Icône de style
Mode: Les looks de Jane Birkin continuent de nous inspirer
Birkin est désormais un mythe. Jane la chanteuse et l'actrice talentueuse, Jane la muse de Serge Gainsbourg, la brindille dont la silhouette contraste avec les standard de beauté à la Bardot des années 60, Jane la femme-enfant espiègle. Omniprésente dans la culture mode depuis plus de cinquante ans, la plus frenchie des Anglaises nous a quitté-e-s le dimanche 16 juillet 2023. Des soucis de santé l'avaient forcée à repousser des concerts au printemps.
Le look intemporel de Jane
Parmi tant d'autres choses, Jane Birkin était une figure de style depuis les années 60. Une frange droite et un sourire distinctif, un look tantôt bohème, tantôt androgyne, selon la décennie, elle cultive son esthétique vestimentaire jusqu'à en faire une signature immortelle.
Elle aime les robes baby doll très courtes, les ballerines romantiques, les jeux de transparence, les pattes d'eph' et son panier en osier trouvé sur un marché qu'elle emporte partout, de jour comme de nuit, jusque sur les marches du Festival de Cannes. Aux alentours de 40 ans, elle délaisse le vestiaire de jeune fille en fleur et préfère des looks plus masculins qui adoucissent les affres du temps: les smokings - signés Saint Laurent bien sûr -, les larges pantalons d'homme, les pulls un brin trop grands, les Levi's délavés, les Converse et les chemises fluides.
Muse de nombreux-ses artistes et amateur-trice-s de mode
Jane porte et reporte ses indispensables bien coupés, de ceux qui se patinent avec le temps, offrant à ses jeans et à ses t-shirts une allure encore plus cool et dégaine. Ainsi, ses looks deviennent des uniformes, si simples, mais si impactants, qu'on trouve toujours ses portraits sur les moodboards des grand-e-s designers, comme l'expliquait sur Instagram le directeur artistique de la marque Balmain, Olivier Rousteing, dans son hommage à la star. Elle aimait ses vêtements et n'essayait pas d'impressionner une armée de fans et de sponsors.
Elle avait cette nonchalance, s'habillait de manière faussement négligée. Le fameux style «à la Parisienne»? C'est elle! Son style à la fois glamour, sexy et décontracté continue d'inspirer les personnes de tout âge et de tous horizons, et reste adulé des it girls comme Camille Charrière, Alexa Chung ou Jeanne Damas. Cette dernière, qui adopte volontiers l'esthétique 70's de Jane Birkin, confie à Vanity Fair: «[Elle] est la reine du style qui est un non-style. Elle a cette espèce de nonchalance au-delà de la mode: une manière d’être très moderne, dès la fin des années 1960. Une façon d’être à la fois femme, artiste et mère de trois enfants, de trois pères différents - ça ne devait pas être évident.»
L'esprit libre et espiègle de Jane a surtout inspiré à Jean-Louis Dumas, alors patron de la maison Hermès, l'une de ses meilleures idées. Un élégant cabas fourre-tout plein de compartiments, à porter au creux du coude. En 1984, le Birkin est né. La légende raconte qu'un jour, installée dans un avion entre Paris et Londres, Jane Birkin s'est plainte à son voisin, Jean-Louis Dumas, de ne pas trouver un sac adapté à son quotidien de jeune maman. 30 ans après Grace Kelly, la muse donne son nom à l'un des sacs les plus chers du monde, symbole de réussite, qui s'arrache en 2023 tel un trophée.
L'artiste britannique s'échauffe pourtant, en 2015, lorsqu'elle prend conscience des mauvais traitements infligés aux crocodiles, dont la peau est prélevée afin de confectionner les versions exotiques du Birkin. Elle refuse que son patronyme soit associé à la cruauté. Hermès l'entend et prend des mesures pour s'assurer d'un traitement éthique des animaux.
Jane avait certainement le cœur généreux. Elle faisait don de ses royalties Hermès à des associations caritatives. Elle a consacré sa vie à ses trois filles, Kate Barry (disparue en 2013), Charlotte Gainsbourg et Lou Doillon. Et à son art. Avant son décès, elle était bien décidée à prendre du repos afin de revenir sur scène, auprès de ses fans adorés. Photographiée des milliers de fois au cours de sa longue carrière, elle restera éternellement une icône, gravée à jamais dans la mémoire collective.