Talent suisse
La chanteuse lausannoise Maryne se dévoile, dans son premier EP
Certaines chansons nous embarquent. Elles nous arrachent à notre quotidien pour nous faire visiter une contrée lointaine et matérialisent à nouveau le souvenir d'émotions évaporées. Dans son premier EP, Liquid Gold, la chanteuse lausannoise Maryne réussit ce tour de maître avec brio: le temps de six morceaux, elle nous emmène dans un tourbillon de sentiments, rythmé par les différentes étapes d'une histoire d'amour racontée avec poésie. Des premières étincelles de passion jusqu'à l'explosion en plein vol, elle nous chante ses états d'âme.
Anciennement connue sous le nom de Submaryne, l'artiste s'affirme et se dévoile avec sincérité: «Musicalement, l'EP passe par de nombreuses phases différentes, explique-t-elle. On y trouve de la pop, infusée de good vibes, mais aussi des choses plus dures. J'ai l'impression de montrer chaque facette de ma personnalité au public.» En effet, la jeune artiste souligne la dualité qui imprègne sa musique: «La plupart du temps, je suis pétillante, j'ai envie de danser. Mais à d'autres moments, j'évoque des sujets plus sombres.» On retient effectivement Drink Alone et If I die Tonight, toutes deux empreintes d'une grande mélancolie qui touche forcément une corde sensible.
D'ailleurs, ce sont ses morceaux plus tristes qui lui valent le plus de retours: «J'ai reçu de longs messages, partage-t-elle, touchée. Des gens qui m'avouaient que j'avais réussi à exprimer leurs propres questionnements, sous la forme d'une chanson. Le sentiment de pouvoir aider les autres, c'est vraiment ce qu'il y a de plus beau.» Et ce partage d'émotions se vérifie lorsque la jeune femme chante en live: le 7 octobre 2021, sur la scène des Docks, sa voix avait envoûté la salle, l'emplissant tour à tour d'électricité et de nostalgie.
La musique, une thérapie
Sa voix chaleureuse nous rappelle toujours ce doux mélange de Julia Stone et Cœur de Pirate. Mais le timbre de Maryne, ainsi que ses textes, sont uniques par leur authenticité. «Ecrire est la partie qui me vient le plus facilement, raconte-t-elle. La musique est ma thérapie. Dès que je ne vais pas bien, je note mon problème en sachant qu'il sera déjà à moitié résolu. Si ça ne va pas, j'écris. Si ça ne va toujours pas, je chante. Et quand je partage tout ça avec le public, cela prend tout son sens, la boucle est bouclée.» L'inspiration? Elle ne se commande pas!
Si la jeune femme s'est toujours tournée très naturellement vers sa plume («Même si je ne sortais pas de musique, j'écrirais quand même!»), son évolution en tant que chanteuse est notable: «Il y a quatre ans, je m'appelais Submaryne, ma musique était acoustique et folk, avec beaucoup de piano-voix et de guitare-voix, résume-t-elle. Mais quand j'ai commencé à comprendre où je voulais aller et ce qui me plaisait le plus, j'ai souhaité changer de nom pour montrer la césure entre Submaryne et Maryne.» Aujourd'hui, la talentueuse Lausannoise s'épanouit dans la pop et nous donne envie de danser, notamment avec le titre ensoleillé Coachella.
«En tant que femme, la scène et les années m'ont beaucoup appris, poursuit-elle. Avant, j'étais un électron libre qui acceptait chaque concert, partout, même lorsque ce n'était pas payé. J'en suis très heureuse, car cela m'a forgée. Mais aujourd'hui, je suis plus posée et sélective dans mes choix.»
«Mon frère est la meilleure chose qui me soit arrivée»
Durant la production de Liquid Gold, Maryne pouvait compter sur le soutien d'un mentor digne de ce nom: son frère aîné, Bastian Baker. «On écrit beaucoup ensemble, il a réalisé les backs vocaux de tous les titres de l'EP, précise-t-elle. Il est la meilleure chose qui me soit arrivée, c'était le premier à m'encourager dans mon projet, je lui dois tout.»
Alors qu'elle craignait, à ses débuts, d'être uniquement considérée comme «la petite sœur de», Maryne a largement fait ses preuves en tant qu'artiste à part entière: «Nous créons une musique très différente», souligne-t-elle notamment.
Une chose est sûre: la jeune chanteuse ne manque pas d'envie de créer! Alors que la crise sanitaire avait malheureusement entravé la sortie de son EP, elle se réjouit de voir la scène culturelle reprendre vie: «Cela recommence gentiment, constate-t-elle. Il faut encore un peu prendre les gens par la main pour les ramener dans les salles de concert, mais on sent un nouveau souffle, tout le monde est tellement content de retrouver cela, après cette pause beaucoup trop longue!»
Sur scène, Maryne s'amuse et vit pleinement sa passion, si bien qu'elle évoque un sentiment de plénitude: «Une semaine après un concert, je suis encore pleine d'endorphines, rit-elle. J'ai besoin d'adrénaline pour vivre, je m'ennuie extrêmement vite. Et quand je revois les vidéos de mes performances live, je me dis que c'est absolument incroyable de pouvoir vivre ça.»
La tête pleine de rêves, des étincelles plein les yeux, Maryne a encore énormément d'histoires à raconter, en musique. Pétillante d'enthousiasme, elle trace son chemin, guidée par la passion et la persévérance. «Une carrière d'artiste comprend plein de moments de doute, mais dès qu'on a une destination, tout devient plus facile, conclut-elle. Même si la route est longue et dure, je sais où je veux aller.»
L'EP Liquid Gold est disponible sur Spotify. À ses heures perdues, Maryne est également animatrice pour Option Musique, sur les ondes de la RTS. Le 18 novembre 2021 aura lieu le vernissage de l'EP, à MonVinyl, à Lausanne.
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