Ca nous met en colère...
Angèle, harcelée suite aux accusations visant son frère, Roméo Elvis
Balance ton quoi...? En cette fin d'été 2020, on aurait tendance à répondre #BalanceTonRappeur: car le mouvement grandissant pointe du doigt diverses stars francophones, accusées de harcèlement sexuel envers des femmes. Parmi elles, le chanteur Roméo Elvis, frère de la célèbre Angèle, ainsi que l'artiste Moha La Squale.
Le doute n'est désormais plus possible, quoi qu'en disent les fans du rappeur belge: alors que la victime avait dénoncé les faits sur les réseaux sociaux le mardi 8 septembre 2020, Roméo Elvis s'est empressé de formuler des excuses publiques dès le lendemain, depuis son compte Instagram:
«J'ai pris conscience d'avoir utilisé mes mains de manière inappropriée sur quelqu'un, croyant répondre à une invitation qui n'en était pas une, et m'arrêtant dans les instants qui ont suivi, dès que j'ai compris, a-t-il écrit. Je regrette sincèrement ce geste et surtout, je réitère en public les excuses déjà exprimées de nombreuses fois en privé et en personne.»
Dès la diffusion de ces propos, le débat s'est d'autant plus enflammé, entre les défenseurs de l'artiste et les fans outrés de son comportement. De nombreuses personnes s'en sont également prises à Angèle, grande figure du féminisme depuis la sortie de son tube «Balance ton quoi». Exigeant une réaction de sa part et accusant la jeune femme d'hypocrisie, les internautes concernés ont condensé leurs absurdes reproches sous le hashtag #BalanceTonFrère.
«Elle en est là, notre humanité?»
Choquées face à ce mouvement soudain, qui entraîne Angèle dans une spirale d'accusations et de reproches, alors que les faits dénoncés ne la concernent absolument pas, de nombreuses personnalités n'ont pas tardé à prendre sa défense.
La chanteuse Clara Luciani n'a pas caché son courroux, dans des stories Instagram publiées le 9 septembre 2020:
De même, l'écrivaine Sophie Fontanel a décrit #BalanceTonFrère comme «le plus monstrueux hashtag qui se puisse imaginer», via son compte Twitter. «Elle en est là, notre humanité?!», a-t-elle ajouté, excédée par l'attitude des internautes.
Toutes rappellent avec colère qu'une femme n'est pas responsable ou complice des actions commises par un homme, aussi proche de lui soit-elle. La concernée s'est d'ailleurs également exprimée en story sur Instagram, résumant sa position:
«De la même façon que je me bats aux côtés des femmes et des minorités négligées, je condamne les actes qui vont à l’encontre de mes principes. C’est d’autant plus important qu’il s’agit d’un proche et heurtant de l’apprendre ainsi. Une prise de conscience globale est à venir et un changement des mentalités s’impose, encore, toujours et partout. C’est tout ce que je souhaite.»
Entre temps, le débat désolant qui agite les réseaux sociaux ne s'est toujours pas calmé. Un phénomène aussi affiligeant que choquant, en 2020, prouvant que la bataille est loin d'être gagnée et que le chemin qui nous sépare de l'égalité est malheureusement encore long.