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Biennale d'art

Foodculture days à Vevey: Rencontre avec Margaux Schwab

Foodculture days a vevey rencontre avec margaux schwab

Margaux Schwab dirige la biennale d'art foodculture days (et sa plateforme éponyme) qui explore l'alimentation à travers des discussions et actions artistiques, environnementales et sociales.

© SEBASTIEN AGNETTI

La rencontre avec Margaux Schwab a lieu au café Céleste de Vevey, une nouvelle adresse telle qu’on les aime (nous en parlions dans notre article Suisse romande: 8 nouvelles adresses à tester ce printemps). Un peu bohème, sans en faire des tonnes.

On s’installe sur les chaises dépareillées autour d’une longue table et on commande deux cappuccinos au lait d’avoine. L’atmosphère ouatée du lieu est d’autant plus irrésistible que, dehors, la tension entre le bleu et le gris du ciel fait rage. Silhouette graphique définie par une coupe au carré et des manches bouffantes, elle se fend d’un large sourire: «J’ai toujours rêvé de recréer cette ambiance électrique du café des philosophes, où l’on refait le monde.» Depuis sept ans, Margaux Schwab dirige la biennale foodculture days – sans majuscule, elle insiste – qu’elle a créé à Vevey. D’emblée, sa vivacité d’esprit donne envie de la suivre.

Comme son nom ne l’indique pas forcément, foodculture days ne se limite pas à un rallye de foodtrucks alignés qui proposent une spécialité culinaire ethnique. C’est bien plus que ça. Contraction de «food» et «culture», le rendez-vous se situe à la croisée de l’expérience de l’alimentation, ses plaisirs et les enjeux qu’elle interroge à travers le prisme de l’art et les questions ethnographiques.

Foodculture days, une plateforme qui lie alimentation et écologie

«On colle les deux mots ensemble car les enjeux alimentaires font partie intégrante de la culture, explique la co-curatrice de cette quatrième édition.

Foodculture days est une plateforme de partage de connaissances et de savoir-faire qui s’intéresse aux liens intrinsèques entre l’alimentation et l’écologie, par le biais de projets artistiques, parce que la nourriture, à l’instar des pratiques artistiques actuelles, c’est avant tout une question de relations.»

Sur les quais veveysans, foodculture days investit l’espace public et partage son pavillon central situé place de l’Aviron avec un voisin de taille, Nestlé. Margaux Schwab et son équipe ambitionnent l’interconnexion entre l’échelle du micro et du macro, les histoires locales des petits producteurs face à l’écrasante industrie agroalimentaire.

Pour autant, l’événement n’a rien à voir avec l’entreprise multinationale. «Je les observe de loin et j’espère qu’ils nous observent aussi. Je considère qu’ils n’ont pas leur place à ma table, mais je les invite à s’asseoir derrière, à écouter ce que l’on fait et à se remettre en question», dit-elle, fair-play et sans détour.

Goût pour l'alimentation

Depuis son enfance entre sa maman mexicaine et son papa suisse, Margaux Schwab se sent entre-deux. Entre deux cultures. Entre le bouillonnement de son esprit et le besoin de son corps qui réclame de l’apaisement. Et vice versa. Entre la stimulation boostée des grandes villes et son besoin de se retrouver seule avec elle-même. De cette condition paradoxale qu’elle pensait d’abord être une faiblesse, elle a su tirer parti en créant des ponts.

Dans un premier temps entre la Suisse et Berlin. À l’issue de ses études en option entrepreneuriat à l’École hôtelière de Lausanne, elle fuit le ronron helvétique pour Berlin il y a une dizaine d’années. Cosmopolite et multiculturelle, la capitale d’Allemagne et son caractère punk l’inspirent.

«Le déclic a eu lieu à Berlin. D’un coup, cette notion d’hospitalité qui m’attirait était incarnée d’une tout autre manière qu’à l’École hôtelière, ça m’a touché. Je fréquentais des Brésiliens, des Mexicains, des communautés incroyables qui traitent la thématique de l’alimentation comme je ne l’avais jamais vu ailleurs.

Nous parlions de migration, de mémoire collective, même d’extractivisme, sans toujours avoir besoin de mots. Cela passait par l’art visuel, l’art vivant, le cinéma et la nourriture. D’un coup, un simple ingrédient comme le haricot racontait toute l’histoire du colonialisme et de la samba au Brésil.»

4ème édition des foodculture days, Dévorer les paroles de la terre, Vevey, du 26 mai au 4 juin 2023. Entrée libre.

Bio express

1989 Naissance Margaux naît le 6 décembre à La Tour-de-Peilz.

2014 Diplôme Elle obtient son diplôme en Sciences de l’accueil à l’École hôtelière de Lausanne.

2015 Berlin Elle part s’installer dans la capitale allemande.

2016 foodculture days Elle crée la plateforme de partage de connaissances autour des écologies et politiques alimentaires. La première édition se déroule en 2017.

2023 Formation Elle commencera en août un CAS en politiques et pratiques culturelles.

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