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Géraldine Savary: «La violence domestique est un fléau»

Geraldine savary la violence domestique est un fleau

«Les violences conjugales sont sorties de la chambre à coucher pour être traitées comme des phénomènes de société.» - Géraldine Savary

© ELSA GUILLET

Vous en avez marre de lire encore un énième édito sur la violence domestique? Moi aussi, je préférerais passer à autre chose. Il faut dire qu’on en parle depuis des années. À force, des mesures ont été engagées (44), ainsi que des moyens financiers (160 millions ); les cantons ont ouvert de nouveaux centres d’aide aux victimes.

Nous pensions donc que les choses s’amélioraient, qu’on était guéri du déni, qu’aujourd’hui on mettait le vrai nom sur les vrais délits. Les violences conjugales sont sorties de la chambre à coucher pour être traitées comme des phénomènes de société.

Eh non. Pas plus tard que le 16 mars 2024, à Vevey, un homme a tué sa compagne avec un objet contondant. Auparavant, il l’avait déjà brutalisée, au point que la police avait dû intervenir. Imaginons la terreur dans laquelle cette femme vivait et imaginons que cette terreur l’a accompagnée jusqu’à ce que la vie la quitte. La dernière chose qu’elle a vue sur cette terre, c’est la main létale de son compagnon.

Une victime de féminicides toutes les deux semaines

Et elle n’est pas la seule puisque, en 2024, en trois mois donc, cinq femmes sont décédées sous les coups de leurs conjoints. 19’000 cas de violences domestiques ont été recensés en 2022, et il y aurait une victime de féminicides toutes les deux semaines en Suisse.

L’information (voir le rapport de l'OFS) a été publiée les 25 mars 2024, il y a eu des associations qui ont demandé plus de moyens, ou de durcir la loi, puis plus rien. Un mécanisme connu s’est installé: quand un problème ne se résout pas, il lasse. Alors que, justement, il devrait solliciter encore plus d’interventions, encore plus d’indignations, encore plus de réponses.

La violence domestique est un fléau, une gangrène. Elle doit être traitée au même titre que les épidémies, les menaces climatiques ou les guerres.

Elle pourrit ce qui compte le plus dans une vie et dans une société: les liens d’amour, les valeurs que l’on transmet aux enfants et qui leur permettent de se construire, la confiance en les autres et en soi-même, la capacité à répondre aux conflits par la raison.

La violence domestique est une barbarie qui ne s’arrête pas au lit, elle empoisonne le monde, sur plusieurs générations. On attend des états généraux, des plans Marshall, pourquoi pas des sommets. On attend que ça cesse.

Retrouvez cet édito dans le magazine «Femina» du 14 avril 2024.

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