Femina Logo

psycho

L'édito de Géraldine Savary: «Oh, l’imposteure!»

Edito Geraldine Savary redactrice en chef Femina

«À la longue, en vieillissant, vous finissez par comprendre que vous n’êtes pas si nulle, ou que les autres le sont tout autant.» - Géraldine Savary

© ELSA GUILLET

Est-ce que vous avez déjà rêvé que vous vous retrouviez seule sur une scène, devant un public, et que soudain vous oubliiez votre texte et votre voix? Ressenti l’angoisse que tout le monde se tourne vers vous, vous pointe du doigt et crie «oh, la tricheuse»! Ou que lors d’un repas, on vous demande de quitter la table, avec l’impression que même les couverts considèrent votre présence comme usurpée? Si vous répondez oui, alors vous êtes frappée du syndrome de l’imposture.

Aujourd’hui identifié, le sentiment de ne pas être à sa place, de ne pas être à la hauteur, d’obtenir de la vie plus que ce que vous pensiez en droit d’exiger, de craindre d’être démasquée habite une bonne moitié de l’humanité industrialisée, à tel point que les spécialistes considèrent désormais que ce n’est plus un syndrome, mais presque une épidémie.

Les femmes les plus touchées

Vous ne serez pas étonnés d’apprendre que cette affection touche plus particulièrement les femmes. À qui l’on dit, dès l’enfance, «ne fais pas ton intéressante», ou dont les qualités humaines (empathie, bienveillance, modestie, discrétion) sont survalorisées. Cette mésestime de soi, la (fausse) conviction de ne pas être à sa place, d’occuper un fauteuil trop large pour sa taille, paralyse les ambitions et gèle les élans.

Pas de panique, on peut en guérir. La littérature foisonne désormais d’ouvrages qui traitent de la question, dont celui de la psychanalyste Virginie Megglé dont nous avons recueilli les rassurants propos dans l'article Sentiment d'imposture: Comment l'identifier pour s'en libérer?. Permettez qu’en tant qu’imposteure expérimentée, je vous en dise quelques mots. D’abord, je constate que le temps se charge d’apaiser ce que vous n’avez pas réussi à résoudre par vous-même. À la longue, en vieillissant, vous commencez à vous aimer un peu, à savoir ce que vous voulez, ce que vous valez et, avançant clopin-clopant par monts et par maux, vous finissez par comprendre que vous n’êtes pas si nulle, ou que les autres le sont tout autant.

On vous dira aussi de transformer vos pensées négatives en mantras positifs et de légitimer vos compétences. J’ajouterais que le monde qui nous entoure est un énorme jardin d’acclimatation. C’est lui qui, à votre contact, va se mettre à changer. La preuve, les vrais imposteurs n’y parviennent pas.

La Rédaction vous suggère de lire aussi:

Podcasts

Dans vos écouteurs

E94: Les bienfaits du jeu vidéo sur notre épanouissement

Dans vos écouteurs

Tout va bien E89: Comment mieux comprendre nos rêves

Notre Mission

Un concentré de coups de cœur, d'actualités féminines et d'idées inspirantes pour accompagner et informer les Romandes au quotidien.

Icon Newsletter

Newsletter

Vous êtes à un clic de recevoir nos sélections d'articles Femina

Merci de votre inscription

Ups, l'inscription n'a pas fonctionné