On veut du soleil!
Quand (et pourquoi) faut-il recommencer à prendre de la vitamine D
Débarquant après un été pour le moins morose, suivi d'un radieux mois de septembre compensatoire, l'automne 2021 s'avère très particulier: il n'est pas difficile de se sentir légèrement déphasé-e ou de sursauter en apercevant les courges et autres chanterelles dans les rayons («déjà?»). Or, notre étonnement ne suffira pas à retenir le raccourcissement progressif des journées, ni la chute des feuilles, si bien qu'une question annuelle est revenue nous turlupiner: est-ce déjà le moment de reprendre de la vitamine D?
Celle-ci est surtout réputée pour renforcer les os et repousser efficacement le blues d'automne, suscité par le déclin de la lumière du jour. Mais ce n'est pas tout, ainsi que nous l'explique la Dre Fabienne Burguière, autrice du livre Prenons soin de nous (Ed. Favre): «La vitamine D booste notre immunité et inhibe la pénétration du virus Corona-19 dans les cellules cibles.» Plusieurs études réalisées au début de la pandémie suggèrent en effet les possibles propriétés protectrices de cette vitamine. «Des recherches ont également souligné un effet bénéfique sur les cancers colorectaux», ajoute l'experte.
De manière générale (même hors contexte de pandémie) elle constitue donc une alliée de taille pour renforcer nos défenses, quand les températures commencent à chuter - et que le rhume revient nous guetter! Or, sachant que le corps n'est plus capable de la synthétiser lui-même lorsqu'il est insuffisamment exposé au soleil, il est important de se supplémenter, dès l'automne. Mais l'été indien a un peu brouillé nos pistes: quand et comment s'y (re)mettre? Nos stocks estivaux sont-ils déjà épuisés, en ce début d'automne? L'experte nous répond.
Quand se supplémenter?
En bref: Dès le début du mois d'octobre et jusqu'à ce que le beau temps revienne, aux alentours de Pâques.
En détail: «Pour savoir quand recommencer à se supplémenter en vitamine D, il faut comprendre comment celle-ci est produite dans l'organisme, précise la Dre Burguière. Il s'agit d'une vitamine liposoluble, c'est-à-dire que le foie la synthétise à partir du cholestérol, sous l'effet du rayonnement solaire.» Ainsi, l'experte souligne la corrélation entre le niveau d'ensoleillement et notre production de vitamine D: «En théorie, afin de remplir nos batteries de vitamine D, il convient de passer 20 à 30 minutes au soleil, dans une tenue légère. Mais cela n'est pas possible toute l'année, évidemment.»
L'automne marque en effet le retour de la grisaille et du cocooning sous un plaid... «Nous sommes capables de synthétiser un peu de cette vitamine même sous une petite couche nuageuse, précise la doctoresse. Mais le problème est que les journées se raccourcissent, réduisant nos possibilités.» Ainsi, le mémo est simple: en été, lorsqu'il fait beau, qu'on se balade beaucoup à l'extérieur ou qu'on passe deux semaines sous les tropiques, il n'est pas nécessaire de se supplémenter. Mais dès le retour de l'automne, jusqu'au printemps (si celui-ci est ensoleillé), la supplémentation est une excellente idée, surtout dans le contexte sanitaire actuel.
Comment et combien faut-il en prendre?
En bref: En terme de supplémentation, cela est différent pour chaque personne, mais notre experte conseille une moyenne de 1000 unités (UI) par jour. L'alimentation et l'exposition à la lumière du jour, même en hiver, peuvent aussi aider.
En détail: En gélules, en gouttes ou en ampoules mensuelles, les suppléments de vitamine D se présentent sous des formes multiples, disponibles en pharmacie. Afin de cibler la dose appropriée à votre type de peau, votre mode de vie et vos besoins, il est toujours préférable de poser la question à votre médecin. La Dre Burguière souligne toutefois que le surdosage de vitamine D demeure rare, et conseille une prise quotidienne de 1000 unités (UI).
Afin de booster nos réserves, il est également conseillé de passer du temps à l'extérieur, même en hiver, et d'exposer un maximum de peau au soleil (sans prendre froid, évidemment!). On parle notamment souvent du plexus solaire et des avant-bras: «À ma connaissance, il n'y a pas de zone du corps particulièrement à même d'absorber la lumière du soleil, explique la doctoresse. Cinq minutes en tenue d’Ève seraient suffisantes, mais lorsque cela n'est pas possible, il est tout à fait avantageux de retrousser ses manches ou d'exposer un peu le plexus, pendant notre balade de midi par exemple.»
L'alimentation peut-elle aussi jouer un rôle?
En bref: Oui, certains aliments comme le foie de morue sont des sources de vitamine D.
En détail: Puisque, par définition, les vitamines liposolubles ne s'éliminent pas par l'urine, le corps est capable de les stocker. Ainsi, pour recharger encore plus nos réserves de vitamine D, l'alimentation représente une aide utile: «Le foie de morue, sous forme de pâté ou d'huile, est excellent pour la santé et riche en vitamine D, précise la Dre Burguière. On en trouve également dans les poissons gras, tels que les sardines.»
N'oublions pas non plus que cette vitamine permet une meilleure absorption du calcium, solidifiant ainsi nos os et luttant contre l’ostéoporose.
Bref, la vitamine D a tout juste et l'utilité de ces «gouttes de soleil» sont indispensables, durant les mois froids qui nous attendent.