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Azzedine Alaïa, au sommet de la mode et à l'écart des tendances

Il est l'un des couturiers les plus adulés, mais Azzedine Alaïa reste en dehors de la frénétique planète mode: ce sculpteur du corps féminin ne court pas après la nouveauté; il préfère "les vêtements qui durent" et ne pense qu'à "rendre les femmes plus belles".

Azzedine Alaïa reçoit chez lui, dans le Marais, sourire aux lèvres, autour de la grande table de sa cuisine. Son équipe y vient pour déjeuner; des artistes comme des mannequins, dont Naomi Campbell et Stephanie Seymour, peuvent passer. Des airs de maison du bonheur.

Le Palais Galliera, musée de la mode de Paris, rouvre ses portes après trois ans de travaux avec une rétrospective consacrée à ce couturier connu pour célébrer les courbes féminines comme aucun autre.

"C'est mieux qu'on m'expose de mon vivant; je m'en balancerai quand je serai mort. Et là, au moins, je vais pouvoir lire ce qu'écrivent les journalistes sur moi!", plaisante le créateur né en Tunisie autour de 1940 ("J'ai l'âge des pharaons. Les dates, je les ai effacées", se contente-t-il de dire).

Avec Alaïa, on croit retourner à une mode artisanale. "Je fais tous les patrons, je couds parfois", dit-il. Si plus de 75 personnes travaillent avec lui, il maîtrise toutes les étapes de la construction d'un vêtement. Plus que dessiner, il aime créer les robes à même le corps des femmes.

Il parle de ses clientes avec affection. "J'ai de bons rapports avec elles". Et il prend comme "un compliment" le fait que toutes ces femmes viennent jusqu'à sa boutique, rue de Moussy, dans le Marais. "Ca n'est pas donné", reconnaît-il. Il faut compter 2.000 euros en moyenne pour une de ses fameuses robes corolles.

"Ici, les matières sont différentes et très chères. On ne regarde pas le prix", explique le couturier, vêtu de sa sempiternelle chemise noire chinoise.

On voit ses créations sur les starlettes des tapis rouges comme sur Michelle Obama. Ses clientes sont partout, "beaucoup d'Américaines, d'Arabes, de Russes", et plus de 300 points de vente dans le monde. "Ca commence en Chine", ajoute-t-il.

Le "derrière" des femmes

Dans le showroom parisien, "je vois arriver de belles femmes, jeunes, avec des maris ou des amants richissimes, même avec la crise", raconte-t-il. Plusieurs clientes lui sont aussi restées fidèles depuis plus de trente ans.

"J'aime les femmes", lâche-t-il pour expliquer son succès. Lui qui a fait des études de sculpture, parle de leur "derrière" comme personne. "Je ne pense pas toujours à faire des nouveautés, à être créatif, mais à faire un vêtement pour que les femmes soient belles", explique le couturier aux yeux noirs pétillants, qui s'est allié avec le groupe suisse Richemont, numéro deux mondial du luxe.

Les silhouettes Alaïa semblent d'ailleurs hors temps.

Ses défilés ont lieu dans son showroom, après la fashion week. Que pense-t-il du rythme de la mode, où les collections se succèdent toujours plus vite? "C'est la course, c'est un acharnement", dit-il. "Il faut se calmer! Pour la création, ce rythme n'est pas bon".
"J'essaie de regarder tout ça de loin. Moi, quand j'ai une idée dans l'année, je remercie le ciel", lâche-t-il en riant.

On ne chôme pas cependant chez Azzedine Alaïa. "Je ne suis pas quelqu'un qui me fatigue au travail".
2013 semble être son année. Outre la préparation des collections, il a fallu travailler sur l'exposition au Palais Galliera. Une boutique ouvrira rue de Marignan en octobre. Il a fait les costumes du ballet "Les Noces de Figaro" à Los Angeles et un ballet d'Angelin Preljocaj, "Les Nuits". "C'est un travail totalement différent. C'est agréable".

Avec cet agenda, il n'a pas le temps d'aller en Tunisie. "J'y retourne très peu", indique-t-il. Il dira seulement que la situation sur place "l'attriste".

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