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Portrait d'artiste

Nathalie Froehlich est prête à mettre le feu à Paléo 2023

Nathalie froehlich est prete a mettre le feu a paleo 2023

Nathalie Froehlich dans le local qu'elle occupe à Sévelin avec son collectif, La Sacrée Déter.

© 24HEURES/MARIE-LOU DUMAUTHIOZ

Elle est un peu en retard, Nathalie Froehlich, sur cette terrasse au cœur de Lausanne où elle nous a donné rendez-vous, quelques jours avant de se produire sur la scène Belleville de la plaine de l'Asse. Sa première fois sur scène à Paléo. Mais on le lui pardonne. C'est que l'artiste de 26 ans, originaire de Renens, est bien occupée: 55 shows en 2022, une quarantaine prévus en 2023.

Avec seulement deux EP à son actif, Système et Désillusion, sortis l'an dernier, la chanteuse et musicienne écume les scènes: des rave parties, aux clubs et festivals zurichois qui lui ont permis de décoller, en passant par les minis salles et les festivals romands comme Festi'Neuch et le Festival de la Cité à Lausanne. Partout, elle met le feu en déversant un flow furieux sur des sons qui tabassent.

Première fois sur scène à Paléo

Et bientôt Paléo. La consécration? «Cette date représente la reconnaissance de mon style de musique, et une chance pour m'exporter à l'étranger, confie Nathalie Froehlich. C'est cool qu'une institution comme Paléo soutienne les artistes suisses.» Ses potes Baby Volcano, Crème Solaire et KT Gorique sont également programmé-e-s au cru 2023.

Nathalie va donc enflammer Belleville, vendredi 21 juillet 2023, accompagnée de la rappeuse genevoisePriscitouf the First, du duo de danseur-euse Myriam Kuhn (chorégraphe) et Théo Baeriswyl, et de DJ Souplesse. Elle propose un style de musique hétéroclite, à la croisée du hip-hop et de l'électro. «J'ai commencé le piano vers 5 ans, puis j'ai étudié le jazz et la musique actuelle. J'avais un groupe de rock aussi, raconte-t-elle. Puis je me suis tournée vers l'univers des rave parties et des squats, qui me correspondent mieux. C'est là que j'ai découvert le hip-hop et l'électro.» Avec son collectif La Sacrée Déter, qui lui a permis de faire ses premiers pas et d'évoluer sur la scène alternative entre ses 18 et 25 ans, elle défend la mixité dans la musique.

«On ne passe pas d'un genre à l'autre, on les accumule», précise l'artiste.

Du rap furieux et engagé

Ses concerts sont à son image: puissants, superactifs, vénères, dans un esprit collaboratif. Baskets, brassière et short de sport, tresses plaquées, Nathalie saute dans tous les sens. Au public, elle crie sa rage contre les inégalités et contre les discriminations systémiques. Tout ça sur des sons fracassants. Bouge de là, Alcool, Tout le monde, quand elle ne clame pas des textes improvisés, elle chante ses tracks engagées, qui défendent la place des femmes dans la société, questionne l'invisibilisation des personnes racisées et LGBTIQ+ ou critiquent les violences policières en tant que problème systémique.

Mais ne lui dites surtout pas qu'elle fait du rap féministe. «Je n'aime pas les étiquettes, les artistes féminines sont beaucoup plus que ça! Quand j'avais 17 ans, je n'avais pas beaucoup de représentations de femmes dans mon domaine musical, c'était difficile pour moi de trouver une personne à qui m'identifier. Mais aujourd'hui tout a changé et je suis souvent réduite à mon genre féminin.

Dirait-on à un homme qu'il fait de la musique masculine?, questionne Nathalie? Non.

Mes textes sont engagés? Les sons hip-hop l'ont toujours été. C'est super que de plus en plus de femmes évoluent dans le hip-hop et soient visibilisées, insiste-t-elle, mais je veux faire du rap comme les hommes et ne pas représenter le quota féminin dans les festivals.

On me dit souvent que si je réussis, c'est parce que "les femmes sont à la mode". Mais non, ce n'est pas plus facile pour nous. Je dois porter le résultat de centaines d'années de sexisme, je n'ai pas de thune, je fais le boulot de 12 personnes pour être là où je suis et j'endosse un bagage politique que je n'ai pas demandé.»

Malgré le succès de ses concerts dans toute la Suisse et le fait d'être programmée dans de grands festivals en 2023, la rappeuse souligne se trouver dans une situation financière difficile et ne pas gagner sa vie avec sa musique. En dépit d'un investissement personnel important. «Je fais des shows à perte, mais je continue, parce que j'adore ce que je fais. Ma musique m'a permis de voyager dans toute la Suisse, de rencontrer d'autres passionné-e-s, de collaborer avec des artistes que j'admire, de faire passer des messages à travers mes sons. Et la reconnaissance du public m'apporte énormément Je crois que je m'ennuierais dans un bureau», ajoute-t-elle dans un rire.

Bientôt un premier album

Après Paléo - et une pause estivale bien méritée - Nathalie reprendra les concerts cet automne. «J'ai également un projet d'album pour début 2024, annonce-t-elle avec enthousiasme. C'est un gros chantier, une expérience nouvelle pour moi, même si en général je préfère la scène que les studios ou la promo sur les réseaux sociaux.»

Les réseaux d'ailleurs, l'artiste les regarde parfois d'un œil méfiant. «C'est super énergivore et en plus, je subis des vagues de cyberharcèlement. Des menaces de viol, de mort. Au début, ça m'a choquée… peut-être que ça signifie que les affaires vont bien? Au moins j'ai de la chance de pouvoir compter sur une communauté positive, qui me soutient énormément.» Et qui sera certainement au premier rang pour l'applaudir et danser vendredi à Paléo.

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