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13 novembre: la France rend un hommage aux victimes des attentats
Du Stade de France au Bataclan, ce fut à chaque étape quasiment le même cérémonial: six plaques dévoilées «en mémoire des victimes blessées et assassinées» par les commandos du groupe djihadiste État islamique (EI). Dans chaque lieu, les noms des victimes ont été lus, avant une minute de silence.
Devant le Stade de France, le Portugais Manuel Dias avait été le premier des 130 tués. Son fils Michael a prononcé le seul discours de cet hommage, un appel à la «tolérance» et à «l'intelligence»: «Nous devons nous efforcer de combattre la stigmatisation et la division».
L'heure était à la «sobriété», selon les vœux des associations de victimes. A six mois de la présidentielle, le gouvernement ne voulait pas être accusé de «récupération». Le chef de l'État, accompagné de Manuel Valls, de ministres et d'élus, a échangé à chaque fois avec des victimes.
Suivant l'ordre des attaques, il s'est ensuite rendu à Paris, avec la maire Anne Hidalgo, à proximité des bars et restaurants Le Petit Cambodge, Le Carillon, La Bonne bière, Casa Nostra, Le Comptoir Voltaire et La Belle équipe, dans les Xe et XIe arrondissement. Trente-neuf personnes y avaient été assassinées.
Partout, le même recueillement, des étreintes, parfois des larmes. «Un an après, le souvenir des victimes est intact, la peine immense. Unis, nous ferons face», a tweeté le premier ministre. «Les terroristes se sont trompés: le malheur n'a pas divisé», a assuré Anne Hidalgo.
Le parcours s'est conclu devant le Bataclan: un commando y avait fait irruption en plein concert du groupe de rock américain Eagles of Death Metal.
Samedi soir, la légendaire salle de spectacle avait rouvert avec un concert de Sting pour «se souvenir» et «célébrer la vie».
État d'urgence probablement prolongé
Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées dimanche matin devant la salle, où ont été égrenés les noms des 90 tués. «C'était sobre, digne, émouvant. Je ne pensais d'ailleurs pas que la lecture des noms me retournerait autant», a dit Thierry, présent au Bataclan le soir de l'attaque et bouleversé de «revoir des blessés, parfois en béquilles, en fauteuil roulant».
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Jesse Hughes, le chanteur des Eagles of Death Metal, était présent. Samedi soir, selon la direction, il avait été refoulé à l'entrée de la salle en raison de propos soupçonneux qu'il avait tenus sur l'attitude des vigiles le soir du carnage. L'intéressé a démenti l'incident: «Je voulais simplement voir la salle ouverte».
Après l'hommage officiel, les associations ont pris le relais devant la mairie du XIe arrondissement, où des ballons multicolores ont été lâchés dans un ciel gris. Caroline Langlade, de l'association Life for Paris, a appelé à laisser «du temps aux victimes pour qu'elles se réparent».
Cent trente morts, des centaines de blessés: le pays est d'autant plus éprouvé que d'autres attentats ont suivi, comme à Nice le 14 juillet 2016 (86 morts).
Signe d'un changement d'ère, l’état d’urgence décrété au soir du 13 novembre 2015. Manuel Valls a déclaré à la BBC que ce régime d'exception allait sans «doute être prolongé de quelques mois», notamment en raison de la présidentielle.
Pour Alain Juppé, candidat à la primaire de droite, «il faut que les dirigeants de la France se montrent à la hauteur, et mettent en œuvre tous les moyens pour en finir avec le terrorisme».
Le pays n'est «pas assez» protégé, a accusé son principal rival, l'ex-président Nicolas Sarkozy, proposant de nouveau «qu'on mette en rétention administrative tous les fichés S» considérés comme dangereux.
Durant une messe à la cathédrale Notre-Dame, l'archevêque de Paris, le cardinal André Vingt-Trois, s'est félicité que les Français aient su éviter «une guerre civile, une guerre de religions».
En fin de journée, des milliers de personnes se sont retrouvées sur les berges du canal Saint-Martin, tout près de plusieurs des terrasses attaquées, pour déposer sur l'eau quelque 3500 lanternes aux couleurs bleue, blanc et rouge. Sur certaines on pouvait lire: «On pense à vous».
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