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«Je suis sauveteuse à la piscine»

FEMINA VECU AMAELLE 0378

J’aime le contact, aider les gens et donner de ma personne. Mes parents sont les deux infirmiers et j’ai donc grandi avec ces valeurs-là.

© Zoé Jobin

Nager est ma passion depuis que j’ai commencé, à l’âge de quatre ans. Je ne peux pas vraiment expliquer d’où cela m’est venu, mais je sais que l’eau est «mon» élément:

Quand je fais des longueurs, je me défoule et je me sens détendue à la fois, même si je suis épuisée. En fait, ça me permet de me libérer le corps et l’esprit, c’est une manière de me ressourcer!

J’aime tellement ça que j’y ai consacré une bonne partie de mon adolescence puisque, entre 13 et 19 ans, j’ai été membre du Cercle des nageurs d’Yverdon avec, au programme, plusieurs entraînements hebdomadaires et de nombreuses compétitions en crawl et en papillon.

Autant dire que quand j’ai eu besoin de me trouver un job d’étudiant, il y a quatre ans, c’est assez naturellement que je me suis tournée vers les bassins: d’une part, je me suis mise à donner des cours de natation aux Trois-Sapins, à Echallens et, d’autre part, à travailler le week-end comme surveillante à la piscine couverte d’Yverdon.

Plusieurs personnes de mon équipe y étaient déjà employées, ce qui m’a permis de me retrouver dans un milieu aussi sympa que familier, entourée de gens que je connaissais bien et dont j’apprécie la mentalité.


En plus, c’était très pratique d’un point de vue logistique puisque je n’avais pas à stresser pour les horaires: après m’être entraînée, je sortais du bassin et hop! j’étais prête à prendre mon service. Et puis l’an passé, j’ai franchi le pas estival et je me suis fait engager à la saison comme garde-bains en plein air.

Etre prêt à intervenir en permanence

Je sais que ça a l’air assez tranquille, comme boulot. Pourtant, même si ce n’est pas la mine et que cela me permet de nager tranquillement pendant mes pauses de midi, c’est tout de même plus exigeant qu’on ne pense. De fait, il faut avoir l’œil à tout et être prêt à devoir intervenir en permanence. Ça va du bénin – comme soigner des petits bobos, prévenir et interrompre des disputes entre gamins ou faire respecter les règles du plongeoir –, à des interventions plus musclées, du style plonger pour sortir de l’eau une personne en détresse ou même sauver quelqu’un de la noyade.

Personnellement, je n’ai encore jamais été confrontée à un cas lourd – contrairement à certains de mes collègues. Un jour, par exemple, quand je suis arrivée, l’un des gardes-bains m’a expliqué avoir dû prendre en charge un accident de plongeoir très impressionnant (et qui s’est heureusement avéré sans gravité!) et je dois avouer que cela m’a beaucoup remuée et questionnée sur mes propres capacités de réaction.

Parce que si on est évidemment hyper-bien formés – on nous soumet à toutes sortes de situations problématiques qu’on doit résoudre le plus «justement» et rapidement possible –, tout cela reste pour l’instant très théorique.

Dans la pratique, il faut simultanément s’occuper de la victime, la rassurer, avoir les bons gestes (ce qui demande de pouvoir évaluer l’urgence de la situation), se faire apporter le matériel de secours, prévenir l’ambulance et maintenir le public à distance… le tout sans se laisser déborder par ses propres émotions! A priori, cela ne devrait pas me poser trop de problèmes:

J’aime le contact, aider les gens et donner de ma personne. Mes parents sont les deux infirmiers et j’ai donc grandi avec ces valeurs-là.

D’ailleurs, ils m’ont transmis leur «virus»: étant également passionnée par la santé, je me destine moi aussi à cette profession et je commence mon bachelor en septembre! Bref, pour résumer, je pense avoir la fibre sauveteuse assez profondément inscrite en moi… Mais malgré cela, je ne peux pas m’empêcher de me remettre en cause, de me projeter et de me demander comment je réussirai à gérer une situation compliquée quand je serai au pied du mur. Ou du bassin, plutôt.

En attendant que ça m’arrive, j’ai quand même bien d’autres tâches. Concrètement, en plus des nettoyages (eh oui, le filtrage de l’eau de la pataugeoire, les coups de ménage dans les douches et sur la pelouse, c’est aussi nous, l’équipe des garde-bains!), j’ai bien sûr également de la surveillance.

Là, c’est plus ou moins intense et tout dépend: certains jours, on est assez tranquilles car il n’y a que des nageurs qui sont là surtout pour faire des longueurs. Et à d’autres moments, on est suroccupés – spécialement quand les enfants viennent avec leur classe ou en groupes.

Gare au plateau!

A côté de ça, je fais également pas mal de prévention pour éviter les pépins: les jeunes habitués ont assez facilement tendance à se prendre pour les petits rois de la piscine et, du coup, ils font volontiers des bêtises sans s’occuper des autres.

En l’occurrence, plutôt que de leur crier dessus, ce qui peut arriver quand on est un peu à distance et qu’il faut intervenir vite, je trouve plus efficace d’aller leur expliquer clairement que

Si certaines choses sont interdites, ce n’est pas pour les embêter mais simplement parce que certains comportements sont potentiellement dangereux.

Au plongeoir, par exemple, il est essentiel qu’ils comprennent que les règles qui leur sont imposées – notamment ne jamais sauter ou plonger tant que le précédent n’est pas arrivé à l’échelle ou y aller un par un – ont été édictées pour éviter des accidents!

Ce n’est pas toujours simple de les discipliner. Les ados qui viennent à plusieurs, par exemple, essaient souvent de faire les malins et ne sont pas toujours très respectueux. Mais au bout du compte, ils finissent quand même par obéir. Je dois reconnaître que ceux-ci, ça me fait spécialement rire de voir leur tête quand ils sortent de l’eau après avoir pris un gros plateau!

Non, décidément, j’adore ce travail. Et même si je n’en ferai pas mon métier principal, je continuerai car quoi qu’il arrive, j’ai besoin de garder un lien avec la piscine.

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