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Eté 2017: le retour de la robe à carreaux
Motif désuet d’antan, le vichy commence sa drôle de vie sur des couvercles de pots de confiture, des nappes de pique-nique et des torchons de cuisine. Rien de très glamour, en somme. Cette étoffe ménagère occupe d’abord une place rudimentaire, alors que ses cousins tartans et carreaux flamboient déjà sur le devant de la scène.
«J’ai dessiné une robe qui me rappelait des petites bergères du XVIIIe siècle.»
Jacques Esterel, à propos de la robe de mariée créée pour Brigitte Bardot en 1959.
Les choses évoluent un peu dans les années 1950, lorsque les pin-up adoptent enfin les petits damiers en mode «rockabilly». Mais il suffira d’un instant I, d’une seule femme et d’une unique pièce détonnante pour donner à ce tissu de tablier tout le glamour qu’il méritait. Alors que les mariées des années 1960 se glissent de préférence dans des robes meringuées et à tutus proéminents, Brigitte Bardot, elle, a l’audace de se pointer à son mariage avec Jacques Charrier (le numéro 2) fagotée d’une robe en vichy rose et blanc. Sans voilette, sans satin, ni froufrou. Avec son look à mi-chemin entre Marie-Antoinette et une bergère, cette robe bustier aux manches trois-quarts, agrémentée de broderie anglaise, est signée Jacques Esterel.
La tendance vichy est lancée. Ce bout d’étoffe domestique et peu cher se propage et inonde robes, tops et jupes de l’époque. S’ensuit une légère accalmie, mais les petits carrés réapparaissent sur les tenues country dès les années 1970. En 1990, le styliste Azzedine Alaïa collabore avec l’enseigne Tati pour des pièces en vichy. Désormais culte, la célèbre cotonnade est empruntée, détournée et façonnée sous toutes les formes.
Pourquoi le terme de toile Vichy? Il est dit qu’en 1900 desfemmes élégantes vêtues de toilettes à carreaux ont été aperçues aux thermes de la ville de Vichy.
Cet été, pas de doute, c’est reparti. Alors que la toile carroyée reste fidèle à sa simplicité initiale, la coupe des robes, elle, varie. Chez House of Holland ou Au jour le jour, le motif empli de nostalgie vient habiller les silhouettes de pièces clairement inspirées de l’iconique robe Bardot. Ces sobres carreaux viennent aussi se déposer sur des blouses et des tops aux allures vintage, comme chez Peter Pilotto et Toga. Dans le prêt-à-porter, on dégote également des modèles plus minimaux, mais aussi oversize, sympathiques à porter pour des looks à la touche arty. Nouveauté saisonnière: tous les modèles se déclinent dans une large palette de couleurs estivales. Ce damier de corps bucolique nous promet des silhouettes sulfureuses de baby doll.
Shopping
Robe-chemise Vichy Maje, env. 190 fr.
Robe en popeline de coton Draper James, env. 450 fr.
Robe Mango, 69 fr. 90.
Robe courte volantée H&M, 69 fr. 90.
Un top Bardot est un top à épaule dénudée également inspiré de BB.
Une pièce, deux looks
En rock star
Foulard en soie Sandro, env. 130 fr.
Boucles d’oreilles métalliques Mango, 7 fr. 95.
Sac en cuir Scotch & Soda, 419 fr.
Robe vichy avec manches bouffantes Zara, 69 fr.90.
Chapeau en feutre à galon The Kooples, 255 fr.
Sandales compensées Karl Lagerfeld, 320 fr.
En street girl
Casquette scintillante H&M, 19 fr. 90.
Sac en bandoulière Karl Lagerfeld, chez Zalando, 250 fr.
Baskets en cuir Nike, env. 115 fr.
Robe vichy avec manches bouffantes Zara, 69 fr.90.
Veste jean à patchs Only chez Zalando, 70 fr.
Lunettes à soleil Marc Jacobs, 254 fr.
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