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Livres: 20 nouveautés à emporter partout ce printemps

Livres 20 nouveautes a emporter partout ce printemps

Désir noir, d’Anne-Sophie Jahn, Mensonges au paradis, de Colombe Schneck, Et si les femmes avaient le droit de vieillir comme les hommes?, d’Amanda Castillo... Il ne vous reste plus qu'à faire votre choix.

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Mensonges au paradis, de Colombe Schneck (Éd. Grasset)

Au départ, le cadre est bucolique. Un chalet typique des Alpes suisses, rustique et protecteur à la fois, pour une enfance joyeuse en pension chez Karl et Anne-Marie pour la petite Colombe. L’intention de raconter ces instantanés de bonheur en altitude est contrariée par une découverte aussi inattendue que malvenue pour l’autrice, plusieurs décennies plus tard. De quoi assombrir les souvenirs heureux et de les revisiter avec une lumière plus crue. Touchant et mordant à la fois, ce roman de Colombe Schneck se lit d’une traite, sans reprendre son souffle. [FR]

Désir noir, d’Anne-Sophie Jahn (Éd. Flammarion)

«Dans mon souvenir, le chanteur de Noir Désir [Bertrand Cantat] s’était disputé avec sa petite amie, l’actrice Marie Trintignant, un été, en Lituanie. Il lui avait donné une gifle, sa tête avait heurté un radiateur, hémorragie cérébrale, elle n’avait pas survécu. C’était un accident, mais il relevait bien de la colère, puisqu’il était l’issue tragique d’une bagarre. […] La mort de Marie Trintignant n’était pas un accident. Et si elle n’était pas la seule victime?» Dans son roman disponible le 15 mars 2023 en librairies, vingt ans après la mort de Marie Trintignant (elle est morte le 1er août 2003, ndlr.), Anne-Sophie Jahn poursuit l’enquête sur un fait divers tragique impliquant deux idoles. Alors que l’on nomme aujourd’hui ce crime féminicide, l’histoire serait-elle différente? [JM]

Les rescapés du burn-out, de P. Zawieja, J.-F. Marmion et Mlle Caroline (Éd. Les Arènes)

Une toute nouvelle collection qui associe une brochette d’expert-e-s à des auteur-e-s de BD pour aborder de manière digeste diverses thématiques liées à la santé mentale. État anxieux, dépressif ou troubles du sommeil: l’occasion de s’informer de manière ludique et thérapeutique à la fois. Dans Les rescapés du burn-out, on suit Anna l’aide-soignante, Théo le professeur et Lucie la responsable marketing, qui subissent chacune et chacun au travail un mal qui les mine et les ronge jusqu’au burn-out. Avec des pistes positives pour s’en sortir. [FR]

Les Gardiens de la maison, de Shirley Ann Grau (Éd. Belfond)

Initialement publié en 1965 sous le titre original The Keepers of the House, ce récit féministe américain avait obtenu le prestigieux Prix Pullitzer. Réédité en français aux éditions Belfond, il est disponible depuis le 2 mars 2023 et s’ancre parfaitement dans l’époque actuelle, puisque le roman aborde des sujets tels que l’avortement, le genre et le racisme. Shirley Ann Grau, considérée comme l’une des plumes féminines les plus importantes du genre, dévoile le parcours d’une famille très fortunée, installée en Nouvelle-Orléans, et les suit depuis la guerre civile jusqu'au XXe siècle. Alors que la ségrégation est peu à peu désintégrée aux États-Unis, le récit s’articule autour d’une héroïne farouche et solide, qui reste gravée dans la mémoire. [EDM]

Et si les femmes avaient le droit de vieillir comme les hommes?, d’Amanda Castillo (Éd. L’Iconoclaste)

40 ans et vraiment «périmée»? Dans ce livre écrit à la première personne, Amanda Castillo mêle récit personnel, pop culture et sciences sociales. Avec cette grande enquête, la journaliste (Elle, Paris Match, Le Temps) souhaite libérer les femmes des diktats de l’âge, du corps et de la jeunesse éternelle en questionnant nos modèles féminins et masculins. Au passage, elle s’inspire de grandes figures féminines telles que Benoîte Groult, Lou Andréas-Salomé ou Gisèle Halimi. Un écrit salutaire pour s’affranchir durablement du regard des autres. [JM]

Résistance 2050, d’Amanda Sthers et Aurélie Jean (Les Éditions de l’Observatoire)

En librairies le 5 avril 2023, ce roman dystopique à l’allure de Black Mirror, signé de l’autrice Amanda Sthers et de la docteure en sciences numériques Aurélie Jean, promet d’explorer les dérives de la technologie dans un futur proche. Dans une France des années 2050, Chloé invente une puce thérapeutique qui régule les émotions violentes. Toutefois, elle va se faire voler son innovation par le gouvernement pour lequel travaille son compagnon, Ash. De son côté, Oona représente la résistance de celles et ceux qui refusent l’implantation de la puce. Les deux femmes vont se rencontrer pour s'entraider, mais une plus grande menace semble déjà se profiler… [JM]

Les dangers de fumer au lit, de Mariana Enriquez (Éd. du sous-sol)

Un gros coup de cœur pour cet ouvrage signé Mariana Enriquez qui rassemble douze nouvelles inspirées par les traditions argentines. Et pas n’importe quelle tradition, puisqu’il s’agit d’histoires de fantômes, de sorcières, de spectres vengereurs et autres esprits frappeurs. Quasiment tous les personnages sont féminins, entre la petite enfance, l’adolescence et le troisième âge. Avec une constante, celle de l’obsession pour les abîmes. L’autrice réussit à en restituer l’ambiance sombre sans être glauque. À lire en prenant des pauses entre chaque nouvelle, sous peine d’avoir de la peine à s’endormir quand même. [FR]

Selfie, comment le capitalisme contrôle nos corps, de Jennifer Padjemi (Éd. Stock)

On avait adoré le ton et l’expertise de son premier ouvrage, Féminismes et pop culture, voilà que Jennifer Padjemi, créatrice du podcast Miroir, miroir est de retour avec son Selfie, qui enquête sur la glorification de certains types de féminités, sur les réseaux, dans les magazines et les publicités. Une «positivité toxique» qui se cache sous couvert de libération des corps, alimentée par les marques et le capitalisme. [JP]

Quel est donc ton tourment, de Sigrid Nunez (Éd. Stock, La cosmopolite)

Que répondriez-vous à une amie si elle vous demandait de l’accompagner mourir? Quel est donc ton tourment raconte l’histoire brutale et paradoxalement vitale de la thématique de la fin de vie. Impossible de ne pas penser au scénario de la série Netflix Dead to me, alors que l’une des protagonistes est condamnée, mais préfère disparaître en solitaire. Ici, la femme malade d’un cancer, en phase terminale, demande à son amie de la suivre dans ses ultimes vacances qui seront arrosées d’une pilule mortelle. Comment être à la hauteur de cette mission et comment composer, ensuite, avec ces souvenirs morbides? Un roman poignant qui interroge notre rapport à la mort et aux adieux, bien souvent non formulés. [JM]

T’as pas l’impression de prendre toute la couverture?, L’Indéprimeuse (Éd. de La Martinière)

Ce n’est pas un roman, ni un texte qui se lit linéairement de la page 1 à la page 144. D’ailleurs, ce livre n’a pas de numéro de page. Un ovni donc, écrit par deux soeurs, Felicia et Davina Sammarcelli, imprimeuses corses depuis quatre générations et à l’origine de L’Indéprimeuse, un compte Instagram qui s’amuse des caprices de la typographie et s’émerveille des belles lettres. Leur dada? Créer des fausses couvertures, relever les aphorismes, faire de l’absurde des formules qui claquent. À dévorer. [FR]

Sois jeune et tais-toi, de Salomé Saqué (Éd. Payot)

Les jeunes sont «fainéant-e-s», «incultes» et «égoïstes»… Vraiment? La journaliste de Blast, France 5 et France Info publie son enquête menée sur une centaine de jeunes aux quatre coins de la France en forme de réponse à celles et ceux qui critiquent les 18-29 ans. Chômage, économie inflationniste, pandémie et urgence climatique sont aujourd’hui des données moroses et complexes avec lesquelles doivent composer la génération qui entre sur le marché du travail. Selon Salomé Saqué, 27 ans, les jeunes sont encore trop rarement entendu-e-s, notamment dans les médias aux heures de grandes écoutes. Un ouvrage qui raconte sans fard ce que cela veut dire d’être un-e jeune en 2023. [JM]

La Famille, de Naomi Krupitsky (Éd. Gallimard)

Le synopsis de ce livre, en librairies le 16 mars 2023 et traduit de l’anglais, sonne un peu comme un film de James Gray. Dans le Brooklyn des années 1930, les amies Sofia et Antonia ont comme point commun d’avoir toutes deux un père mafieux. Grandissant en voyant leurs mères respectives souffrir d'une inquiétude dévorante, les deux voisines se promettent une chose: ne jamais se marier avec un homme dévoué à la Famille. Pourtant inséparables, les deux femmes vont finir par s'éloigner. Une fois adulte, qui aimeront-elles? Une histoire d’amitié féminine et un female gaze attractif sur la mystérieuse mafia. [JM]

Oiseau de proie, de Lucy Banks (Éd. Belfond)

Fans de thrillers, de romans noirs et même de la série Netflix You, ce roman traduit de l’anglais, en librairies dès le 16 mars 2023, devrait vous faire frissonner. L’autrice britannique nous présente une vision du monde dérangeante mais captivante, au travers du regard d’Ava, une criminelle fraîchement libérée de prison et surnommée «L’oiseau boucher». Alors qu’elle tente de reconstruire sa vie, ses moindres faits et gestes sont scrutés par son psy, sa conseillère professionnelle et… un corbeau vindicateur. Comme dans Nevermore, le sombre poème d’Edgar Allan Poe, l’oiseau aux plumes de jais ne lui accorde pas un instant de paix et semble exiger la vengeance des victimes d’Ava. Comment peut-elle avancer, alors qu’un volatile a décidé de la maudire, depuis son perchoir? Glauque, mais intrigant. [EDM]

Les amies, de Nolwenn Le Blevennec (Éd. Gallimard)

Beaucoup de femmes pourront se reconnaître dans Les amies, l’existence d’un trio amical qui est dépeint à deux moments temporels distincts. Dans la première partie qui décrit des vacances à Djerba, Armelle, Rim et Anna, trois mères harassées arrivant à la quarantaine, tentent de raviver la flamme de leur jeunesse passée. Avance rapide, trois ans plus tard, les amies se rejoignent sur une île au large de la Bretagne en France, mais tout à changé. Elles ne sont désormais plus du tout sur la même longueur d'onde. Comment et pourquoi les amitiés évoluent-elles au fil du temps? Réponses dans ce roman à la fois drôle et sérieux. [JM]

Le Dernier sommeil de l’ourse, de Sophie Jomain (Éd. Charleston)

Une lecture rapide, qui permet une transition philosophique entre la neige hivernale et les bourgeons printaniers: l’intrigue nous fait voyager jusqu’aux horizons immaculés de l’Alaska, que l’héroïne retrouve après les avoir fuis lorsqu’elle était adolescente. Elle y revient à contrecœur au décès de son papa et se promet de convaincre sa mère de quitter les rives glaciales de leur île pour la suivre en France. Réparer leur relation, effritée par la distance et l’absence, semble difficile… mais pas impossible. [EDM]

L’étreinte du temps, de Holly Williams (Éd. Calmann Levy)

Cette lovestory parue le 1er février 2023 est tissée de trois intrigues aux temporalités différentes: Violet et Albert y vivent trois rencontres, à trois époques bien distinctes de l’histoire britannique, et se mesurent aux défis de leur temps. Si l’univers qui les entoure change drastiquement d’une partie à l’autre, les passions communes qui les unissent restent inchangées. Leur amour survivra-t-il à l’après-guerre, les années soixante et l’ère Thatcher, pour se développer avec autant de force? Un portrait de la société anglaise, brossée au travers d’un couple de personnages attachants. [EDM]

Femina Vox, des voix pour les droits des femmes, de Giula Clara Kessous (Éd. Gallimard)

«N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question.» Comment ne pas penser aux mots de Simone de Beauvoir alors que l’année 2022 n’a cessé d’observer de nombreuses femmes - Afghanes, Iraniennes, Ukrainiennes et Américaines - voir leurs droits bafoués, mis à néant ou remis en cause? Ce livre compile les voix venues de tous horizons et présentes lors du second colloque Femina Vox porté par l’UNESCO et la Dre. Guila Clara Kessous (chercheuse à l’Université de Harvard) le 8 mars 2022. L’ambition de cet ouvrage? Se faire le porte-voix solidaire des 52% de l’Humanité qui n’ont pas encore aujourd'hui une parole paritaire. Nécessaire. [JM]

Et encore, 3 livres jeunesse

Pourquoi les vouivres raffolent des myrtilles, d’Amélie Strobino (Éd Helvetiq)

Dans cet ouvrage jeunesse peuplé de créatures fantastiques et réalisé grâce à la Bourse d’aide à la création en bande dessinée de la Ville et du canton de Genève, la jeune illustratrice romande Amélie Strobino nous emmène à la rencontre de trois vouivres. Nommées Jaspe, Agate et Obsidienne, elles sont les gardiennes des montagnes, qu’elles ressourcent grâce à leurs pierres magiques. Lorsque des démons tentent de dérober ces joyaux, le trio doit unir ses forces pour restaurer l’équilibre. Une jolie BD remplie d’humour, de couleurs et dotée d’un message écologique important. [EDM]

Mais de quoi vous parlez?, de Gwénaëlle Boulet et Sébastien Mourrain (Ed. La Martinière Jeunesse)

Devant la mine perplexe d’un enfant de moins de dix ans lorsqu’on tente de lui expliquer ce que sont les impôts, le populisme ou la laïcité, on se dit en tant qu’adulte que le livre concocté par la rédactrice en chef de Pom d’Api Gwénaëlle Boulet et l’illustrateur Sébastien Mourrain est un outil indispensable à avoir sous la main. En effet, le duo propose aux enfants une quarantaine de définitions de mots compliqués, de «accro» à «zèbre» en passant par «inceste» ou «PMA», entendus dans la bouche des adultes, à l’école ou dans les médias. Histoire de savoir de quoi on parle, et de se faire sa propre opinion sur le sujet de la discussion. Pratique et utile aussi pour les adultes. [FR]

Alula, de Reto Crameri (Éd. Kunstanstifter)

Deux enfants s’aventurent dans un jardin, à la suite d’un chat mystérieux, et y vivent mille péripéties où, l’imagination aidant, des pincettes à linge deviennent des crocodiles et les papillons prennent des dimensions gigantesques. Sans paroles et en quelques traits, l’illustrateur Reto Crameri, basé à Genève, nous fait participer à cette expédition, drôle et poétique. [JP]

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