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Qu’est-ce que le régime cétogène?

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© Getty Images/Photolibrary RM

Réduire les apports en sucre et augmenter la consommation de graisses: le principe est déjà connu des diététiciens dans le cadre du «low carb diet». Mais avec le régime cétogène, son application est plus draconienne: «Un régime alimentaire classique contient 50% de glucides, 35% de lipides et 15% de protéines. Dans le régime cétogène, les proportions passent à 2% de glucides, environ 8 à 10% de protéines et 80 à 90% de lipides», détaille la professeure Luisa Bonafé. L’objectif? Inciter l’organisme à changer de source d’énergie primaire. Habituellement, il consomme prioritairement les sucres (rapides et lents). Quand ces sucres viennent à manquer, il vient se ravitailler dans les réserves de glucides, dites réserves de glycogène. Puis, une fois ces réserves épuisées, il se tourne vers les matières grasses qu’il a la capacité de transformer en énergie. «C’est une stratégie que la nature a mise au point pour permettre notre survie, en cas de pénurie de sucre», note Luisa Bonafé. Cette transformation des lipides produit des déchets dits «corps cétoniques» dont l’organisme se nourrit et ce, de façon «beaucoup plus simple, stable et moins oxydative que le glucose» explique Luisa Bonafé.

Un régime centenaire

Découvert il y a plus de 100 ans, le régime cétogène a d’abord été développé dans le cadre du traitement de l’épilepsie: il s’avère tout particulièrement efficace dans le contrôle des crises chez les enfants souffrant de syndromes épileptiques graves, comme le syndrome de Doose, de Dravet ou de Lennox-Gastaut. «Sur les syndromes épileptiques qui reposent sur un déficit des transporteurs du glucose, ses bienfaits sont spectaculaires», confirme Luisa Bonafé.

Une prévention?

Plus récemment, son efficacité contre le cancer a été mise en avant par des études. L’explication est simple: l’alimentation privilégiée des cellules cancéreuses est le glucide. En son absence, elles ne peuvent plus se nourrir, car elles ne consomment pas de cétones. «Cela ne signifie pas qu’en passant à un régime cétogène on va tuer les cellules cancéreuses, précise Luisa Bonafé, mais plutôt que l’on va donner un large avantage aux cellules saines qui, elles, se nourrissent très bien des cétones.»

Pas de science absolue

Autre préconisation: la maladie d’Alzheimer. Des troubles métaboliques y sont souvent associés, qui se manifestent par une incapacité de certaines zones du cerveau (celles qui gèrent le mouvement, par exemple) à utiliser les glucoses. En leur proposant une autre ressource, le régime cétogène leur permettrait ainsi de mieux fonctionner. D’autres maladies neurologiques telles que Parkinson et des AVC pourraient bénéficier de ces mêmes mécanismes. Cependant, le médecin-chef du CHUV refuse de parler de régime miracle: «Ces maladies, y compris les cancers, ont des causes et des bases cellulaires très hétérogènes; ce régime qui fonctionnera bien dans un cas peut donc être inefficace dans un autre.»

La perte de poids

L’un des effets incontournables de ce régime, s’il est suivi à la lettre, est la perte de poids. Non seulement parce qu’il entraîne la consommation des réserves de graisses, mais parce que le propre de cette diète est d’entraîner rapidement une perte d’appétit. Plus vite rassasié, on mange moins. Il faut ajouter que ce qu’il nous propose au menu n’est pas follement gourmand, surtout pour qui avait un penchant pour les rayons pâtisseries et les étals de fruits… Huiles, crèmes, beurre, purées grasses, telle est, en résumé, la base d’un sérieux régime cétogène. «C’est extrêmement contraignant, confirme Luisa Bonafé, donc difficile, sinon impossible à tenir sur le long terme sans l’aide d’un spécialiste.» Une bonne raison, selon elle, de ne pas s’y mettre en vue de perdre du poids: une fois une alimentation normale reprise, la reprise des kilos sera inévitable. «Surtout, il est très déséquilibré: le suivi médical est donc absolument indispensable!»

De plus, d’aussi importants apports en gras ne peuvent pas être anodins: problèmes hépatiques, constipation, troubles cardio-vasculaires, déshydratation sont quelques possibles effets secondaires. Sans parler des vomissements qui souvent surviennent au début du traitement, ou au contraire après plusieurs mois, par écœurement. Evitons donc de céder trop vite à la mode cétogène! En revanche, ce régime a un intérêt indéniable: remettre au goût du jour le gras, au détriment du sucre. Ou comment l’ex-ennemi Numéro 1 de notre santé en devient, chaque jour un peu plus, le meilleur allié.

Le régime cétogène version pratique

A lire

  • «Le régime cétogène contre le cancer» de Ulrike Kammerer, Christina Schlatterer, Gerd Knoll: rédigé par trois docteurs en biologie, cet ouvrage fait le point sur les études concernant cancer et régime cétogène. Sans promettre le remède miracle, il fournit des conseils pratiques et des recettes. (Ed. Thierry Souccar, 2014).
  • «Cétocuisine» de Magali Walkowikz: difficile de se concocter un repas gourmand qui soit essentiellement gras… Une diététicienne et nutritionniste donne ici 150 idées, plutôt simples et gourmandes, aux personnes qui décident, sur conseil médical, de passer en mode cétogène. (Ed. Thierry Souccar, 2015).

A visiter

regimecetogene.com: dédié aux parents d’enfants atteints de syndromes épileptiques difficiles à maîtriser, ce site regorge de conseils, informations, témoignages, idées de recettes cétogènes qui sauront convaincre les enfants. Un fabuleux soutien pour les personnes concernées.


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