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#FeminaOpinion: De l’art de garder ses amis pendant les périodes électorales

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Extrait de la série américaine «New Girl», une scène en mode votation!

© DR

Un père commerçant «petit patron» quasi anar, une mère socialiste et fonctionnaire dans l’enseignement public; voici le portrait-robot minimaliste de mes parents. Ils m’ont toujours appris à ne pas parler de politique en société avec des inconnus, et encore moins avec les amis ou la famille. Sauf si bien sûr, la question venait sur la table. Tard dans la soirée, au moment où la retenue s'efface progressivement, où les langues se délient et la repartie ne se la joue plus vraiment profil bas. Mais ça, c’était avant, dans les années 90 (dites hello à votre vielle auteure milléniale), la décennie des débats 0.0. Des vieux bons débats de comptoir, «face à face», gauche VS droite, réservés aux stars de la rhétorique, des personnes qui doivent probablement aujourd’hui regretter le bon vieux temps. Ou pas: cela dépend, on imagine, à quel niveau leur addiction digitale s'avoisine.

L’overdose de prosélytisme sur les réseaux sociaux

Notre problème contemporain en général et celui du second tour de l’élection présidentielle française qui verront s’affronter Marine Le Pen à Emmanuel Macron le 7 mai 2017 en particulier? L’omniprésence des désirs de ralliements de tous bords via Facebook qui flirtent avec une vulgarité à utiliser l’emoji en colère orange Trump.

L’envie féroce et viscérale de partager un gif, une vidéo, qui, c’est certain, convaincra forcément de voter pour telle ou telle famille électorale. C’est un peu comme une énième tendance food qui débarque sur nos fils d’actualité. On se dit: a-t-on réellement besoin de voir encore cela, est-ce si indispensable à notre existence?

Une petite question de vous à nous. Est-ce que, lors d’un repas de famille, par son argumentaire, un de vos oncles vous a-t-il déjà fait changer d’avis une seule fois sur la marque de voiture de vos rêves? Bon, alors: on remet le compteur des tensions à zéro?

D’assoiffés internautes zombies

De mémoire de community manager, on a souvent retrouvé l’intensité de la violence des commentaires sur les élections françaises dans des publications concernant le bodyshaming, le viol ou le végansime. C'est comme si parfois, certaines personnes, dans des cas extrêmes, devenait des «animaux» sur les réseaux sociaux (principalement sur Facebook et Twitter), tels des zombies qui tentaient de faire littéralement tomber le mur de d’actualité digitale. Triste constat vous dites? Et s'il y avait un antidote à notre exaspération engendrée par cette folie?


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Petit manuel pour garder son entourage intact

Alors comment procéder pour ne pas succomber à un massacre par «unfriending» et espérer croire encore à Francis Bacon: «l’amitié double les joies et réduit de moitié les peines»? Primo du bons sens, de la lucidité et un zest de pragmatisme devraient déjà pas mal nous aider. Ensuite, on garde en tête qu’on n’a pas besoin de savoir pour qui votent nos potes. A chacun ses convictions et les poules seront bien gardées pour le prochain BBQ.

Autre alternative, quand tout le monde se joint à la bagarre du saloon à la simple évocation d’un candidat, on repère, dans l’océan de posts, les timides apôtres de bonne volonté qui appellent au pacifisme et prônent l’apaisement comme Alexis:

Le nombre d'insultes qui circulent en commentaires publics sur Facebook, c'est effarant! Faudrait voter moins souvent, ça a l'air de tendre beaucoup de monde…

On l’affirme, ces personnes-là sont en voie d’extinction, soutenons-les!

Et puis tiens, en passant par là, et si c’était le moment d’entamer une détox de 24 heures sans iPhone? Vous savez cette idée saugrenue qui nous traverse l’idée à chaque sursaut provoqué par un buzz de notifications. Oublions que nous n'avons aucune chance, et fonçons!

Par ailleurs et en cas d’une insensée provocation du parti adverse, on envisage, pour l'avoir fait plus d'une fois, l'option de tourner nos doigts 7 fois au-dessus de votre clavier (ou de se faire un café, c’est selon l'heure de la journée) puis de nous abstenir d’un commentaire supplémentaire. Car le plus dangereux avec cet excès de zèle activiste 2.0, c’est bien son effet domino. Répondre à un post qui ne correspond en aucun point à notre appartenance politique n’arrange pas les choses, pire, il pourrait bien créer un effet papillon d’ici au 7 mai 2017.

En fait, on adopte l’adage «dans le doute, abstiens-toi», et comme vous le savez, le supplice arrive bientôt à ses fins. Nos connaissances devraient à priori reprendre une activité normale dès le 8 mai (ou pas). Ainsi nous vient en tête d’autres commandements web garantis «pour une paix durable sur les réseaux», classés des plus sérieux aux plus anecdotiques:

Jamais tu ne partageras des propos racistes ou antisémites
Jamais tu ne proposeras à un vegan de changer de vie
Jamais tu descendras un engagement «body positive» ou une femme en robe de mariée
Jamais tu ne diras à ta meilleure amie que son bébé est moche
Jamais tu ne commenteras la photo de la nouvelle copine de ton ex

Allez, en résumé et plus sérieusement, quand le dialogue n’est plus possible, que votre entourage écrit d’abord puis réfléchit ensuite, et que les réseaux semblent être une vaste tâche d’huile brûlante d’intolérance sur lequel il est impossible de scroller; déconnectez!

(et allez voter!)

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