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Kim Wilde, retour sur la carrière de la pop star des années 80

Kim wilde lodyssee pop de linterprete de kids in america

Kim Wilde sera en concert le 1er décembre 2023 à Bienne dans le cadre sa tournée européenne.

© SEAN J. VINCENT

Il suffit d’évoquer son nom pour voir les regards s’illuminer et les sourires se dessiner sur les visages. Des tubes, Kim Wilde en a eu beaucoup, bien plus qu’on ne peut l’imaginer. Plus de quarante ans après ses débuts, personne ne l’oublie. La voix sereine au téléphone, la chanteuse anglaise s’enthousiasme pour ses nombreux projets et se remémore les prémices de sa carrière avec tendresse. «La chanson que je préfère chanter en live? Sans hésiter, Kids in America, confie-t-elle. Je ne me lasse pas de ressentir son énergie de plus en plus forte. Elle met le public en transe, j’adore ça!»

Élevée au statut de sex-symbol dans les médias à tout juste 21 ans à une époque où le mouvement #MeToo est encore loin de voir le jour, elle peut compter sur sa famille qui fait office de bouclier contre les requins du showbiz malintentionnés. Aujourd’hui, elle reconnaît sa chance.

«Évidemment, j’ai connu des situations malaisantes et je ne me sentais pas particulièrement prise au sérieux artistiquement.

Malgré tout, je me suis trouvée au bon endroit et j’étais protégée par un entourage bienveillant. Sonia Hardy chez RAK Records, ma première maison de disques, était à mes côtés pour chacun de mes déplacements. Elle veillait au grain, tout comme Maura Robinson quand j’ai signé chez MCA Records quelques années plus tard.»

Là où dans les années 80, la plupart des pop stars en herbe se font repérer dans des clubs londoniens, la propre mythologie de Kim Wilde prend racine dans son cercle rapproché. Patronnée par son père, Marty Wilde – lui-même une rock star anglaise dans les années 60 – elle pose sa voix sur les textes qu’il lui écrit sous forme de fables contemporaines, à la fois mystérieuses et tourmentées. Derrière la table de mixage, son frère Ricky œuvre tant à la composition qu’à la production, tandis qu’entre une session d’enregistrement et deux avions, sa maman Joyce gère l’agenda de sa fille. C’est avec elle, manager à la main de fer dans un gant de velours, que les contrats se négocient. Kim Wilde, c’est une affaire de famille. Et cela n’a pas vraiment changé. Aujourd’hui, son énergie explosive sur scène est décuplée par les présences de son frère et sa nièce Scarlett, qui l’épaule en tant que choriste.

Une voix, un look, une moue

Le destin de Kim Smith bascule le 26 janvier 1981. Ce jour-là, aux yeux du monde entier, elle devient Kim Wilde en se hissant en haut des meilleures ventes avec Kids in America. Ironie du sort, elle n’a jamais mis les pieds aux États-Unis. Cheveux décolorés et mèche en apesanteur, elle donne le ton à la glorieuse décennie qui inventera le vidéoclip. Sa signature: elle ne sourit jamais sur les photos. Kim Wilde est la «poster girl» idéale. Son look fantasmagorique inspire les ados qui l’épinglent aux murs de leur chambre.

«J’ai en mémoire de nombreuses filles qui me ressemblaient avec les cheveux hérissés et les t-shirts à rayures. Ce look, c’était réellement moi, j’étais un peu garçon manqué quand j’ai commencé et je me suis toujours sentie à l’aise dans des vêtements d’homme.

D’ailleurs, je portais un smoking de mon père dans la vidéo de Kids in America. La haute couture ne m’intéressait pas, mais j’adorais Jean Paul Gaultier. La musique et l’image, c’est une étroite relation dans laquelle on décide de s’engager ou pas. À l’instar d’Elvis Presley avant moi ou Madonna après moi, j’avais conscience de l’importance de cet aspect. J’ai grandi en voyant David Bowie qui s’amusait avec ses cheveux et son maquillage dans des costumes fantastiques. Je savais que c’était ce que je voulais faire. Combiner ma musique et mon look a été une véritable source de bonheur.»

Partout en Europe, Kim Wilde rencontre un succès phénoménal. Dans sa Grande-Bretagne natale, de Duran Duran à Spandau Ballet en passant par Adam and the Ants, le mouvement post-punk New Romantics est essentiellement incarné par des hommes qui empruntent l’eye-liner et les bombes de laque à leurs girlfriends. Elle s’impose au milieu de ce boys club glamour et décadent. Élue chanteuse de l’année par la BPI, l’industrie phonographique britannique en 1983, le lectorat du magazine anglais Smash Hits la consacre dans la catégorie «la plus belle chanteuse de l’année» en 1984 et la presse adolescente la plébiscite comme la pop star favorite en France et en Allemagne. Les disques d’or envahissent les murs du Select Sound Studio, le studio d’enregistrement qu’elle cofonde avec son père et son frère. Elle aligne les tubes et malgré son jeune âge, le succès ne lui monte pas à la tête, l’interprète de You Keep Me Hangin’ On garde les pieds sur terre.

© IMAGO IMAGES/IAIN MCKELLY

Des hauts vertigineux et des bas abyssaux

Si sa carrière la propulse dans le peloton des pop stars adulées, elle connaît aussi rapidement des déconvenues et des flops. Mais la chanteuse en est persuadée, elle n’est pas là pour n’être qu’un feu de paille. «Quand j’ai commencé, mon père était un musicien actif, il l’est toujours aujourd’hui. Je n’ai jamais considéré ma propre carrière à court terme. Ma vie a pris toutes sortes de tournures auxquelles je ne m’attendais pas, mais professionnellement, je n’aurais pas été étonnée si l’on m’avait dit à 20 ans que je chanterais toujours quarante ans plus tard.»

Après un passage à vide, elle renoue avec le succès avec l’album Close et ses tubes You Came et Never Trust A Stranger en 1988. La même année, elle fait la première partie des concerts de la tournée européenne de Michael Jackson. Dès lors, les médias n’ont de cesse de lui poser des questions sur le roi de la pop. «S’il y a bien une question que je souhaiterais qu’on ne pose plus jamais, c’est à quoi il ressemblait. Je l’ai brièvement rencontré pour une photo, donc je ne l’ai pas connu. Par contre, je me souviens du concert à Bâle, la foule était devenue hystérique à mon arrivée sur scène. L’entourage de Michael Jackson n’avait pas mesuré ma popularité, certainement quelque peu blasé jusque-là. Le public chantait mes chansons si fort que ça a agacé l’équipe américaine. Ils m’ont traitée différemment par la suite», confesse-t-elle en riant.

En préparation de son 15e album studio dont la sortie est prévue à l’automne 2024, Kim Wilde prévoit aussi un Anti Tour durant lequel elle compte interpréter uniquement des faces B et des titres moins connus de son répertoire. Cette optimiste née, comme elle se définit elle-même, en est persuadée, la musique a le don de soigner le monde. «Je ne me l’explique pas, mais j’ai l’intime conviction que la musique a le pouvoir de rassembler et connecter les gens, bien au-delà du sport et de la religion. J’ai foi en la musique et je pense fermement qu’elle est un pansement inestimable pour notre planète en souffrance.»

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