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Roukiata Ouedraogo joue son spectacle à Lausanne

Roukiata ouedraogo a la rencontre de son public romand

La comédienne Roukiata Ouedraogo joue pour la première fois en Suisse son spectacle Je demande la route. Et elle s'en réjouit!

© GETTY IMAGE/MARC PIASECKI

À deux jours de rencontrer son public romand pour la première fois à Lausanne à l'occasion du Festival cinémas d’Afrique, que ressent Roukiata Ouedraogo, cette comédienne, autrice, scénariste et chroniqueuse radio française d’origine burkinabé? «Un mélange d’excitation et de peur, glisse-t-elle. J’ai tellement hâte de découvrir et de partager ce moment avec le public suisse que je ne connais pas encore… J’en ai entendu beaucoup de bien». Sam Genet, la directrice du Festival cinémas d’Afrique, a assisté au spectacle de Roukiata Ouedraogo à Berlin et a eu le coup de cœur. «Elle m’a fait l’honneur de m’inviter à venir donner une représentation à Lausanne (au Casino de Montbenon le 18 août 2023, ndlr)», se réjouit la comédienne.

De son enfance au Burkina Faso à son arrivée à Paris

Vingt ans après son arrivée en France, Roukiata Ouedraogo avait à cœur de partager son histoire. Je demande la route revient sur le parallèle entre les rêves de la petite fille qu’elle était au Burkina Faso et la jeune femme qui débarque à Paris, des années plus tard. Elle raconte ce monde de brutes qui l’entoure dans la capitale française, où à première vue, rien n’est fait pour elle. Mais elle ne renonce pas, elle veut trouver sa place. «La trame repose sur mon expérience de la rencontre des mondes, entre mon Afrique natale et l’Europe qui m’a accueillie», confie l’humoriste.

Au détour de certaines punchlines qui provoquent l’hilarité du public, Roukiata Ouedraogo aborde des sujets graves, comme l’excision, mais toujours dans le but de faire rire et avec sa touche à elle.

«Je porte un message d’espoir. Malgré l’adversité il ne faut jamais baisser les bras. Que serait le monde dans lequel nous vivons actuellement sans l’humour?, se demande-t-elle. Pour moi, c’est un rempart contre la brutalité du monde». Dans l’exercice de son art, l’humour occupe une place particulière. «Je l’utilise comme vecteur pour faire passer des messages. Vous savez, je ne fais pas de la scène pour faire de la scène», partage la comédienne.

Je monte sur scène parce que j’ai des choses à dire. Parce j’ai des nœuds dans le ventre qui me remontent jusqu’à la gorge et j’ai envie de parler, de raconter des histoires, mes histoires.

Roukiata Ouedraogo

Humoriste

La comédie l’a choisie

Née au Burkina Faso à la fin des années septante, Roukiata Ouedraogo est la dernière d’une famille de sept enfants. En janvier 2000, la jeune femme quitte son pays pour s’installer en France. Nouvelle ère pour une nouvelle vie. Elle arrive avec une ambition: se faire une place dans son pays d’adoption et si possible dans la mode comme styliste. À vingt et un ans, elle cumule les métiers: caissière, femme de ménage, nounou, éducatrice dans un centre culturel pour enfants, modèle pour des produits cosmétiques et maquilleuse professionnelle.

Ces expériences font naître chez Roukiata Ouedraogo la peur de parler en public. Alors, elle y remédie en s’inscrivant à un stage de théâtre au Cours Florent, puis finit par intégrer l’école. Le monde de la comédie lui ouvre les bras. Déjà au terme de sa formation, elle crée son premier seule-en-scène, Yennenga l’épopée des mossé (2008), qu’elle joue en France et au Burkina. Exit la mode, Roukiata Ouedraogo embrasse une carrière de comédienne et d’humoriste. Elle écrira plusieurs spectacles, comme Ouagadougou pressé (2013) - qui a donné naissance à une bande dessinée éponyme aux éditions Sarbacane - et Roukiata tombe le masque (2015).

La touche-à-tout se fera notamment connaître à travers sa chronique dans l’émission Par Jupiter! sur France Inter, qu'elle tient pendant «six belles années». Après l'écriture de son premier livre Du miel sous les galettes (Ed. Slatkine & Cie) en 2020, elle fera paraître le second en septembre 2023. En ce moment, Roukiata Ouedraogo travaille sur un projet de coaching d’humoristes francophones et d’autres choses, mais qui restent pour l’instant secrètes, comme le titre de son livre: «Je suis un peu superstitieuse, je préfère ne pas parler des choses avant qu’elles ne soient faites.»

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