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Les conseils lecture de la rédaction pour un automne pluvieux

Les conseils lecture de la rédaction pour un automne pluvieux

La saison humide nous pousse à trouver du réconfort et l'évasion dans la littérature. Hop, un thé chaud, un plaid et un bon livre!

© UNSPLASH/JEREMY THOMAS - DR

Rouge, Claude Robert (Éd. Favre)

Joseph Pitier, dit Ji, est un policier en pause dans sa carrière après quelques accidents de vie. Alors qu’il se ressource au cours d’une balade en montagne, il tombe sur une belle endormie en robe rouge… dont le sommeil sera malheureusement éternel. Il replonge ainsi malgré lui dans l’excitation stimulante d’une enquête criminelle, avec une équipe de choc complémentaire dans leurs compétences. On aime frissonner en lisant des polars, on apprécie encore plus quand ils se passent dans nos régions. Rouge est le premier roman de la Veveysanne Claude Robert, infirmière en psychiatrie de formation, familière du milieu hospitalier mais aussi amatrice de peinture et aussi visiblement de poésie japonaise. On ne vous spoile pas plus. [VF]

London Bridge, Louison (Éd. Flammarion)

Dans son deuxième roman, la dessinatrice et autrice française Louison explore sa fascination pour la famille royale britannique, qu’elle transmet à son héroïne, Sophie, collectionneuse compulsive de tasses et objets à l’effigie d’Elizabeth II. La comparaison entre les deux jeunes femmes s’arrête là. Côté récit, on suit avec amusement la Parisienne, riche orpheline dont la vie décalée vire au délire ou à l’hallucination au moment où elle rencontre «Lilibet» au rayon coquillettes d’un Franprix. Le bout de chemin et la complicité qui se noue entre les deux personnages demandent un gros effort d’imagination… Mais la fin de l’histoire est connue, la réalité rejoint la fiction hélas, sous le fameux nom de code «London Bridge is down»… [VF]

Isabelle de Montolieu. L’éclat d’une plume, Marion Curchod (Éd. Infolio)

La rue Isabelle-de-Montolieu à Lausanne n’est guère romantique. Et pourtant, la personne dont elle porte le nom fut une des écrivaines les plus connues du XVIIIe siècle, publiée dans la revue Le Mercure de France, aux côtés de Diderot et de Rousseau, et première traductrice de Jane Austen. Marion Curchod, collaboratrice à l’Institut Benjamin Constant, publie un court livre sur la femme de lettres vaudoise. Partir sur ses traces revient à arpenter la rue de Bourg où toute l’aristocratie cultivée habitait, à s’échapper à Bussigny ou à Vennes où elle posait ses quartiers d’été, à passer de l’amour au veuvage, et à affronter les difficultés matérielles. Le livre ressuscite surtout une personnalité féminine romande qui publia l’un des best-sellers de 1786, Caroline de Lichtfield. [GS]

Le verger de poires, Nana Ekvtimishvili (Éd. Noir sur Blanc)

À l’ombre d’un verger inondé, planté de poiriers aux fruits immangeables, se tient un orphelinat pour enfants handicapé-e-s ou abandonné-e-s. Nous sommes dans les années nonante, à Tbilissi, capitale de Géorgie, et c’est le cadre choisi par la romancière Nana Ekvtimishvili. Elle raconte la vie des enfants, leurs liens d’amour et d’amitié, les enseignant-e-s qui profitent de leur solitude et de leur détresse. Le récit est sublimé par une écriture presque enfantine, des phrases coups de poing, qui ne cèdent jamais au sentimentalisme. Au contraire, l’humour et la grossièreté font des pieds de nez au destin. Le personnage de Lela, la «grande» qui protège les plus petit-e-s pensionnaires, remplace les parents absent-e-s et l’État déficient. Un très beau personnage féminin, qui ressemble un peu à sa presque homonyme, la Lila d’Elena Ferrante (L’amie prodigieuse). [GS]

Le club des larmes, Morgane Ortin (Éd. Leduc)

Morgane Ortin est convaincue du pouvoir de l’écriture pour vivre pleinement toutes nos émotions. Après avoir sorti un premier carnet qui nous invite à écrire des lettres d’amour, l’autrice française se donne comme mission de sublimer nos larmes. Ce journal intime nous amène à revenir sur nos pleurs et ce qui les provoque. Comme dans d’autres carnets, Morgane Ortin livre des conseils d’écriture et dresse une liste d’événements vécus qui pourraient nous avoir amenées à pleurer: «souvenirs d’un moment de honte, de peur, de bonheur»… Une thérapie par la plume pour accepter ces émotions intimes et fragiles qui nous traversent et pouvoir s’en libérer. Buvard pour accueillir vos larmes inclus. [SI]

Le gouffre du cafard, Dunia Miralles (Éd. BSN Press, coll. Uppercut)

On a toutes et tous connu un jour ou l’autre une enseignante un peu (trop) dure, une de celle dont les remarques font monter les larmes devant toute la classe. Celle dont parle Dunia Miralles est particulièrement mesquine, humiliant les enfants les plus vulnérables: les gros-ses, les pauvres, les étranger-ère-s. La vengeance, quelques années plus tard, sera cruelle. Dunia Miralles est née et vit dans le canton de Neuchâtel, elle s’est inspirée de sa propre enfance pour ce récit âpre et noir. Déjà remarquée avec Trash, l’écrivaine signe un livre original et sans concession ni rédemption. [GS]

2060, Lauren Bastide (Éd. Au Diable Vauvert)

Pilier du magazine Elle durant dix ans, chroniqueuse radio et télé et créatrice du podcast La Poudre, Lauren Bastide a un CV impressionnant. Après deux essais, elle signe un premier roman d’anticipation qui dépeint une humanité en bout de course, rattrapée par son insouciance et son inaction, en 2060, titre de son livre. La fin du monde est là, FDM pour les intimes, et l’héroïne se remémore les combats féministes et écologistes qui ont rythmé sa vie, sans réussir à sauver le monde, hélas. [VF]

Une montagne de chocolat pour Lou, Cali Keys (Éd. Prisma)

Les clichés sur la Suisse, Cali Key n’en fait qu’une bouchée… et le titre de son nouveau roman (le treizième!) mêlant montagnes et chocolat dans le cadre enchanteur du village de Grimentz! La Vaudoise n’a pas encore épuisé le filon de la new romance aux effluves de cookies sortant du four. Ambiance film de Noël pour cette love story pleine de surprises comme la boîte de pralinés de Forrest Gump. Et toujours aussi feel good: les histoires de Cali sont l’équivalent d’une boîte de Prince de Lu un jour de déprime! [VF]

Les femmes aussi ont fait l’Histoire, Titiou Lecoq (Éd. Les Arènes)

«Pour construire une société plus juste demain, il est essentiel de connaître notre passé.» L’autrice française Titiou Lecoq a adapté son essai paru en 2021 Les Grandes oubliées, sur la place des femmes dans l’histoire, à destination du jeune public dès 9 ans. Joliment illustré et bien documenté, l’ouvrage aborde les droits accordés et les rôles assignés aux femmes depuis la Préhistoire et met en avant celles qui ont écrit, régné, combattu, et qui la plupart du temps ont été écartées des manuels scolaires. [LI]

Babel, R.F. Kuang (Éd. De Saxus)

Ce roman de fantasy nous transporte dans une Angleterre victorienne alternative. On y suit le jeune orphelin chinois Robin Swift qui intègre l’institut de traduction de l’Université d’Oxford, surnommé Babel. C’est que l’étude des langues est primordiale dans cet univers, où le sens perdu des mots renferme la magie nécessaire à la Grande-Bretagne pour asseoir sa domination sur le monde. Robin sera-t-il capable de déjouer le système de l’intérieur? L’autrice et historienne sino-américaine R. F. Kuang réussit une critique incisive du colonialisme, du racisme et du patriarcat dans une ambiance dark academia. [LI]

L'intégrale illustrée de Jane Austen (Éd. Hauteville)

On peut dire que l'ouvrage détonne en librairie: format gigantesque, superbe couverture aux tons pastels et jaspage fleuri avec la signature de la maîtresse britannique de la romance, cette intégrale des œuvres de Jane Austen est un véritable objet collector. Le beau livre contient six romans, Orgueil et Préjugés en passant par Emma ou Persuasion, agrémenté de fines illustrations victoriennes de l'artiste Hugh Thomson. L'occasion d'enfin (re)lire ces célèbres histoires que beaucoup ne connaissent qu'à travers les adaptations cinématographiques. [LI]

Le café où vivent les souvenirs, Toshikazu Kawaguchi (Éd. Albin Michel)

Après deux tomes qui ont cartonné en librairie, Tant que le café est encore chaud et Le Café du temps retrouvé, l'auteur et dramaturge japonais revient avec un troisième volet à l'ambiance cosy qu'on peut dévorer séparément des deux précédents, puisque l'histoire se déroule dans un autre lieu avec de nouveaux protagonistes. Tout comme les deux premiers romans, l'histoire prend place dans un mystérieux café de Tokyo, le Dona Dona, où l'on peut voyager dans le temps. La galerie de personnages est composée d'une orpheline, un comédien qui se languit de sa femme, une sœur endeuillée et un homme amoureux de son amie d'enfance. Toujours à la manière d'un conte philosophique, l'histoire raconte la perte avec une certaine tendresse. [LI]

Les derniers jours de Cléopâtre, Terenci Moix (Éd. Hervé Chopin)

Avis aux fans de littérature historique et de mythologie antique: la romance No digas que fue un sueño (1986) de l'Espagnol Terenci Moix est traduite pour la première fois en français, 20 ans après le décès de son auteur. Basé sur la vie de Cléopâtre, le livre revisite les derniers jours de cette légendaire reine d'Égypte, alors qu'elle pleure la fin de son histoire d'amour avec Marc Antoine. L'occasion de revenir sur une alliance politique et passionnelle, l'impérialisme de la belliqueuse Rome et la chute de l'empire égyptien à travers les yeux de la dernière souveraine de la dynastie lagide. Une femme qui fascine encore, des millénaires après sa disparition. [LI]

La Reine du noir, Julia Bartz (Éd. Sonatine)

Claustrophobes s'abstenir! L'autrice et thérapeute américaine Julia Bartz signe ici son premier roman, un thriller psychologique en huis clos qui raconte la retraite littéraire d'Alex. En compagnie de quatre jeunes femmes, cette romancière en difficulté s'isole dans le manoir de Blackbriar, domicile de leur guide Roza Vallo durant ce séminaire. Grande dame du roman d'horreur féministe, cette dernière explore l'émancipation des femmes à travers sa prose. Rapidement, une compétition acharnée s'installe entre les participantes - alimentée par une Roza Vallo affreusement perverse et manipulatrice - jusqu'à ce que l'une d'elles disparaisse… [LI]

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