mariée à Carl Berstein, l’un des hommes qui mit au jour le scandale du Watergate dans les années 70. Et c’est à elle qu’on doit des bijoux comme Le Mystère Silkwood et Quand Harry rencontre Sally, dont elle a été scénariste, ou Nuits blanches à Seattle et Vous avez un mess@ge, qu’elle a réalisés. [SG]

Victoria, de Justine Triet (2016)

Où voir le film: disponible sur Prime Video et myCanal

Où puise une femme la force pour s’en sortir? Dans Victoria, la réalisatrice française Justine Triet, à qui l’on doit la Palme d’Or du Festival de Cannes 2023 pour Anatomie d’une chute, filme avec brio Virginie Efira dans la peau d’une avocate pénaliste à la quarantaine écaillée. Dépressive, la mère célibataire de deux enfants doit jongler au quotidien avec une baby-sitter qui la lâche, des plans sexe minables, un ex-mari qui partage leur intimité sur un blog, un ancien client dealer (Vincent Lacoste) qui devient son assistant personnel… Cerise sur la déprime? Son meilleure ami (Melvil Poupaud), soupçonné d’avoir poignardé sa femme perverse, lui implore une défense express… Super héroïne des temps modernes, comme le titrait Télérama, le personnage de Victoria Spick, mis en scène par le regard féministe de la subtile Justine Triet à qui l’on doit également le troublant et intense Sibyl (toujours avec Virgine Effira), est à la fois universel et unique, burlesque et poignant. Tantôt éclairé, tantôt à terre. Une dramédie qui ressemble follement à la vie (des femmes). [JM]

La servante écarlate (The Handmaid's Tale), de Bruce Miller (depuis 2017)

Où voir la série: disponible sur Play RTS et myCanal

L’adaptation du roman culte de la Canadienne Margaret Atwood a engendré une série tout aussi phénoménale, mais qui est déconseillée aux personnes victimes de violences et au jeune public. Pour pallier des problèmes nationaux de fertilité, un État dystopique et totalitaire attribue toutes les femmes pouvant procréer à de puissantes familles. Vêtues de bonnets blancs dissimulant le visage et d’une longue cape rouge, ces servantes sexuelles, à l’instar de Defred (Elisabeth Moss), sont littéralement violées, torturées et violentées physiquement et psychologiquement. Critiquée pour son extrême violence, la série filme paradoxalement la résilience et la résistance des femmes qui se battent pour leur vie, mais plus encore pour celles des autres et pour leur famille. En 2017, aux Etats-Unis d’abord, puis dans d’autres pays comme la Pologne, l’Argentine ou l’Irlande, le costume de La Servante écarlate s’est imposé comme un puissant symbole de la protestation des femmes lors de manifestations relatives aux droits en matière de sexualité et à l’avortement. [JM]

Maid (2021)

Où voir la série: disponible sur Netflix

La violence conjugale, c’est quoi au juste? Des coquards, un nez cassé, des bleus sur le corps… Ce n’est peut-être pas aussi clair que cela finalement… Dans la minisérie américaine Maid, adaptée des mémoires Maid: Hard Work, Low Pay, and a Mother's Will to Survive de Stephanie Land, on comprend que les violences au sein d’une famille peuvent prendre une myriade de formes différentes. Alex, 25 ans, quitte son petit-ami agressif en pleine nuit avec sa fille de deux ans sous le bras et 18 dollars en poche. Débute alors un parcours semé d'embûches que la jeune maman devra surmonter seule. Car oui, la société aussi peut être brutale pour les femmes, surtout celles qui sont seules et sans ressources. Pour bénéficier d’un logement social, Alex doit avoir un travail. Mais pour obtenir un emploi, il lui faut trouver une garderie pour sa fille. Sauf que pour avoir le droit de faire garder son enfant, elle doit prouver qu’elle a un job… Bref, de quoi s’arracher les cheveux. Elle finit par occuper un poste de femme de ménage. La galère est pourtant loin d’être terminée puisqu’elle doit se battre pour obtenir la garde de sa fille, le tout en tentant de joindre les deux bouts coûte que coûte. Une série poignante qui ne manque pas de nous rappeler que de nombreuses femmes ont vécu ou vivent actuellement ce genre d’expériences extrêmement compliquées. [VSM]

Unorthodox, d’Anna Winger et Alexa Karolinski (2020)

Où voir la série: disponible sur Netflix

Nous voici plongé-e-s au cœur de Brooklyn, et plus précisément dans l'un des berceaux de la communauté juive hassidique new-yorkaise. Dans cette branche ultra-conservatrice de la religion, on parle yiddish, on n’est pas autorisé-e à regarder la télé ou même lire, on doit s’habiller modestement et surtout, on obéit à son époux. Esther Shapiro, 19 ans, est loin de correspondre à ces standards. Empreinte d’une volonté de liberté, elle décide de fuir cette communauté qui l’a récemment forcée à se marier à un homme qu’elle n’a vu que deux fois. Elle se rend à Berlin pour retrouver sa mère qui a elle aussi tenté d’échapper à ce mode de vie. Sur son chemin, elle rencontre une bande de musiciens qui deviennent ses amis. Mais c’était sans compter sur son compagnon et son cousin qui se sont mis à sa recherche. Le fort de cette mini-série poignante? Elle nous permet de comprendre la réalité de la communauté juive ultra-orthodoxe, le tout sans émettre de jugement. La photographie, le scénario, les vêtements, rien n’est laissé au hasard. Notons que l'œuvre est inspirée de la vie de Deborah Feldman, autrice du livre Unorthodox: The Scandalous Rejection of My Hasidic Roots. La jeune femme américano-allemande, aujourd’hui âgée de 37 ans, a d’ailleurs été très impliquée dans le projet de la série. [VSM]

Las Chicas del Cable (Les Demoiselles du téléphone), de Ramón Campos et Gema R. Neira (2017)

Où voir la série: disponible sur Netflix

Première série originale Netflix produite en Espagne (avant La Casa de Papel!), Las Chicas del Cable raconte les destins dramatiques de quatre employées de la compagnie nationale de téléphone, dans le Madrid des années 20. Lidia, Marga, Carlota et Angeles ont gagné une certaine indépendance grâce à leur emploi de standardiste, mais doivent se battre au quotidien contre la société patriarcale de l’entre-deux guerres. Certaines intègrent des mouvements féministes, d’autres choisissent des méthodes plus sournoises. Un scénario plein de rebondissements, entre faits historiques et drames personnels, qui s’étire sur cinq saisons, concocté par le duo Ramón Campos et Gema R. Neira (Velvet, Grand Hôtel). [VF]

Don't Worry Darling, d'Olivia Wilde (2022)

Où voir le film: disponible sur Blue+ Video

Dans cette mise en scène de l'American Dream aux teintes saturées trop «beau» pour être vrai, la comédienne et réalisatrice Olivia Wilde signe une critique acerbe de la société patriarcale située dans les années 50, lorsque les femmes endossaient le rôle de ménagère à temps plein – et avec le sourire s'il vous plaît. Alice (Florence Pugh) forme un couple mignon avec son mari Jack (Harry Styles) au sein d'une communauté aisée et expérimentale, perdue dans le désert. Mais son quotidien s'assombrit lorsqu'elle est la seule témoin de bizarreries. Aurait-elle perdu la raison? On a aimé l'ambiance angoissante de ce thriller féministe, à la croisée des chemins entre Black Mirror, Black Swan et The Truman Show, qui raconte l'émancipation d'une femme malgré le gaslighting dont on l'abreuve. On apprécie également, comme nous le soulignions dans notre critique à la sortie du film, les scènes intimes filmées du point de vue du plaisir féminin, plutôt rares chez les hétéros à Hollywood. [LI]

Thelma et Louise, de Ridley Scott (1991)

Où voir le film: disponible sur sur Blue+ Video

On vous voit venir: certes, le réalisateur de Thelma et Louise est un homme. Mais pour une production du début des années 90, ce road movie culte dépeint avec brio l'émancipation féminine et la sororité entre deux amies face à l'adversité (et aux tentatives de domination masculine). Et pour cause: l'histoire a été écrite par une femme, Callie Khouri, dont le travail a même été récompensé d'un Oscar pour le meilleur scénario original. Thelma (Geena Davis) et Louise (Susan Sarandon) décident de s'accorder une pause bienvenue dans leur quotidien morose et embarquent pour un week-end entre copines. Alors qu'elles commencent enfin à s'amuser, Thelma est agressée par un homme dans le parking d'un bar. En réponse aux oppressions machistes, Thelma et Louise décident de se rebeller, prennent les armes et s'engagent dans une cavale, empruntant par ailleurs des codes cinématographiques alors réservés aux personnages masculins. À sa sortie, le long-métrage a suscité une polémique à cause de ses thématiques féministes. Aujourd'hui, il est considéré comme précurseur dans la mise en scène de femmes fortes. [LI]

She Said, de Maria Schrader (2022)

Où voir le film: disponible sur Sky Cinema et Blue+ Video

Rares sont les enquêtes journalistiques portées sur grand écran qui mettent en scène des protagonistes féminins. Adapté de faits réels, She Said fait office d'exception dans le genre. On y suit l'investigation haletante de Megan Twohey (Carey Mulligan) et Jodi Kantor (Zoe Kazan), reporters au New York Times, qui, les premières, ont publié un article révélant les sombres dessous des «promotions canapé» à Hollywood perpétrées par le producteur Harvey Weinstein, puis dissimulées à coups d'accords financiers pour museler les victimes. La réalisatrice Maria Schrader adapte ainsi un jalon de l'affaire #MeToo qui deviendra un mouvement féministe sans précédent. Le message de sororité qui émane de ce film est particulièrement poignant, que ce soit devant la caméra ou autour de la production, puisque plusieurs victimes du magnat aujourd'hui condamné ont participé au tournage, comme nous le précisions dans notre critique. [LI]

Les Filles du docteur March, de Greta Gerwig (2019)

Où voir le film: disponible sur YouTube Films et Séries TV

Avant l'excellent Barbie – qui aurait tout aussi bien pu faire partie de cette sélection de films female gaze qui ont marqué les membres de la rédaction de Femina – Greta Gerwig a proposé d'autres superbes productions, comme Lady Bird ou sa version des Filles du docteur March. Adapté du roman éponyme publié en 1868 par la romancière américaine Louisa May Alcott, l'histoire des quatre sœurs Jo (Saoirse Ronan), Amy (Florence Pugh), Meg (Emma Watson) et Beth (Eliza Scanlen) au temps de la Guerre de Sécession résonne encore au XXIe siècle dans leur quête d'amour et de liberté. La réalisatrice et scénariste est parvenue avec une certaine tendresse à dépoussiérer cette œuvre littéraire considérée comme pionnière au sein des luttes féministes. [LI]

Fleabag, de et avec Phoebe Waller-Bridge (2016-2019)

Où voir la série: disponible sur Prime Video

Écrite et (superbement) interprétée par Phoebe Waller-Bridge, à qui l’on doit aussi Killing Eve, Fleabag (surnom qui signifie «sac à puces») raconte le quotidien d’une trentenaire londonienne. Sans filtres, totalement azimutée, fantasque et sexuellement très active, elle tente de faire marcher un petit café dont elle est propriétaire. Bouffée par ses angoisses existentielles, rongée par la culpabilité depuis la mort accidentelle de son amie Boo et en décalage complet avec le monde, Fleabag surnage comme elle peut et gère tant bien que mal des relations compliquées avec les hommes, sa sœur et sa belle-mère (incarnée par la géniale Olivia Colman). Et voilà que dans la saison 2, elle tombe vraiment amoureuse…

À la fois hilarante et bouleversante, cette série sooooo British en deux saisons de six tout petits épisodes (une trentaine de minutes chacun) brille par ses interprètes. Mais surtout par une écriture fine, intelligente et souvent mordante. Ce portrait lucide, sans concession et un rien mélancolique qui a remporté de nombreux prix (Emmy Awards et Golden Globes) est l’adaptation d'une pièce du même nom écrite en 2013 par Phoebe Waller-Bridge, et qui avait remporté le Fringe First Award. À noter, encore, que Camille Cottin a repris le rôle de Fleabag dans Mouche, à voir sur Canal+. [SG]

Tu mérites un amour, de et avec Hafsia Herzi (2019)

Où voir ce film: sur FilmoTV et myCanal

Un petit ami infidèle, la déception, puis la séparation. De ce schéma qui s’est sans doute répété des millions de fois dans l’histoire de l’Humanité, Hafsia Herzi parvient pourtant à nous embarquer dans un long-métrage, son premier en tant que réalisatrice, qui fascine et hypnotise par son climat étrangement apaisé. On y suit le parcours post-rupture de Lila, son personnage, visage de madone brutalement revenue sur terre, coincée dans son quotidien de toc et son job pas super passionnant dans une agence immobilière parisienne. De rencards foireux en rencards sans saveurs, de rencontres bouleversantes en promenades métaphysiques en passant par des flirts aux frontières libertines, la jeune célibataire accepte de faire table rase de sa géographie amoureuse et s’ouvre à toutes les expériences qui s’offrent à elles, histoire de mieux comprendre comment elle et les autres fonctionnent. Jeune actrice prodige découverte dans La Graine et le Mulet d’Abdellatif Kechiche, Hafsia Herzi signe ici un film très naturaliste, comme improvisé, façon nouvelle vague, dont les émotions impalpables et la sensualité murmurante hantent longtemps après la fin du générique, à la manière d’un poème de Frida Kahlo, à qui le film emprunte son titre. [NP]

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