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#BalanceTonTikTokeur dénonce le harcèlement sexuel subi par les utilisateurs
Inspirée et portée par le mouvement #MeToo, la génération Tik Tok n’a aucune intention de souffrir en silence: alors que la popularité de la plateforme ne cesse de croître (2 milliards de téléchargements en avril 2020), ses utilisateurs recensent de plus en plus de cas de harcèlement.
Depuis le 17 juin 2020, le hashtag #BalanceTonTikTokeur propose de raconter nos pires expériences vécues sur le réseau social, ainsi que l'avait fait le fameux #BalanceTonYoutubeur, en 2018. Lancé par une jeune fille de 16 ans, excédée face au comportement de certains utilisateurs, le hashtag compte déjà des dizaines de milliers d’occurrences. Et les récits sont révoltants.
Propos sexistes, homophobes et racistes, chantage, propositions déplacées, demandes de photos dénudées… les internautes concerné.e.s accusent notamment des TikTokeurs populaires, qui abusent de leur influence pour faire chanter d'autres utilisateurs de la plateforme ou insistent pour recevoir des nudes.
De nombreux témoignages sont appuyés par les captures d'écran, révélant les propos que reçoivent les utilisatrices concernées, de la part d'individus bien plus âgés. D'autres encore déplorent du vol d'argent et des messages contenant des menaces.
Marlène Schiappa réagit
Dès l'apparition du hashtag, certains TikTokeurs masculins se sont offusqués sur Twitter, accusant les auteures des témoignages d'exagérer leurs propos et de chercher le buzz.
«La majorité des meufs qui "témoignent" sur Twitter, c’est les mêmes qui font les putes sur les réseaux. Faut pas faire les victimes après», écrivait notamment un utilisateur prénommé Alois. Ainsi naissait un virulent débat qui ne s'est pas encore calmé depuis.
Outrée par le phénomène, la secrétaire d'Etat française chargée de l'Egalité entre hommes et femmes, Marlène Schiappa, a pris la parole sur les réseaux sociaux:
Contacté par le Huffington Post, le porte-parole de Tik Tok France assure qu'il prend la situation très au sérieux et que l'entreprise a totalement conscience de sa responsabilité, en tant que plateforme préconisée par les jeunes:
«[Nous sommes] à la disposition des institutions et autorités locales pour discuter et présenter, en toute transparence, le travail que nous avons réalisé et les fonctionnalités mises en place pour proposer à nos utilisateurs une expérience en ligne sûre et positive.»
Espérons que ces paroles se transforment rapidement en actes. En attendant, la prudence est de mise, même sur un réseau social innocemment dédié aux vidéos musicales...