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Collab mode et pop

Cher et le couturier Bob Mackie, la démesure bling

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Sorte de Lady Gaga avant l’heure, Cher aime s’aventurer dans ses costumes de scène imaginés par son ami Bob Mackie, qui a fait de l’étincelant sa signature.

© GETTY IMAGES/HARRY LANGDON

«Do you believe in love after love?» l’écho de la voix digitalement séquencée de Cher augure l’utilisation de l’autotune avant tout le monde en 1998. Pionnière, Cher a pourtant la réputation d’être là depuis toujours. De l’ère jurassique de la pop. D’elle, tout (ou presque) a été dit. Sorte de figure quasi-extraterrestre ou sphinx pop, elle fait l’objet de nombreux fantasmes de chirurgie esthétique depuis des décennies. On dit qu’elle se serait fait enlever des côtes pour ressembler à Barbie. Quoi qu’elle ait réellement fait pour modifier son apparence, ce qui est certain, c’est qu’elle éclipse tout sur son passage.

Et cela depuis ses débuts au sein du duo qu’elle forme avec son époux Sonny Bono. Après quelques disques sortis sous l’appellation Caesar & Cleo (César & Cléopâtre), la chanson I Got You Babe de Sonny & Cher place le couple sur l’échiquier international des stars qui font rêver. D’emblée, elle se démarque avec son style «flower power». De façon purement instinctive, elle ouvre la voie en incarnant la pop star originelle telle qu’on l’entend aujourd’hui. Et cela ne va pas sans une extravagance stylistique.

«Too much»? Jamais

En l’occurrence, Cher ne fait pas les choses à moitié. Contrairement à d’autres célébrités qui préfèrent jouer la carte du raffinement, Cher est dans la démesure. Sorte de Lady Gaga avant l’heure, elle aime s’aventurer en duo ou en solo dans ses costumes de scène imaginés par son ami Bob Mackie. Totalement décomplexé et sans le poids de l’histoire de la mode européenne, le couturier et costumier américain a fait de l’étincelant sa signature.

Cher et le couturier Bob Mackie, la démesure bling
Cher rencontre le styliste Bob Mackie en 1967. Il sera le créateur de ses costumes de scène durant plus de quarante ans, abusant de plumes et de strass tout en laissant une large place à la transparence et à la peau nue. © GETTY IMAGES/RON GALELLA

Aujourd’hui âgé de 83 ans, il a habillé les plus grandes stars. Marlene Dietrich, Liza Minnelli, Marilyn Monroe, Diana Ross, Tina Turner et Barbie ont, entre tant d’autres, atteint l’état de grâce dans ses créations. Mais dans la mémoire collective aux États-Unis, c’est au nom de la diva hippie chic que celui de Mackie est associé. Ensemble, ils font les 400 coups, plumes et cristaux Swarovski en renfort, et écrivent la légende de Cher à quatre mains.

Sa destinée se cristallise dans son enfance en Californie. Chez Cherilyn Sarkisian, l’extravagance est innée. Il faut dire qu’elle est à bonne école avec sa maman Georgia Holt. Mannequin et comédienne à ses heures perdues, cette dernière met un point d’honneur à soigner son apparence. Sans grands moyens, elle redouble de créativité pour être impeccable en toutes circonstances. Entre l’échec de sa relation avec John Sarkisian, son époux chauffeur routier luttant contre la toxicomanie qui finira par la quitter avant la naissance de Cherilyn, et ses mariages successifs, la gamine est trimballée aux quatre coins des États-Unis. Au passage, elle est placée quelques semaines dans un orphelinat.

De cette enfance traumatique, Cher se souvient qu’elle était contrainte d’utiliser du scotch pour réparer ses chaussures pendant que sa maman se faisait belle. Les aléas de la vie ne les empêchent pas de s’aimer. Cher et sa demi-sœur Georganne finiront par trouver une figure paternelle en la personne de Gilbert Hartmann LaPiere, le cinquième mari de Georgia qui les adopte toutes les deux.

Pour échapper à la trivialité du quotidien, Cherylin s’invente une vie meilleure. Dans ses rêves les plus fous, elle est une héroïne calquée sur Audrey Hepburn dans Breakfast at Tiffany’s. Ses modèles sont Marlene Dietrich, Bette Davis et Katharine Hepburn. Adolescente, elle ne comprend pas l’absence d’actrices aux cheveux noirs à Hollywood. Peu importe le moyen - la chanson ou le cinéma - elle est déterminée à devenir une star.

Cher et le couturier Bob Mackie, la démesure bling
Cher arbore toujours le même style décomplexé et parfois dénudé, signé de son complice Bob Mackie, comme ici à la cérémonie des Oscars en 1986. © GETTY IMAGES/FRANK TRAPPER

Vedette de télévision

C’est avec ce bagage personnel qu’elle arrive à Hollywood à 16 ans. Le destin l’attend au coin d’une rue de Los Angeles, dans le coffee shop où elle gagne un peu d’argent pour payer ses cours d’art dramatique. Salvatore Bono, alias Sonny, la remarque. C’est un match. Il l’emmène chez son boss Phil Spector qui lui propose de faire les chœurs sur une chanson des Ronettes.

C’est véritablement dans les années 70, l’âge d’or de la télévision aux States, que le style de Cher se révèle au grand public. Ayant capté l’impact de pénétrer chez les gens dans l’intimité de leur salon, le couple crée l’émission de variété «The Sonny and Cher Show» en 1971. Le ton est à la surenchère. La star mandate Mackie pour ses costumes. Elle en change jusqu’à 20 fois durant un seul épisode! L’extravagance de l’un stimule celle de l’autre. La télévision américaine ne s’en est jamais vraiment remise.

Pas étonnant que la franchise des concours de drag-queens RuPaul Drag Race, qui font fureur partout dans le monde, rende un hommage vibrant à Cher à chaque occasion. Cher est leur mère à toutes. Amen!

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