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Couple: pourquoi on retombe amoureux de nos ex?

Femina 31 Dossier Remariage 00

Liam Hemsworth et Miley Cyrus.

© Getty Images

Elle est tout de blanc vêtue, lui porte jeans et polo bleu marine. Visiblement heureux. Le plus beau jour de leur vie? Plutôt leur deuxième, en réalité. Car le chanteur Phil Collins et Orianne affichent aujourd’hui au grand jour leur passion… dix ans après leur divorce. Comme si cette décennie en mode vies parallèles n’avait jamais existé, le couple tricote le parfait amour et envisage même de se remarier prochainement. OK, une lubie de stars overmédiatisées? Pas vraiment.

Car à une époque où l’encouplement tend à se consommer puis à se jeter pour mieux recommencer ailleurs, ce genre de come-back sentimental n’est pas un phénomène isolé. «Il est même de plus en plus fréquent», observe Robert Neuburger, psychiatre, thérapeute et auteur du livre «Le couple: le désirable et le périlleux» (Payot, 2014). A en croire une étude britannique menée par le site Relate, pas moins d’un couple sur quatre regrette ainsi d’avoir divorcé. Le potentiel de retrouvailles est donc élevé…

Etre deux, c’est précieux

Alors, qu’est-ce qui peut bien pousser deux ex à se redonner une chance alors qu’ils ont rompu il y a longtemps pour de (plus ou moins) bonnes raisons? On a envie de jouer l’avocat du diable et d’imaginer que ces retours de flamme sont surtout intéressés, dans une société où l’insécurité et l’inconnu planent au-dessus des têtes. «Je n’y crois pas du tout, s’indigne presque Robert Neuburger. Au contraire, ces couples font tout cela par amour. Ils ont conscience des conséquences d’une séparation. En particulier les jeunes générations: ces personnes ont parfois vu leurs parents divorcer, et ils ne souhaitent pas réitérer les mêmes erreurs. Pour eux, le duo stable et sincère a beaucoup de valeur.»

Comme celle du coup de foudre détaillée par un personnage d’«Amélie Poulain», il y aurait d’ailleurs une recette aux relations amoureuses version deux. «Avec les années, comme pour un accouchement, on a tendance à oublier les mauvais côtés de l’autre. Sinon on ne recommencerait pas!», note Pamela Cappello, sociologue et auteure du livre «Chéri(e), sommes-nous compatibles?» (Favre, 2009). Sans compter sur le fait que la durée moyenne des mariages est passée de sept ans il y a quelques décennies à quatre aujourd’hui: on a un peu moins le temps de connaître l’autre par cœur. Et les petits territoires de mystère qui subsistent peuvent aider à refaire prendre le ciment. Une certaine dose de douce amnésie, certes ingrédient de base, mais pas seulement. La nostalgie joue aussi les entremetteuses dans une deuxième love story.

Notamment pour une histoire qui s’est inscrite dans la durée. «Une relation qui a compté peut devenir un idéal, comme le sont parfois les amours de jeunesse. D’autant plus quand il reste de la tendresse entre les deux ex-partenaires.» Une multitude de souvenirs en commun qui gardent le pont intact même si beaucoup d’eau est passée dessous, de la complicité, et parfois un rôle de parents qui oblige à rester en lien étroit… Voilà une force d’attraction qui s’érode difficilement, comme le confirme Stephen Vasey, sociologue et thérapeute de couple à Lausanne: «Même si deux personnes se séparent, ils peuvent rester un couple parental, ce qui les oblige à prendre des décisions ensemble. Dans le cas d’Orianne et Phil Collins on peut ainsi imaginer qu’ils ont gardé une relation saine et que leur rôle de parents est un fil resté vivant entre eux.»

Sur de nouvelles bases

Reste qu’une grande bouffée de douce nostalgie n’est pas suffisante pour recoller des morceaux qui, dans le passé, avaient si bien volé en éclats. Y a-t-il une chimie particulière qui opère soudain pour que cette deuxième tentative se transforme en succès durable? Une des clés réside justement dans la séparation elle-même, cet événement pouvant servir de déclencheur. «Pour certaines personnes, la rupture agit comme un électrochoc. Elles réalisent alors leurs erreurs et sont prêtes à faire un travail sur elles-mêmes pour pouvoir séduire à nouveau leur ex», remarque Alexandre Cormont, love coach spécialisé dans la reconquête d’un ancien partenaire.

Une séparation, avec son lot de douleurs et de rancœurs, un mal pour un bien? Peut-être dans certains cas, à condition de savoir mener un travail sur soi, comme le précise Annie De Falcis, médiatrice pour couple et famille à Neuchâtel: «L’éloignement peut être bénéfique si l’on se remet véritablement en question.» Mais gare toutefois aux fantômes dans le placard: «On peut vite être rattrapé par le passé», prévient Pamela Cappello. Car remettre le couvert avec un ex après un break de quelques mois ou années, même en ayant pris de la bouteille, n’est pas forcément un gage de réussite. «Cela nécessite un bon dialogue dès le départ pour ne pas repartir dans ses travers.»

En effet, l’enjeu d’un nouveau départ est bel et bien de poursuivre sur de nouvelles bases et non pas de se précipiter tête baissée dans les rails de la relation initiale. Sinon, le game over définitif guette au premier couac venu. «Avant toute chose, il faut laisser les émotions se tasser et se recentrer sur soi pour ne pas commettre les mêmes erreurs dans le futur. L’idéal est d’attendre au minimum trois mois avant de recontacter son ex-conjoint», indique Alexandre Cormont. Pour cet expert des retrouvailles, il n’y a aucun doute: une rupture est effectivement une bonne occasion d’évoluer si l’on s’en sert pour mieux rebondir. «Cet événement douloureux peut changer une personne, à condition de mettre en place de nouveaux fonctionnements.» Alexandre Cormont cite comme exemple l’un de ses clients, un quadragénaire s’étant fait quitter par sa femme car il consacrait tout son temps à son activité professionnelle. «Elle a rencontré quelqu’un qui lui accordait plus d’attention.» Pétri de regrets, l’homme a alors entrepris de changer sa vie. «Il a revu ses priorités, il s’est remis à faire du sport, a changé de job, etc. Il a bataillé durant deux ans pour reconquérir sa femme mais il y est arrivé, car il a réussi à faire ses preuves en lui montrant qu’il avait réellement changé.»

Pas de règles en amour

Une envie d’être soi-même en version améliorée tout en acceptant de composer avec les défauts – déjà connus, c’est un atout – de son ancien partenaire. Car ces nouveaux amants n’hésitent pas à revoir à la baisse leurs critères en termes de couple. Selon Stephen Vasey, les principaux obstacles à l’amour sont les attentes et les illusions. «Plus on a un idéal élevé plus on sera sous pression. Pour faire un bout de chemin ensemble, il faut attendre moins de choses de l’autre et lâcher certaines exigences inatteignables.» Relativiser, serait-ce l’une des méthodes gagnantes pour maintenir le cap lors d’un second round? «En gagnant de la maturité, on acquiert une sagesse qui permet de minimiser les problèmes. On peut repartir en se disant OK, je peux accepter ça et mettre la barre moins haut cette fois-ci», indique Stephen Vasey.

Mais avant de remettre le compteur à zéro, il faut parfois aussi passer l’éponge sur certaines «erreurs» du passé. Peut-on vraiment tout pardonner? «Oui, tout est pardonnable même si on n’oublie pas. Il faut du temps pour digérer certaines choses, mais si l’autre exprime des regrets sincères, on peut accepter de repartir dans une nouvelle dynamique», estime Annie De Falcis. Alexandre Cormont, lui aussi, prône en faveur d’une légitimité du second souffle. «Dans notre société on a droit à l’erreur dans tous les domaines sauf en amour. Or, c’est un processus noble de vouloir se remettre en question et s’améliorer pour reconquérir celle ou celui qu’on aime.» «De toute façon il n’y a pas de règles en amour, reprend Annie De Falcis. Trop souvent on craint la peur de l’échec ou le ridicule. Mais si un ex nous trotte en tête, il faut avoir le courage de lui dire: «Et toi, tu en es où?» Ce serait dommage de passer à côté de quelqu’un pour qui on éprouve encore des sentiments et une attirance physique, d’autant plus que c’est peut-être réciproque.» A l’image des navigateurs des siècles passés, en effet, quoi de plus enivrant, après avoir vogué sur tous les océans, que de revenir en terre connue?


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«Une question de timing», Julien, 37 ans

«Mathilde et moi, nous nous sommes rencontrés très jeunes, j’avais 20 ans et elle 24. C’est allé très vite: dix-huit mois après, nous nous sommes mariés… et cela s’est rapidement dégradé. Car si nous vivions un amour fusionnel, il est apparu que nous n’avions pas les mêmes attentes. Mathilde se projetait à long terme et voulait construire quelque chose alors que moi, à 22 ans, je ne pensais qu’à profiter du moment présent, sans aucune contrainte. J’avais envie de bouger, de voyager. Nous avons alors chacun repris notre route, tout en restant en contact étroit. J’étais convaincu que c’était la femme de ma vie, j’avais besoin de la voir et de lui parler. Nous mangions très régulièrement ensemble. Cette amitié ambiguë s’est poursuivie durant sept ans, une période durant laquelle Mathilde a vécu deux histoires sérieuses. De mon côté, je n’ai pas laissé la porte ouverte à une autre relation, car il n’y avait qu’avec elle que j’envisageais de faire ma vie. Lorsqu’elle a soudain déménagé dans une autre région, je n’ai pas hésité une seconde. J’ai tout laissé tomber pour la suivre, mon job, mon appartement, même mes amis.

Et un an plus tard, nous réemménagions ensemble. Cela s’est fait naturellement. Pour moi, Mathilde a passé tout ce temps à se battre pour nier une évidence! Mais ces années de séparation ont finalement été bénéfiques: elles m’ont permis de voyager et surtout de mûrir. De son côté, Mathilde a aussi évolué à travers ses autres expériences sentimentales. Elle avait mis la barre très haut. Aujourd’hui, elle relativise beaucoup plus. C’était simplement une question de timing. Dès le départ, nous étions faits l’un pour l’autre, mais il a juste fallu de la patience pour qu’on se trouve vraiment.»

On prend les mêmes et on recommence

Romantiques éternels sur grand écran ou gros durs défiant la société sur une scène rap de Detroit, de nombreux people ont cédé à la tentation de se remettre en couple après un premier échec. Pour le pire, et aussi parfois pour le meilleur: certains sont allés jusqu’à conjuguer le mariage au pluriel. Comme une flamme qui se rallume à l’infini.

Liz Taylor et Richard Burton C’est sur le tournage de «Cléopâtre» que débute la liaison entre les deux monstres de cinéma. Dix ans plus tard, après avoir pleuré des rivières de diamants, la belle Liz prend la poudre d’escampette. Mais incapable de vivre sans son Richard, elle accepte de se faire passer la bague au doigt une seconde fois.


©Express/Getty Images

Selena Gomez et Justin Bieber Leur idylle avait généré un tsunami planétaire de jalousie chez les fans du chanteur, avant de se briser. Depuis, Justin a enchaîné les amourettes sans vraiment se caser. Mais depuis le mois de mai, les rubriques people des magazines sont en émoi: le couple se serait rabiboché. Pour preuve? Une ancienne photo du couple a été postée sur l’Instagram du crooner blondinet…

Miley Cyrus et Liam Hemsworth Tumultueuse, leur love story? Et pas qu’un peu. Depuis leur rencontre sur le tournage de «La dernière chanson», en 2009, l’ex-Hannah Montana et l’apollon australien ont enchaîné les breaks. Ils rompent brièvement deux fois, avant de se fiancer en 2012. Puis nouvelle séparation en 2013. Depuis le début de cette année, ils ont repris le fil de leur idylle. Plus apaisée?


©Christopher Polk/Getty/ESPN/AFP; Chris Farina/Corbis/Getty; Keystone/Fabrice Coffrini

Orianne et Phil Collins 1994, une jolie Vaudoise de 20 ans tape dans l’œil du boss de Genesis. Il en a 43. Mariage VIP à Lausanne en 1999, puis divorce lui aussi très médiatique en 2008. Jusqu’au début de l’année 2016: de nouveau ensemble, ils parlent déjà de se remettre la bague au doigt.

Kim Scott et Eminem Ils se rencontrent au lycée, se marient après la naissance de leur fille Hailie Jade avant de divorcer deux ans plus tard. Très remonté contre son ex, Eminem règle alors ses comptes dans la chanson «Kim», controversée, qui fait scandale. Mais coup de théâtre en 2006: les ex-amants terribles se remarient. Trois mois plus tard, c’est le clap de fin. Définitif cette fois-ci.

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