Femina Logo

À binger!

Sélection: Les meilleures séries qui abordent le deuil

Series Bad Sisters

En mode humour très très noir, Bad Sisters, de et avec Sharon Horgan (tout à gauche), parle de deuil, bien sûr, mais aussi d'emprise et de masculinité toxique.

© Apple TV

Bien que la mort et le deuil fassent partie de la vie de tout le monde, sans exception, on évite encore et toujours d’en parler en société. Une espèce de tabou que brisent régulièrement les scénaristes de séries, conscients du poids émotionnel de ces thématiques. C’est tant mieux. Parce que quel que soit le ton choisi pour le faire (en mode «sortez vos mouchoirs» , ironie, colère, vengeance, dérision ou tendresse), raconter la séparation sur une narration longue permet d’en explorer les différentes facettes.

Du choc initial à la reconstruction, en passant par toutes les étapes, y compris celle, parfois, des conflits familiaux qui ressurgissent au moment des adieux, suivre des personnages auxquels on s’attache ou/et on s’identifie suscite la réflexion. Et a potentiellement un effet cathartique et libérateur de parole.

De Bad Sisters à Shrinking et de La nuit où Laurier Gaudreault s’est réveillé à Smother ou Vengeances, notre petite sélection non-exhaustive de productions dans lesquelles se plonger en ce moment…

La nuit où Laurier Gaudreault s’est réveillé, sur Canal+

Mado se meurt, Mado est morte. Autour de cette notable d’une petite ville québécoise, ses enfants Julien, Denis, Elliot. Et Mireille, la sœur. Entre eux, des tensions. Des non-dits. Des douleurs si violentes qu’elles ne s’expriment qu’au travers d’addictions, de comportements auto-destructeurs. Comment en sont-ils arrivés là? Que s’est-il passé, cette nuit de 1991, pour que la tribu explose? Pourquoi Mireille, devenue une thanatopractrice mondialement réputée, a-t-elle coupé les ponts avec ses frères? Entre présent et passé, le puzzle se reconstitue doucement, le deuil leur permet petit à petit de dénouer les fils, de resserrer les liens…

Première série de l’exceptionnel cinéaste et comédien Xavier Dolan (bouleversant en Elliot), cette chronique peint le portrait saisissant d’une famille brisée, déchirée par le mensonge mais à qui la mort donne l’occasion de se reconstruire. Peut-être.


Bad Sisters, sur Apple TV

Adaptation irlandaise (réussie!) de la fantastique série belge Clan, Bad Sisters commence par un enterrement. Celui de John Paul, dit Le Gland. Grace, sa veuve, paraît éplorée. Ursula, Eva, Bibi et Becka, ses belles-sœurs, nettement moins. Des sans-cœur? Au fil des épisodes, on découvre, entre éclats de rire et effarement, que l’homme était ce qu’on peut sans autre qualifier d’ordure - un condensé de méchanceté, de bêtise, de perversité et de masculinité toxique. Pourtant, le deuil n'est pas si simple à faire puisque même mort, Le Gland parvient à pourrir la vie du clan des cinq sœurs Garvey!

Comédie douce-amère magnifiquement portée par un quintette de comédiennes formidables, dont Sharon Horgan, qui signe également le scénario, cette série aborde frontalement le grand voyage, mais aussi l’emprise, la difficulté d’être soi, les liens familiaux… Une pépite!

Shrinking, sur Apple TV

Psychothérapeute incapable de surmonter la mort de sa femme, Jimmy Laird sombre peu à peu. Au point qu’il en oublie non seulement sa fille adolescente, qui doit lui rappeler qu’elle a tout de même perdu sa mère et qu'il n'est pas le seul à souffrir, mais aussi son éthique professionnelle. Si bien que malgré la désapprobation de son mentor - impeccable Harrison Ford - il se met à faire exploser les cadres thérapeutiques, à dire ce qu’il pense à ses patients... Sorte de journal d’une lente reconstruction, cette dramédie cocréée et incarnée par Jason Segel (How I Met Your Mother) se révèle certes un rien trop américaine (entendez: lisse, léchée et pleine de bons sentiments!) mais n’en demeure pas moins touchante, et parfois drôle, dans sa manière d’aborder les grandes étapes de la vie.


Django, sur Canal+

Il était une fois dans l’Ouest, à la fin du XIXe siècle, un ancien soldat baptisé Django (Matthias Schoenaerts). Persuadé que sa petite fille chérie a réchappé au massacre qui a dévasté sa famille, il refuse d’en faire le deuil. Et la recherche donc. Partout. Bien lui en prend, il la retrouve. Aujourd’hui femme, elle est sur le point de se marier avec un esclave affranchi qui a fondé la communauté de New Babylon - une ville utopique et inclusive où tous les êtres sont censément égaux, sans distinction de genre ni d’origine. Las… le bonheur des retrouvailles sera de courte durée. Renouant avec les codes du western spaghetti, ce qui peut expliquer un côté parfois bourrin, cette série parle des blessures du passé, du besoin de revanche. Et de la mort, bien entendu.

Smother, sur Canal+

Retrouvé mort au pied d’une falaise irlandaise après une soirée littéralement fracassante, Denis laisse son épouse Val, trois filles et un fils né hors mariage. Il a été poussé. Mais par qui et pourquoi? Pour surmonter son chagrin, même si l’on sait que l’amour n’était plus le ciment du couple, Val va mener l’enquête. Et découvrir que l’homme qu’elle avait épousé 30 ans plus tôt était encore pire qu'elle le pensait. Prenante et pleine de surprises, dans une atmosphère sombre et des panoramas sublimes, Smother (étouffer en français) parle évidemment de la manière de gérer le deuil mais aussi de toxicité masculine, de manipulation, de maladie psychique, de maternité… et des abysses dans lesquelles une mère peut plonger pour protéger ses enfants

Vengeances, sur Netflix

Quand elle réalise que la mort de son mari n’est pas accidentelle, Blum, croque-mort et mère attentive de deux enfants, transforme son incommensurable douleur en colère. Et se mue alors en ange vengeresse… Adaptation du roman éponyme écrit par l’auteur Bernhard Aichner, cette série germano-autrichienne se penche sur la manière dont la mort nous affecte pratiquement mais surtout émotionnellement. Avec, en toile de fond, la dualité bien-mal dont nous sommes constitués. Car finalement, ne sommes-nous pas toutes et tous capables du pire selon les circonstances?

N’oublie pas de vivre, sur Apple TV

Comment continuer à vivre quand on est le seul survivant d’un crash aérien qui a fait 200 morts, dont ses parents et son frère aîné? Du haut de ses 12 ans, Edward va devoir apprendre. Adaptation du roman éponyme d’Ann Napolitano, N’oublie pas de vivre (Dear Edward en VO) est une bouleversante histoire de deuil, d’acceptation, d’humanité.

Mais encore…

After Life, sur Netflix: De et avec Ricky Gervais, cette magnifique chronique raconte entre rires et larmes, avec sensibilité et délicatesse, comment Tony, qui coule après la mort de sa femme, réussit petit à petit à refaire surface. Un hymne à la vie bouleversant.

This is Us, sur Canal+: Après six saisons d’une intensité folle (que certain-e-s petit-e-s veinard-e-s n'ont pas encore vues), ce petit bijou qui parle d’amour, de vie et de mort à travers les destins croisés des membres de la famille Pearson a fait ses adieux définitifs en mai 2022, laissant des millions de fans... en deuil.

Dead to me, sur Netflix: Quand elle perd son mari, percuté par une voiture, Jen s’effondre et ne sait comment gérer son chagrin, sa colère, ses deux enfants, son quotidien, sa garce de belle-mère tout aussi dévastée qu’elle. À bout de ressources, elle se rend dans un groupe de parole. Et y rencontre Judy, qui va bouleverser sa vie… Malgré ses invraisemblances et incohérences, ses lourdeurs et ses dégoulinades de sirop par ci par là, cette série superbement portée par Christina Applegate et Linda Cardellini propose une jolie réflexion sur le deuil, l'amitié, l'infidélité, la trahison ou le mensonge.

Saskia vous suggère de lire aussi:

Podcasts

Dans vos écouteurs

E94: Les bienfaits du jeu vidéo sur notre épanouissement

Dans vos écouteurs

Tout va bien E89: Comment mieux comprendre nos rêves

Notre Mission

Que faire pendant le temps libre? Inspirez-vous des coups de cœur loisirs, des repérages séries, des bonnes adresses, des idées voyages de Femina.

Icon Newsletter

Newsletter

Vous êtes à un clic de recevoir nos sélections d'articles Femina

Merci de votre inscription

Ups, l'inscription n'a pas fonctionné