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4 bienfaits des jeux vidéo sur notre épanouissement

3 bienfaits du jeu video sur notre epanouissement

«Certaines études montrent que les joueurs et joueuses possèdent de meilleures compétences pour contrôler leurs rêves.» - Niels Weber, thérapeute de famille et spécialiste de l'hyperconnectivité.

© UNSPLASH/IZABELLY MARQUES

Depuis sa sortie, le 5 avril 2023, la version cinématographique de Super Mario Bros. ne cesse de pulvériser les records. Avec 500 millions de dollars de recettes au box-office mondial, la production n'a pas tardé à devenir le film le plus regardé aux États-Unis en 2023 et se hisse au sommet des plus grandes adaptations de jeux de tous les temps, ainsi que le rapporte Variety. C'est donc une triple étoile de l'invincibilité pour Mario, Luigi et Peach, plus dynamiques que jamais dans l'univers éblouissant de couleurs qu'on découvre en salle.

Ainsi que le souligne le site Wired, cet immense succès ne manquera pas de booster les ventes de jeux Mario, en s'attirant une toute nouvelle générations de joueurs et joueuses. Pour la journaliste américaine Angela Watercutter, il s'agirait même d'une «immense publicité pour la méga-franchise de Nintendo». En attendant, les fans trépignent également de découvrir le tout nouveau The Legend of Zelda: Tears of the Kingdom, dont la sortie a été fixée au 12 mai 2023. Les détenteurs et détentrices de consoles Switch comptent les jours...

Face à l'attrait toujours plus grand du gaming, dans le sillage du succès mondial de Hogwarts Legacy, le jeu vidéo le plus vendu de 2023 et inspiré de l'univers de Harry Potter, nous avions abordé cette thématique dans un épisode de notre podcast Tout va bien. Le thérapeute de famille Niels Weber, spécialiste de l'hyperconnectivité et rédacteur en chef du site de gaming Semper Ludo, nous y détaille les bienfaits possibles de cette activité, tant qu'elle ne devient pas envahissante et qu'elle est bien encadrée chez les enfants.

Rappelons que les recommandations de l'OMS en matière d'écrans fixent la limite à une heure maximum pour les enfants de 2 à 5 ans, et aucune exposition avant 2 ans.

1. Une forme de ressource

D'après les chiffres diffusés par l'OFS en 2018, 30% des Suisses et Suissesses jouent au moins une fois par semaine à des jeux vidéo, tandis que 55% de la population s'y intéresse de manière occasionnelle. Et les proches de gameur-euse-s le savent: les moments consacrés à ce loisir deviennent parfois des parenthèses sacrées, une manière de se changer les idées après de longues journées stressantes. Lorsqu'on questionne Niels Weber quant aux raisons qui les poussent à saisir leur console, le spécialiste explique qu'il est difficile d'émettre un constat général: «Il y a presque autant de profils et de manières de jouer qu’il y a de personnes différentes», souligne-t-il.

L'impression de se blottir dans une «bulle de réconfort» semble pourtant courante: «Une personne qui traverse une épreuve ou une période désagréable peut trouver dans le gaming une forme de refuge ou même une ressource, poursuit l'expert.» En effet, une étude réalisée en 2021 par le University College de Londres démontrait que les jeunes gameurs sont 24% moins susceptibles de souffrir d'une dépression plus tard dans la vie. «Mais quand on tend à se réfugier dans le jeu vidéo, il faut évidemment d'abord se pencher sur l'origine du problème et trouver une palette d'autres ressources possibles», tempère Niels Weber.

Par ailleurs, de nombreuses études se sont intéressées à une possible corrélation entre gaming et anxiété, bien qu'aucune conclusion déterminante n'ait pu être établie. Cela peut sembler contradictoire, puisque le jeu vidéo est justement une activité destinée à la détente et au divertissement. Pour Niels Weber, ce possible lien dépend de notre utilisation: «L’idée d’utiliser le jeu vidéo pour échapper à une forme d’anxiété est compréhensible, estime-t-il. C'est lorsque cette ressource prend trop de place et qu'elle devient envahissante qu'il faut se poser des questions. La corrélation entre anxiété et gaming devient alors assez évidente, car un sentiment de culpabilité peut nous envahir quand on repousse des tâches importantes pour jouer.»

2. Une meilleure prise de décisions

En 2012, l'Université de Genève publiait une étude selon laquelle les personnes friandes de jeux d'action ont plus de facilités à prendre des décisions rapidement et de manière effective. «On peut bien sûr acquérir ces compétences autrement et ce n’est pas garanti qu’on les développe en jouant à ce type de jeu, précise Niels Weber. Il faut aussi créer un cadre approprié, afin d'aider les personnes à prendre conscience de cela et qu'elles puissent transposer ces capacités ailleurs.» En 2022, une étude parue sur le site américain National Library of Medicine soulignait que les expert-e-s du gaming possèdent aussi une capacité d'attention légèrement meilleure que les non-expert-e-s.

Voilà qui contredit certaines idées reçues selon lesquelles le gaming réduit notre concentration et nos capacités cognitives. Ce n'est pas forcément le cas, à condition de veiller à maintenir un sommeil de qualité: «Le propre du jeu vidéo est d’échouer et de réessayer, car nous apprenons de nos erreurs. En voulant sans cesse recommencer, on risque en effet de retarder l’heure du coucher.»

«Il convient donc d’identifier quand il devient difficile pour nous de lâcher la manette et se demander ce que cela peut signifier.»

3. Un outil pour la gestion des émotions

En effet, entre le risque de buter sur un obstacle, de se surprendre à recommencer un niveau dix fois ou de louper un indice essentiel, toute personne ayant déjà empoigné une manette a forcément ressenti la nervosité caractéristique d'un défi virtuel: «Les jeux vidéo sont une activité intense qui peut générer de la frustration», rappelle notre expert.

«Lorsqu'on ressent ce genre d'émotions, il est important d’en parler, d’y réfléchir, de les gérer à l’extérieur du jeu, sans se défouler sur les autres participant-e-s.»

«Dans ce sens, les jeux vidéo sont un très bon outil d’apprentissage de ces émotions fortes, pour autant qu’elles soient encadrées et validées, notamment chez les plus jeunes.» Ainsi Niels Weber conseille-t-il aux parents d'interroger leurs enfants et leurs ados, de leur demander pourquoi ils et elles ont ressenti de la colère devant leur console et pour quelles raisons.

«Nintendo crée de plus en plus de jeux faciles, déplore notre intervenant. Il est moins aisé d'apprendre la gestion de la frustration aux enfants si on ne leur propose aucune activité qui engendre cette émotion. Tout-e spécialiste du game design vous dira qu’un bon jeu contient une combinaison suffisante de frustration et de récompense.»

4. Un potentiel boosteur de créativité

Au-delà du jeu lui-même, on découvre tout un univers, une trame narrative et des personnages parfois complexes qu'on apprend à connaître au fil du temps. De cette expérience immersive peut également découler une grande créativité. «Certaines études montrent que les joueurs et joueuses possèdent de meilleures compétences pour contrôler leurs rêves, indique Niels Weber. Dans le gaming, on prend effectivement l'habitude d'entrer dans des univers différents et d’incarner des personnages en lesquels on peut se projeter - ou dans lesquels on ne se reconnaît pas du tout! Cela peut permettre de développer notre créativité, à condition de créer un cadre favorable à cela.»

Ainsi le thérapeute encourage-t-il les parents à proposer aux enfants d'inventer des histoires autour des personnages des jeux, ou encore de les dessiner. «Autant que le cinéma, la lecture ou les séries, cette activité permet une certaine créativité, à condition de l'exploiter.»

Comment garder un rapport sain au jeu?

En réfléchissant à notre qualité de sommeil, ainsi qu'à notre gestion du temps et de nos émotions, on favorise donc une relation équilibrée avec le gaming.

«Il y a très peu de chances d'être "addict" aux jeux vidéo, rassure Niels Weber. C’est une question très ancienne dont les médecins discutent depuis l'apparition des premières bornes Pac-Man dans les arcades. Le terme “addict” est entré dans le langage courant mais est encore stigmatisé et utilisé à tort et à travers. Depuis 2022, l'OMS reconnaît un diagnostic officiel d’addiction aux jeux vidéo, mais cette appellation suscite de grands débats.» Notre expert rappelle que pour correspondre à ce diagnostic, il faut constater une augmentation de l'envie de jouer, un désintérêt pour les autres activités et une poursuite du comportement de jeu malgré une conséquence négative, le tout sur une période de douze mois au minimum.

«Bien que très peu de personnes n'entrent dans ces critères d'addiction, il se peut que la pratique du jeu devienne envahissante, qu’elle soit un moyen de fuir complètementla réalité ou qu’elle suscite de la culpabilité, conclut le thérapeute. Cela peut devenir problématique lorsque la situation génère une souffrance, soit chez la personne qui joue, soit chez son entourage. Il ne faut surtout pas banaliser cela, mais le prendre en compte sérieusement, afin de trouver des solutions au plus vite.»

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