Cosmétique: 4 femmes qui ont révolutionné la beauté

C. J. Walker: Pionnière des soins pour cheveux afros

Avant de devenir une entrepreneuse de renom, Madame C. J. Walker était connue sous le nom de Sarah Breedlove. Issue d’une famille d’anciens esclaves, elle a dû toute sa vie relever des défis. Alors qu’elle vient de divorcer et doit s’occuper seule de sa petite fille, elle développe des soucis de cuir chevelu et de perte de cheveux.

Bien décidée à trouver une solution à son problème, elle met au point un shampooing et un conditionneur capillaire baptisé Walker’s Wonderful Hair Grower, qui promet de favoriser la pousse des cheveux. Après quelques années à promouvoir ses cosmétiques à travers les États-Unis, elle imagine un réseau de vente directe qui permet de lui rapporter de l’argent, mais également d’offrir des opportunités entrepreneuriales aux femmes noires de son entourage.

Entre 1910 et 1917, C. J. Walker parvient à étendre son entreprise à l’international et devient la première femme afro-américaine millionnaire par ses propres moyens. C. J. Walker est décédée en 1919, mais son entreprise, Madam C. J. Walker Manufacturing Company, a continué à prospérer sur le marché prometteur des produits répondant aux besoins spécifiques des femmes afro-américaines, jusqu’à nos jours.

Coco Chanel: Révolutionnaire de la mode

Gabrielle «Coco» est née en 1883 et a grandi dans un orphelinat. Sa passion pour la couture s’est manifestée très tôt et a persisté jusqu’à faire d’elle une icône.

Alors qu’elle n’a que 27 ans, elle ouvre son premier magasin de chapeaux à Deauville, des créations simples et élégantes qui contrastaient avec la mode flamboyante de l’époque. Chanel introduit son premier parfum, le célèbre No 5, en 1921. Il est tout de suite remarqué pour ses notes florales et aldéhydées, qui contrastent avec ce qui se faisait jusqu’alors.

Trois ans plus tard, Chanel lance sa ligne de maquillage, mettant l’accent sur la simplicité et la beauté naturelle. Elle a donné ses lettres de noblesse au bronzage, autrefois associé à la classe ouvrière, faisant du teint hâlé un symbole de glamour.

Côté vêtements, la couturière imagine la fameuse petite robe noire en 1926 et déclare que chaque femme devrait en posséder une. Ce postulat, encore utilisé aujourd’hui, a largement contribué à redéfinir les normes vestimentaires. Après une période de retrait pendant la Seconde Guerre mondiale, Coco Chanel revient en force en 1954 et introduit le tailleur en tweed, un élément emblématique de son style.

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Anita Roddick: Impératrice de la cosmétique éthique

Née en 1942 en Angleterre, Anita Roddick, ou la boss de la société The Body Shop, a grandi dans un milieu modeste. Son père était un immigré italien et sa mère, d’origine française, a travaillé dans un café. L’influence de son environnement social a eu un impact significatif sur sa vision entrepreneuriale.

En 1976, elle ouvre le premier magasin The Body Shop à Brighton. Elle introduit des produits de beauté naturels et équitables, bouleversant une industrie centrée sur les produits synthétiques et les tests sur les animaux. The Body Shop s’est rapidement démarqué grâce à ses valeurs éthiques, et ce, bien avant que ces préoccupations ne soient au goût du jour.

Au fil des décennies, l’entreprise s’est étendue à travers le monde, incarnant l’idée que l’on pouvait être prospère tout en étant socialement et environnementalement responsable. En 2006, The Body Shop a été vendu à L’Oréal, une transaction qui a suscité des débats en raison des différences philosophiques entre les deux entreprises.

Anita Roddick est décédée en septembre 2007, laissant derrière elle un héritage en matière de commerce équitable et de responsabilité sociale des entreprises. En janvier 2024 toutefois, l’histoire de The Body Shop connaît un nouveau chapitre: la chaîne a été placée en dépôt de bilan au Royaume-Uni, causant ainsi la fermeture de nombreux magasins dans le pays où elle est née.

Estée Lauder: Visionnaire du luxe

Tout commence en 1940, lorsqu’une certaine Josephine Esther Mentzer commence à concocter diverses crèmes dans la cuisine familiale. Six ans plus tard, elle lance la société Estée Lauder avec son mari, en introduisant des produits novateurs sur le marché de la cosmétique. Pour se faire connaître, elle démarche salons de beauté et professionnels du maquillage.

En 1953, elle crée Youth-Dew, une huile de bain parfumée. Le produit est révolutionnaire pour l’époque, puisque la parfumerie était réservée aux grandes occasions ainsi qu’à une clientèle aisée. L’immense succès de cette huile a permis à l’entrepreneuse d’accéder à la scène internationale.

L’Américaine d’origine hongroise a transformé l’industrie avec des concepts tels que le «cadeau avec achat». Elle a également été la première à comprendre l’importance du marketing par échantillonnage.

Au fil des décennies, grâce à son approche perspicace de la vente au détail de produits de luxe, ses gammes se sont élargies et Estée Lauder est devenu l’un des plus grands groupes de cosmétiques, incluant des marques emblématiques telles que Clinique, Bobbi Brown, Tom Ford ou La Mer.