Musique
Révélation: la soul envoûtante de Nnavy
Elle n’a de mélancolique que son nom et ses mélodies, comme fredonnées par une sirène venue nous entraîner dans les profondeurs bleu marine de l’océan. Car Nnavy exalte en vérité une puissante énergie et une bonne humeur communicative. La mélodie, cette Lausannoise de 23 ans l’a dans la peau: «J’ai baigné dans la musique toute ma vie», se souvient-elle, en évoquant des souvenirs d’enfance, quand elle se déhanchait avec sa cousine dans sa cuisine, sous le regard de leurs mamans. «Ça a commencé par des danses sur les musiques traditionnelles de chez moi. Ensuite, j’ai pris des cours de piano, puis j’ai découvert que je pouvais m’accompagner avec le chant. C’était une sensation très satisfaisante. Alors j’ai poursuivi sur cette voie, encouragée par mon grand frère, avec des projets pour le gymnase… c’est ainsi que Nnavy est née!»
Une gamme d’influences
La jeune femme n’insuffle pas directement dans ses propres chansons des rythmes ou des thématiques liés à son pays d’origine, le Burundi. «Ma principale source d’inspiration se trouve plutôt dans ma vie de tous les jours, ce que j’expérimente, mes interactions avec les gens, mes réflexions personnelles, les conversations», détaille la jeune femme, qui mène en parallèle un master en psychologie de l’enfant et de l’éducation à l’Université de Lausanne. «Il n’y a pas de message engagé dans ma musique. Cela relève plus d’une écriture thérapeutique: j’ai besoin de sortir ce qu’il y a dans ma tête et dans mon cœur, de jeter ça dans l’univers afin que d’autres s’y affilient et le partagent.»
Elle évoque également d’autres références musicales, comme Billie Eilish, Daniel Caesar, Nina Simone, Emawk ou Mac Miller. Si elle ne devait apporter qu’un album, un seul, sur une île déserte? «C’est dur! Mais je dirais Djesse volume II, de Jacob Collier», réplique-t-elle après une longue hésitation.
L’expérience Montreux Jazz
Depuis ses reprises de chansons postées sur internet qui l’ont fait connaître, la Lausannoise a déjà fait un sacré bout de chemin pour se produire sur la scène du Montreux Jazz Festival cet été 2021. Un mot pour qualifier cette expérience: «Irréel, s’exclame la chanteuse. C’était un rêve de gosse que de jouer dans cette institution. Il n’y en a pas beaucoup qui se réalisent comme ça aussi jeune.»
Elle éclate de rire en évoquant son immense trac avant de monter sur scène: «J’avais l’impression que mes jambes allaient s’écrouler sous moi! A l’exception de mon concert aux promos de mon gymnase, c’était le plus gros concert que j’avais jamais fait. Mais là, c’était totalement différent: non seulement c’est une scène très prestigieuse, mais surtout, je chantais les textes que j’avais écrits, j’étais accompagnée par mes musiciens… Pour gérer le stress, je faisais des câlins à tout le monde, je m’imaginais tous les scénarios catastrophe possibles et imaginables pour déjouer le sort!»
A ceux avides de découvrir Nnavy sur scène, elle se produira le 10 octobre 2021 au Centre culturel suisse, à Paris. Et la suite? «Pour l’instant, je n’ai aucune idée de la manière dont vont évoluer ma carrière musicale et mes autres aspirations professionnelles, une fois que j’aurai terminé mes études. Je me poserai les questions au moment de me les poser. Je me laisse guider. On verra bien en temps voulu!» De notre côté, c’est certain, on la laisserait nous entraîner dans les abysses les yeux bandés.
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