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«Sisu»: le secret du bonheur à la sauce finlandaise
Exit les plaids, les boissons chaudes et les moments cosy au coin du feu: contrairement au hygge ou au lagom, le sisu n’est pas un art de vivre, mais une force de caractère. Et cette façon de concevoir la vie nous inspire d’autant plus. Car honnêtement, passé 5 minutes, on se fiche un peu de la bougie «ambiance chalet» qui est censée nous apaiser, illuminer notre soirée et nous reconnecter au moment présent…
Sauna, salmiakki... et sisu!
La Finlande se résume souvent à ses 3 «S»: le sisu, le sauna et le salmiakki (ce bonbon de réglisse TRÈS salé). Il n’existe pas de traduction française pour ce terme, qui est devenu parti intégrante de l’identité finlandaise lors de la guerre d’Hiver, en 1939. «Les Russes avaient trois fois plus d’effectifs que les Finlandais et trente fois plus de chars d’assaut, explique Joanna Nylund auteur de l’ouvrage «Le sisu, l’art finlandais du courage». Le sisu était la seule chose que les Finlandais possédaient en plus grande quantité que les Soviétiques. Et c’est la raison pour laquelle ils ont miraculeusement triomphé.»
Le «masturdating» ou l’art de se suffire à soi-même
Si on le traduit littéralement, sisu signifie «tripes»: selon les croyances, la force prend sa source dans le ventre. Par exemple, les Finlandais ne se laissent pas impressionner par les conditions météorologiques, particulièrement austères en hiver dans leur pays. Les nouveau-nés sont habitués à faire la sieste à l’extérieur, dans leur landau, dès leur naissance. Et tout au long de leur vie, les Nordiques ne cessent de se challenger, de pousser plus loin les limites de leur inconfort. En été, ils sont ainsi nombreux à se rendre en vacances dans un chalet spartiate, dépourvu d’appareils électroniques, voire d’eau courante:
Être en plein air, peu importe la météo
Qu’il neige, pleuve ou vente, les enfants jouent dehors. L’auteure se souvient d’un épisode marquant, lors d’un hiver des années 80, exceptionnellement glacial: «Je suis allée à l’école à pied, comme d’habitude. Avec trois couches superposées de sous-vêtements, deux paires de moufles, deux tuques et un cache-nez. J’ai trouvé l’expérience exaltante. Une fois que l’on a défié les éléments, ils n’ont plus rien de terrible. La joie attend de l’autre côté de l’endurance!»
«Rohkeasti vaan!» soit «De l’audace!» en français: cette expression, Joanna Nylund l’a entendu à de nombreuses reprises durant son enfance. Lorsqu’elle tombait en patins et qu’elle aurait préféré retourner sur la terre ferme, sa maman l’encourageait ainsi. «Cette expression caractérise notre façon d’élever les enfants, explique-t-elle. Les parents finlandais préfèrent autonomiser leurs rejetons dans la bonne humeur plutôt que de les surprotéger. Ils encouragent une attitude fonceuse qui les pousse à surmonter les obstacles.»
Le «Hobby horsing», le nouveau sport favori des ados finlandaises
L’Arkiliikunta, le sisu pour les débutants
Comment se lancer, si l’on n’a pas grandi à Helsinki? L’experte conseille de débuter avec l’Arkiliikunta, ce concept finlandais qui nous incite à bouger dès que l’occasion se présente:
Nettement plus inspirant que de se glisser sous une couverture, Netflix en fond d’écran et un latte à la cannelle à portée de main, non? «C’est en sortant de sa zone de confort que l’on dynamise son existence et que l’on renforce cet insaisissable courage intérieur», résume «Le Temps». Le sisu, on s’y met dès maintenant!