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Cinéma: 5 raisons pour lesquelles le film «Lion» nous a émues

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© DR

Le titre, vous ne le comprendrez qu’à la toute fin – mais alors vraiment à la dernière seconde. Peut-être est-ce pour cela que le film surprend ainsi, dès les premières images d’une Inde isolée et rurale des années 80. Dans son minuscule village reculé, le petit Saroo, âgé de 5 ans seulement, aimerait déjà être grand, comme son frère Guddu. Aider son aîné à voler le charbon des trains qui passent à proximité de leur hameau ne lui suffit plus: il souhaite à présent l’accompagner durant ses virées nocturnes. Guddu hésite. «Je sais tout porter», lui dit Saroo avec détermination, cherchant à le convaincre de sa force physique en soulevant une chaise. Finalement, le frère accepte. Et c’est le début de la fin.

Saroo se retrouve malencontreusement dans un train vide qui l’emmène à près de 2000 kilomètres de son petit village. Il atterrit à Calcutta, immense fourmilière extrêmement dangereuse pour un petit garçon qui ne connaît pas son propre nom de famille. Après plusieurs semaines de calvaire, Saroo est finalement adopté par une gentille famille australienne (incarnée par le duo Nicole Kidman, David Wenham), propulsé dans un quotidien serein et confortable.

Vingt-cinq ans plus tard, le jeune homme est toujours hanté par l’idée de la souffrance qu’ont dû endurer sa mère et son frère le jour de sa disparition… Il se met alors en tête de les retrouver, en cherchant son village depuis les cartes que diffusent les satellites du programme «Google Earth».

1. L’histoire est basée sur des faits réels

Rien ne décuple tant la puissance d’une histoire que de savoir qu’elle s’est véritablement produite. Et en effet, le scénario du premier film de Garth Davis ne nous aurait jamais tant touchées, et n’aurait jamais été aussi crédible, s’il n’avait été inspiré de la réalité. Tout au long de l’histoire (et surtout à la fin, mais on ne voudrait risquer de vous spoiler…), on retient notre respiration en imaginant ce qu’a dû ressentir Saroo (incarné par l'adorable Sunny Pawar, âgé de seulement 8 ans!), et ce que vivent tant d’enfants en Inde. Une chose est sûre: «Lion» nous embarque, géographiquement comme émotionnellement, et nous tient en haleine, par la simple pensée que ces faits incroyables se sont vraiment déroulés.

2. La thématique est importante

La première moitié du film retrace le parcours d’un enfant perdu, luttant pour sa vie dans une ville où même les sourires cachent un terrible danger. De l’Inde, «Lion» nous montre moins les époustouflants paysages que la précarité des humains et la puissance égocentrique de leurs instincts de survie. Personne ne se retourne sur le petit garçon, perdu en pleine gare de Calcutta. Les enfants sont traqués, exploités, vendus, ou alors, s’ils parviennent à fuir, condamnés à un sort tragique. L’Inde des années 1980 est dépeinte comme une contrée impardonnable qui impose un tri impitoyable des forts et des faibles. Heureusement pour le petit Saroo, un soupçon de chance longtemps attendu finit par le placer en orphelinat, à partir duquel il sera adopté. Les scènes qui précèdent son départ d’Inde nous brisent le cœur, tant ces petits êtres malmenés par la vie présentent à la fois une force incroyable et les vestiges de l’innocence, emportée par la dureté du sort.

3. Dev Patel est bouleversant

Constitué de deux parties, «Lion» présente une structure et un rythme très appréciables par leur dynamisme. En effet, une fois la première moitié passée, le changement radical d’époque et de décor offre au film comme un deuxième souffle, nous laissant découvrir avec un regard presque neuf la seconde vie de Saroo. Alors que l’intrigue nous situe vingt-cinq ans plus tard, Dev Patel se glisse avec brio dans la peau du petit garçon devenu grand.

L’énergique et brillant adolescent que nous avions découvert dans «Slumdog Millionnaire» nous apparaît mûri, un homme imprégné par l’histoire, un personnage torturé par ce passé qui le hante. Défini par des lacunes, parfois submergé d’une abondance de questions ou de bribes de souvenirs qui lui reviennent tels des électrochocs, Saroo adulte a du mal à s’investir dans ses relations humaines. Rongé par la culpabilité, ou incapable de donner de lui-même tant qu’il ne sait pas qui il est, il ne parvient pas à distinguer sa nouvelle vie de l’ancienne, tant la première lui semble injustement acquise. Dev Patel est simplement grandiose et nous communique tout son mal-être, si bien que les scènes nous sont de temps à autre légèrement pénibles à regarder.

4. Les actrices nous ont bluffées

Dans le rôle de la maman adoptive de Saroo, Nicole Kidman est également très touchante. Animée d’une bonté qui tend vers le désespoir, psychologiquement faible et débordante d’amour maternel, elle se transforme au fil des scènes en un personnage riche et émouvant. C’est avec joie que nous retrouvons l’actrice dans un rôle aussi fort, suffisant pour nous rappeler l’étendue de son talent.

De l’autre côté se trouve la troublante Rooney Mara, laquelle incarne la petite amie australienne de Saroo, rencontrée à l’université. Aussi volcanique que patiente et dévouée, elle tente de comprendre la douleur de son amoureux, mais ne parvient pas à enjamber la brèche que celui-ci tend à construire entre eux. Tandis qu’il s’éloigne d’elle pour se trouver lui-même, l’amour qui unit les deux personnages crève l’écran et nous remplit d’espoir. Nous ne vous en dirons cependant pas plus…

5. La persévérance et la détermination sont à l’honneur

Nous aimerions tant vous raconter la fin de «Lion»… Mais un spoiler est un spoiler, qu’il s’agisse d’une histoire vraie ou non. A défaut de tout vous dire, comme nous brûlions déjà de le faire en sortant de la salle obscure, nous vous soufflerons ceci: l’histoire loue et récompense la détermination et la persévérance, sans taire les difficultés et la fatigue mentale qu’elles peuvent engendrer. Les personnages sont forts, vrais, les panoramas sont beaux, le tout nous dépayse, nous fait réfléchir et, sincèrement, nous laisse pousser un soupir de soulagement en constatant que le monde n’est finalement pas perdu…


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