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Choix de la rédac: 12 livres coups de cœur pour le printemps

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© Getty Images

«Les petites filles», Julie Ewa

«Ce n’était pas un bébé, juste une fille.» C’est sur cette sentence glaçante d’une belle-mère à sa bru – qui vient d’accoucher d’une fille pour la quatrième fois – que s’ouvre ce thriller. Le nouveau-né n’a pas le temps de pousser son premier cri qu’il est noyé dans un seau. Nous sommes en 1991, en Chine, dans le hameau de Mou Di, province du Guangxi, à la frontière du Vietnam. Très vite, on est pris par une mécanique machiavélique construite autour de troublantes disparitions de petites filles. Dont Chi Ni, un rayon de soleil de 6 ans dont la jeune mère, Sun Tang, est enceinte de son deuxième enfant. Un garçon selon toute prédiction. Jamais déclarée à l’état civil par ses parents, Chi Ni est en danger avec l’arrivée du bébé mâle dans la famille. Sa vie ne vaut rien, ou peut-être une poignée de yuans pour la mafia locale. C’est la disparition de la fillette d’abord, puis de sa mère, qui va, vingt ans plus tard, lancer l’enquête menée par Lina Soli, une étudiante française venue étudier le chinois dans la province. L’imagination fait place au profond dégoût à mesure que l’on découvre, au fil du récit, les méandres noirs de la corruption, du trafic d’organes, des réseaux pédophiles ou d’adoption clandestine… Cauchemardesque. [FR]

«Les petites filles», Julie Ewa, Ed. Albin Michel, 416 p.

«Les délices de Tokyo», Durian Sukegawa

C’est un livre qui se lit avec l’eau à la bouche. Et la larme à l’œil. L’histoire? Celle de Tokue, vieille dame qui détient la recette du «an», la pâte de haricots rouges dont sont fourrés les «dorayaki», ces pâtisseries japonaises, et de Sentarô, propriétaire d’une échoppe, qui l’engage. Entre ces deux personnages, des liens se tissent, transgénérationnels, gourmands, affectifs. Un roman magnifiquement porté à l’écran par le cinéaste Naomi Kawase. [FR]

«Les délices de Tokyo», Durian Sukegawa, Ed. Albin Michel, 239 p.

«L’enfant unique», Xinran

Elle est reconnue pour son implication dans la cause des enfants défavorisés et, depuis 2002 et les vies contées de ses «Chinoises», pour son écriture. Avec «L’enfant unique», Xinran nous ouvre une nouvelle et formidable fenêtre sur la société chinoise. Et zoome sur cette politique de l’enfant unique, réformée par Pékin le 1er janvier 2016 mais qui laisse derrière elle une génération aux valeurs culturelles et familiales anéanties. Avec, dans son sillage, des conséquences redoutables et insoupçonnées. [FR]

«L’enfant unique», Xinran, Ed. Ph. Picquier, 384 p.

«Carnets noirs», Stephen King

Un auteur à succès vivant reclus se retrouve confronté à son plus grand fan qui ne lui pardonne pas d’avoir mis un terme aux aventures de son héros favori. Ça vous rappelle quelque chose? C’est normal: le point de départ de «Carnets noirs» est le même que celui de «Misery». Mais la ressemblance s’arrête là. Car en page 23, Morris Bellamy assassine froidement son idole avant de lui voler son argent et, surtout, ses carnets de notes contenant notamment deux romans inédits. Le meurtrier enterre son butin avant d’être emprisonné pour viol. Trente ans plus tard, un ado découvre par hasard la malle et son précieux contenu. Or Morris s’apprête à bénéficier d’une libération conditionnelle…

A quoi reconnaît-on un bon auteur de la littérature à suspense? A sa capacité à dérouler une intrigue petit à petit, puis de plus en plus vite, jusqu’au «cliffhanger» final, pardi! Dans cet exercice, Stephen King est passé maître. Cet excellent nouveau roman – deuxième tome d’une trilogie entamée avec «Mr Mercedes» – l’atteste une fois de plus. Si besoin était.

«Carnets noirs», Stephen King, Ed. Albin Michel, 428 p. [EG]

«Les proies», Matt de la Peña

Après «Hunger Games» ou «La 5e vague», la nouvelle trilogie apocalyptique pour jeunes adultes qui cartonne s’appelle «Les vivants». Dans le premier tome, une poignée d’ados survivait in extremis au naufrage de leur bateau de croisière pris dans un tsunami. Le deuxième volet leur réserve un retour sur la terre ferme tout aussi mouvementé, dans une Californie dévastée par les séismes, la maladie et la violence urbaine. Efficace. [EG]

«Les proies», Matt de la Peña, Ed. Robert Laffont, 424 p.

«Le chant des dunes», John Connolly

Un corps est retrouvé sur une plage du Maine. Sur les poignets de l’homme, des séries de chiffres tatoués. Charlie Parker, un détective privé en convalescence dans la région, va tenter de découvrir le mystère. Que signifient ces inscriptions? S’agit-il d’un suicide ou d’un meurtre? En enquêtant, l’homme va soulever une période de l’histoire du XXe siècle que certains voudraient garder enfouie. [BL]

«Le chant des dunes», John Connolly, Ed. Presses de la Cité, 496 p.


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«Un océan de pavots», d’Amitav Ghosh

1838, dans le port de Calcutta. L’«Ibis» est à quai, attendant sa précieuse cargaison: des hommes et des femmes qui n’ont plus rien à espérer de leur pays natal, couvert de pavots, et qui s’en vont tenter leur chance ailleurs. Outre un équipage composé de lascars, d’un mulâtre, de nobles anglais et d’un étrange gardien hindou qui croit être en train de se transformer en femme, c’est une galerie attachante et déroutante de personnages qui prend place. Deeti, Jodu, Neel, Kuala ou Paulette parviennent à s’entendre en mélangeant hindi, bengali, anglais, français et chinois.

Amitav Ghosh nous offre le premier tome de l’une des plus belles trilogies du XXIe siècle. Que suivront «Un océan de fumée», puis «Un déluge de feu» (sortie en français au printemps 2017). Accrochez-vous bien au bastingage! [JP]

«Un océan de pavots», d’Amitav Ghosh, Ed. 10/18, 665 p.

«L’équilibre du monde», Rohinton Mistry

Rohinton Mistry est un auteur parsi et parcimonieux. Quatre livres à son actif, dont cette œuvre majeure, racontant les déboires de quatre Indiens d’origines diverses qui finissent par partager le même toit à Bombay durant l’état d’urgence promulgué en 1975 par Indira Gandhi. De quoi se familiariser avec le système des castes et quelques autres spécificités du sous-continent. [JPI]

«L’équilibre du monde», Rohinton Mistry, Ed. Le Livre de poche, 891 p.

«Le dernier homme de la tour», Aravind Adiga

Percutant portrait du Mumbai moderne, ce roman s’attarde sur les habitants d’un immeuble qui vont, un à un, se retourner contre l’un des locataires, dernier rempart face à des promoteurs véreux. Un instantané sans pitié de nos petites bassesses et lâchetés, par Aravind Adiga, quatrième Indien à avoir décroché le Booker Prize – pour son premier roman, «Le tigre blanc». [JPI]

«Le dernier homme de la tour», Aravind Adiga, Ed. 10/18, 576 p.

«L’amant japonais», Isabel Allende

Alma Belasco a 80 ans passés. Et beaucoup d’histoires à raconter. Au crépuscule de sa vie, elle décide de s’installer dans la très bobo maison de retraite de Lark House, à un jet de pierre de San Francisco. C’est cette décision qui lance le roman et ouvre la boîte aux souvenirs. Tombé sous le charme d’Irina, l’infirmière moldave qui s’occupe de sa grand-mère, Seth s’est mis en tête d’écrire un livre sur sa famille. Un bon prétexte pour renouveler les visites et voir sa dulcinée. Très vite, on découvre l’histoire d’amour qui lie Alma, la petite Polonaise réfugiée aux Etats-Unis dans les années 1930, et Ichimei, le fils du jardinier japonais. Mais pas seulement. Sous la plume d’Isabel Allende, la trame de la saga familiale se tisse, et l’on devient le proche confident des personnages. Un très bon moment de lecture. [AD]

«L’amant japonais», Isabel Allende, Ed. Grasset, 320 p.

«Métier sans frontières - 40 ans au service de la diplomatie suisse», Francis Cousin

Francis Cousin, ancien ambassadeur, livre une narration captivante de ses quarante années au service de la diplomatie suisse, accompagné de son épouse. Son récit nous emmène dans différents pays et aborde des épisodes historiques, notamment dans les Balkans, au Vietnam et en Ethiopie. Une description vivante d’un métier qu’intègrent toujours davantage de femmes. [SC]

«Métier sans frontières - 40 ans au service de la diplomatie suisse», Francis Cousin, Ed. Alphil, 294 p.

«Pourquoi Sherlock s’appelle Sherlock», Philippe Lombard

Saviez-vous qu’Indiana Jones tient son prénom du chien de George Lucas, créateur du personnage? Que le nom de James Bond a été emprunté à un ornithologue et celui de Rambo à une variété de pomme? Non? Alors ce livre est pour vous. Sur 177 pages, ce petit dictionnaire recense et révèle l’origine insolite de près de 160 noms de héros de fiction. Marrant et malin. [EG]

«Pourquoi Sherlock s’appelle Sherlock», Philippe Lombard, Ed. Omnibus, 177 p.

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