Féminisme
Danielle Mérian, 82 ans, féministe engagée et Youtubeuse
C’est qui?
L’habit ne fait pas le moine. Le 14 novembre 2015, l’adage s’est encore révélé juste pour les journalistes de BFM TV partis faire un micro-trottoir devant le Bataclan, victime, la veille, d’une série d’attentats meurtriers. Alors que son look mamie BCBG du XVIe laissait présager des propos courroucés et réactionnaires en cette période de sidération et de deuil, c’est, une rose à la main, un véritable message de paix et de tolérance que la vieille dame à la mise en plis parfaite avait alors adressé au micro tendu.
Sa référence au Paris est une fête d’Ernest Hemingway lui valant même les honneurs du vénérable «New York Times». Ces quelques secondes d’antenne, ses si justes paroles de sagesse, avaient suffi à populariser Danielle Mérian, ex-avocate au barreau de Paris, fervente catholique, féministe de toujours et éternelle militante contre la peine de mort et toute forme de torture.
Pourquoi on en parle?
A l’âge où beaucoup abandonnent la lutte, le militantisme coule encore dans les veines de celle qui a toujours revendiqué la liberté, l’égalité et la fraternité. Le 6 février 2020, Journée internationale de lutte contre les mutilations génitales, Danielle lançait sa propre chaîne YouTube où, désormais, ses boucles d’oreilles en perle et son carré de soie se fondent parfaitement dans le décor aux côtés des vidéos de Squeezie ou des blagues de McFly et Carlito. Son but: utiliser ce nouvel outil de communication pour militer encore et encore pour une cause qui lui tient à cœur: l’excision, contre laquelle elle se dresse au sein de l’association «SOS Femmes africaines en danger».
Qu’est-ce que les autres en disent?
La romancière Tania de Montaigne, avec laquelle elle a écrit un ouvrage à quatre mains intitulé «Nous n’avons pas fini de nous aimer», paru chez Grasset, dit d’elle: «Danielle est une femme qui croit, qui exerce dans le droit, qui questionne tous les dogmes, qui interroge ce qui nous fait vivre en communauté… Elle raconte ce qui fait un être humain: s’envisager comme une force et en même temps comme une faiblesse.»
Karim Boukercha, un anonyme qui avait créé un mouvement pour lui offrir des fleurs à l’époque du Bataclan, avait déclaré à Libération: «Internet aime bien les icônes éphémères mais elle n’a rien d’éphémère. Personne ne peut remettre en cause la sincérité de ses engagements.» Quand aux followers de son compte Twitter (plus de 20 000), ils souhaitent affectueusement la bienvenue à la «petite nouvelle» sur YouTube, ou soulignent la manière dont elle incarne à elle seule «La France qu’ils aiment».
Ce qui a fait son engagement
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