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Pourquoi la saison 5 de «La Casa de Papel» nous a déçues

Critique saison 5 Casa de Papel

Attention, on vous prévient: malgré nos précautions, cet article contient quelques (très) légers spoilers.

© TAMARA ARRANZ/NETFLIX

Oui, je l'avoue: les deux premières saisons de La Casa de Papel (rebaptisée Money Heist pour les fans anglophones) m'ont laissée sans voix. Agrippée à l'accoudoir de mon canapé, j'en oubliais de mâcher mes chips. Second aveu: j'ai fait partie des personnes ayant fredonné Ciao Bella Ciao durant des mois, au détriment du bien-être de mes proches. Et j'ai pleuré quand Nairobi est morte, dans la saison 4.

Cela dit, la saison 5 n'a pas produit le même effet. D'ailleurs, ainsi que je le déclarais à mes collègues lors de la pause café, je ne trépigne pas de découvrir le second (et dernier) volume d'épisodes de cette ultime saison, dont la sortie est fixée au 3 décembre 2021. Je n'y crois plus vraiment, en vérité. L'épisode 5 (pas de panique, je ne révélerai pas quel personnage y tire une révérence héroïque!) m'a laissé un arrière-goût de frustration. Comme le contre-coup d'une épreuve pénible, dont on finit par découvrir qu'elle était complètement inutile. Et j'ose croire qu'il ne s'agit pas de l'effet escompté par les réalisateurs: sans doute voulaient-ils que je bondisse de surprise, en m'exclamant «Comment ont-ils pu?!». Je me suis effectivement posé cette question... Mais pas vraiment dans le sens positif.

Moins d'habileté dans l'écriture

Entre le premier épisode diffusé sur Netflix en décembre 2017 et le dernier, sorti le 3 septembre 2021, il m'a semblé observer un decrescendo, comme si les producteurs voulaient essorer le concept au maximum, afin d'extirper jusqu'au dernier centime de leur brillante idée. Au départ, La Casa de Papel nous subjuguait par ses dénouements précis et subtils, les idées étonnantes du Professeur, ses conclusions improbables à la Prison Break. Il était impossible de deviner la moindre issue, dans cette série palpitante. La psychologie humaine était amenée avec finesse, les personnages attachants se dévoilaient petit à petit. L'action et les explosions de suspense servaient intelligemment l'intrigue, nous rendant accro en quelques minutes.

Dans la saison 5, hormis un excès d'explosions et de scènes sensationnelles un brin cliché, je n'ai trouvé que des conversations romantiques légèrement maladroites (cringe, quoi). Où sont les punchlines, les fous rires de Denver (ils nous manquent), les come-backs spectaculaires intervenant après un instant de panique?

Des changements de rythme brusques

Oui, car on perçoit à peine les répliques des protagonistes, sous les explosions incessantes. Le sensationnalisme aveuglant ne l'est toutefois pas suffisamment pour nous faire oublier le scénario. Cela peut sembler naïf, sachant que La Casa de Papel a toujours joué sur cette stratégie: nous faire désespérer avec les héros, avant de nous offrir un retournement de situation jouissif. Ainsi, la saison 5 se veut paroxysme du danger pour la bande de criminels masqués, persuadés d'être condamnés. Mais n'est-ce pas un peu too much, sur ce coup? Entre la «guerre» que se livrent les combinaisons rouges, face à l'armée espagnole, on nous assène de quelques instants mièvres entre Tokyo et les hommes de sa vie... au point où l'on pourrait presque deviner la fin.

Une sensation d'être (un peu) pris-es pour des tartes

Soyons optimistes: peut-être que tout cela est voulu et que les scénaristes ont esquissé un moment de «calme avant la tempête», pour mieux nous surprendre. Peut-être nous réservent-ils une idée brillante que nous découvrirons dans les derniers épisodes. (Allez, on y croit!). Mais pour l'instant, j'ai plutôt l'impression qu'on nous a simplement servi les scènes ayant le plus de chance de nous émouvoir, le joker gardé de côté en cas de panne d'inspiration. Non seulement la scène finale m'a rendue triste, j'ai senti la tension bâtie au fil de toutes ces saisons retomber comme un flan. La Casa de Papel, comme beaucoup de séries à succès avant elle, a saisi ce qui fonctionnait sur son public et semble avoir cédé à la tentation d'en abuser un peu.

Attention, quelques spoilers...

Comme Daenerys, brusquement présentée comme une dangereuse pyromane dans l'ultime saison de Game of Thrones, alors que peu de signes l'y prédestinaient, Tokyo se voit soudainement affublée d'une backstory détaillée, empreinte de pathos, comme si les scénaristes voulaient nous préparer in extremis au coup de grâce improvisé. Cette incroyable héroïne badass méritait mieux que d'être sacrifiée pour un final bâclé, lancée dans l'arène pour compenser l'absence d'une autre idée brillante. Désolée, cette fois, je n'ai pas pleuré.


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