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Les couples qui gagnent le même salaire seraient plus heureux en amour

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Ce n’est pas forcément la question qu’on pose en premier quand on flashe sur quelqu’un. Il n’empêche que, dans les faits, et comme le démontre l’étude, le lieu de la rencontre est souvent celui du travail ou de l’école.

© Getty

Plutôt grand, brun et musclé. Plutôt blonde aux yeux bleus et élancée. Aux classiques critères physiques qui dictent le choix d’un partenaire de jeu s’ajoute celui du revenu. Ainsi, les Suisses s’apparient-ils de plus en plus entre personnes ayant le même salaire. C’est en tout cas ce que révèle une étude de chercheurs lausannois et neuchâtelois parue dans la revue Social Change in Switzerland. Le trio qui a mené l’enquête, composé de Laura Ravazzini, Ursina Kuhn et Christian Suter montre que le nombre de ces couples homogames en termes de revenus – et de formation parfois aussi – a augmenté.

L’étude se base sur les données du Panel suisse des ménages et de l’Enquête suisse sur la population active (1992, 2000 et 2014). A l’origine de cette étude, une hypothèse, comme l’explique Laura Ravazzini, chercheuse post-doc aux Universités de Neuchâtel et Lausanne:

«Nous sommes partis du constat qu’au vu de la large expansion des diplômés avec une formation tertiaire et de l’harmonisation entre hommes et femmes, il devrait y avoir plus de couples dont les deux partenaires ont un niveau de formation élevé. Un exemple classique est celui des médecins: avant, les médecins hommes rencontraient surtout des femmes infirmières au travail, maintenant ils rencontrent également des femmes médecins.» Dis-moi combien tu gagnes, je te dirai si on est compatible, en somme.

Si tu as le même salaire, tu m’intéresses

Ce n’est pas forcément la question qu’on pose en premier quand on flashe sur quelqu’un. Il n’empêche que, dans les faits, et comme le démontre l’étude, le lieu de la rencontre est souvent celui du travail ou de l’école. Du coup, on se retrouve en binôme amoureux avec le même niveau d’études et, si tout va bien, salarial. C.Q.F.D. Par exemple, par rapport à l’ensemble des ménages, la proportion de couples dans lesquels les deux ont un diplôme universitaire est passée de 3% en 1992 à 13% en 2014. «Le phénomène d’appariement sélectif selon le revenu s’explique principalement parce que les femmes travaillent et que les salaires sont un peu plus similaires entre eux», explique Laura Ravazzini.

Moins on a étudié, plus on se marie

C’est un paradoxe. Il y a de plus en plus de couples homogames avec un diplôme de formation tertiaire, mais ils se marient peu. Ce sont ceux qui ont un niveau de formation peu élevé qui se marient plus souvent entre eux qu’il y a vingt ans. «Et comme le salaire augmente avec le niveau de formation, ces couples risquent d’être plus marginalisés, commente la chercheuse, Cet appariement peut probablement s’expliquer parce que, souvent, ils se sont retrouvés exclus de cercles d’amitié, voyagent moins et fréquentent des milieux pas très mélangés au niveau social.»

F. cherche (et trouve) H. avec formation égale ou salaire élevé

Si ce sont les hommes avec un bas revenu qui ont le plus de chances – ou de risques, c’est selon – de vivre seuls, à l’inverse, ce sont les femmes qui ont un haut niveau de formation et un haut revenu qui sont célibataires. Ce qui ne veut pas forcément dire qu’elles ont un salaire aussi élevé qu’un homme du même niveau de formation – mais c’est un autre dossier. Par contre, quand elles choisissent de se mettre en couple, lorsqu’elles ne trouvent pas chaussure à leur pied niveau équivalence d’études, elles misent quand même sur un partenaire avec un salaire élevé. «La tendance générale veut que les hommes continuent à avoir des revenus plus élevés que ceux des femmes, souligne Laura Ravazzini, C’est un point qui, pour moi, est très important: même si on étudie le même nombre d’années que les hommes, au final il y a toujours des inégalités dans le revenu. Une femme avec une formation tertiaire a ainsi plus souvent un salaire similaire à celui d’un homme avec une formation secondaire. Quand on se polarise sur les salaires et le choix de carrière dans les ménages, les femmes restent encore dans la plupart des cas en arrière.»


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