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Plages suisses: Un brin d'histoire à Baratti ou sur l'île Saint-Pierre
Quand on évoque les plages italiennes, quelques noms viennent automatiquement à l’esprit. Rimini, Ostia, Viareggio. Des chaises longues et des parasols à perte de vue, des assiettes de calamar frit, le farniente en version tourisme de masse. Il faut simplement pousser encore quelques kilomètres après avoir atteint la fin de l’autoroute E80, quelque part au sud de Livorno, pour arriver ici, dans le golfe de Baratti, petit coin de paradis connu pour son riche passé, ses eaux limpides et sa faune parfois… effrayante.
Mais un golfe, à la base, c’est surtout la promesse d’une mer moins agitée, de snorkling oisif. Ici, pas de chaises longues au kilomètre, pas d’hôtels, peu de restaurants, pas de magasins vendant crème solaire et licornes gonflables. Juste quelques pins parasols et de petits cabanons de plage pour boire un café, manger un panino ou boire un cocktail en fin de journée.
Parfaire son bronzage, lire le dernier Elena Ferrante, c’est bien, mais entre 11 et 15h, quand le soleil tape trop fort, pas besoin de repartir sur Florence pour faire le plein d’histoire et de culture. Ce petit coin de Toscane, malgré les apparences, a autrefois été un haut lieu de la civilisation étrusque. Une zone industrielle même, où on extrayait le minerai de fer. Il reste quelques traces de ce passage, rarissimes pour ce peuple méconnu, qu’on découvre en se baladant simplement au départ de la plage. Les plus chanceux, en nageant avec lunettes et tuba, apercevront peut-être même une amphore – à ne toucher sous aucun prétexte.
Sous l’eau, une ombre gigantesque
Le musée à ciel ouvert du parc archéologique est aussi atteignable à pied, histoire de flâner dans l’une des deux nécropoles du lieu, ou de vous imaginer l’ambiance qui régnait sur l’acropole romaine au IIe siècle avant notre ère, tandis que quelques minutes de voiture permettent d’atteindre Populonia, le minuscule hameau que vous aperceviez en haut de la falaise depuis votre matelas pneumatique bercé par les flots.
De retour sur ce fameux matelas pneumatique, une petite envie de plonger l’avant-bras dans l’eau pour se rafraîchir? Les autochtones, qui préfèrent garder pour eux ce précieux bout de Méditerranée, vous parleront peut-être de Luciano Costanzo, histoire de vous inciter à aller tremper vos orteils ailleurs… le 2 février 1989, c’est en effet pile ici que ce plongeur de 47 ans, rompu à la pêche sous-marine, sautait de sa barque pour la dernière fois. Quelques secondes à peine plus tard, ses deux compagnons restés sur le canot apercevaient une gigantesque ombre affleurer sous l’eau, de 6 ou 7 mètres selon leurs témoignages. On ne le reverra plus. C’est la dernière fois, à ce jour, qu’un requin aura attaqué un être humain dans les eaux méditerranéennes.
Un brin refroidi? Allez vite au bagno Baratti vous commander un zenzito, un mojito rehaussé de gingembre, une spécialité du lieu.
Du côté de chez nous: balade pour romantiques et littéraires
Même s’il n’y a vécu que quelques semaines, Jean-Jacques Rousseau s’est beaucoup plu sur l’île Saint-Pierre. C’était en 1765 et, depuis, les lieux ont su garder le côté paisible qui a tant séduit l’écrivain. Ici, pas question de venir avec un gros 4x4, les véhicules motorisés y sont interdits et le lieu est une réserve naturelle. On y accède à vélo, en bateau, ou même à pied par le chemin des Païens. Car malgré son nom, l’île n’en est pas une, une bande de terre d’environ 4 km relie l’ancien refuge du littéraire et la commune bernoise de Cerlier, sur le lac de Bienne.
On s’y promène en famille, à la découverte des nombreuses petites plages de sable. Une ambiance quasi mystique attend les visiteurs, même en dehors de la belle saison. L’île, chargée d’histoire, n’a rien à envier à la Toscane. Elle a accueilli Rousseau, mais aussi (dans le désordre) Goethe, un lieu de culte romain, un site préhistorique de colonisation, un centre de pouvoir bourguignon, ou encore un monastère, transformé aujourd’hui en hôtel. Dans certaines chambres, le temps semble s’être arrêté depuis longtemps, invitant les locataires à une rêverie romantique dans un lit à baldaquin ou dans un bistro avec vue sur le lac.
Côté gastronomie, ne vous privez pas d’emporter votre propre pique-nique, des grilles sont même mises à disposition des promeneurs. Toutefois, pour celles et ceux qui font rimer littéraire et culinaire, le restaurant vous servira des produits et des vins de la région, mais aussi des poissons du lac.
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