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Charlotte Gainsbourg est irrésistible dans «La vie pour de vrai»

La vie pour de vrai charlotte gainsbourg ou letendue dun jeu sans complexe FRANCOIS DURAND GETTYIMAGES

«Cela faisait un moment que j’avais envie de tourner avec Dany. J’aime ses personnages, ce côté innocent et naïf de clown triste. Il a une humanité et une sincérité rares.» - Charlotte Gainsbourg

© GETTY IMAGES/FRANCOIS DURAND

«Aujourd’hui, je porte des baskets, un jean et un tee-shirt pourri avec un beau blouson Saint Laurent et une casquette. Je ne me pose pas trop de questions. J’aime être bien habillée quand je suis en promo ou en représentation, sinon je m’en fous un peu»: cette façon d’incarner ce chic typiquement parisien l’air de ne pas y toucher rappelle immanquablement sa maman Jane Birkin dans les années 80. Mais la comparaison ne va pas plus loin. Le rendez-vous téléphonique avec Charlotte Gainsbourg était initialement fixé un lundi à 17 h 55, comme un clin d’œil à sa voluptueuse mélopée «5:55», il y a quelques années. La réa­lité de son planning promo en aura voulu autrement. Il faudra patienter encore quelques jours pour que l’actrice soit enfin disponible à l’issue d’une journée de tournage. D’emblée, sa réputation farouche en interview se dissipe. La voix posée et rieuse, elle est loquace, imperturbable dans son taxi parisien, malgré les klaxons qui rappellent le chaos de la mobilité dans la capitale française.

Paris, son amour

Paris, justement. La Ville Lumière dans laquelle elle a grandi entre ses célèbres parents et ses sœurs Kate et Lou est à la croisée de son agenda en 2023. C’est là que, sous son impulsion, ouvrira enfin la Maison Gainsbourg le 30 septembre 2023, au numéro 5 de la rue Verneuil, là où elle a passé son enfance auprès de son papa chéri, Serge. Pour l’heure, elle assure la promo de La vie pour de vrai, le nouveau film de Dany Boon. Elle y incarne Roxane, une dévoreuse d’hommes un peu désabusée qui, au détour d’une aventure rocambolesque, découvre pour la première fois de sa vie la ville de l’amour sous son jour le plus kitsch – loin d’être le moins beau – en bateau-mouche sur fond de tour Eiffel.

Alors, «Gainsbourg qui fait Boon», formule totalement improbable ou comédie française réussie? À l’écran, le duo est à la fois savoureux, drolatique et poétique. Là où Dany Boon rappelle par moments Charlie Chaplin, Charlotte Gainsbourg démontre une fois encore l’étendue de son jeu sans complexe.

«Cela faisait un moment que j’avais envie de tourner avec Dany, déclare-t-elle. J’aime ses personnages, ce côté innocent et naïf de clown triste. Il a une humanité et une sincérité rares. Peu de gens se permettent ce genre d’humour dans le cinéma français.»

De la trempe des grandes

Quand elle reçoit le scénario, Charlotte apprécie son personnage mais imagine une Roxane plus débordante sexuellement: «Dany m’a avoué que par peur de ma réaction, il avait adouci les angles pour la rendre moins branchée cul. Au final on a rectifié le tir, elle est plus nympho et c’est parfait!» se réjouit-elle. «Attendez Monsieur, lance-t-elle au taxi. Je vais descendre de voiture, je serai plus tranquille en marchant. C’est compliqué avec toutes les routes bloquées. Merci beaucoup, Monsieur. Merci et à la prochaine.» Dans une situation que le cliché parisien pourrait assimiler à un dialogue entre une diva et son chauffeur, Charlotte Gainsbourg se révèle d’une gentillesse et d’un respect qui ne trompent pas: elle est de la trempe des grandes. On reprend le fil de la conversation.

Comment voit-elle Paris aujourd’hui, après son exil à New York il y a quelques années? «J’ai un regard différent. Paris reste incroyablement belle, mais ce n’est plus la même ville que dans mon enfance, l’époque a changé.

À New York, où je suis partie après avoir perdu ma sœur Kate, j’ai adoré cet endroit de découvertes, sans repères.

Puis quand le Covid a frappé, j’ai ressenti le besoin de quelque chose de plus familier, je suis chez moi à Paris. Aujourd’hui, je ne vivrais nulle part ailleurs. Même s’il est vrai que les gens n’ont pas l’air heureux, on ressent ce malaise partout.»

Malgré le tumulte ambiant, Paris a de quoi se réjouir: dès la rentrée, la Maison Gainsbourg propose une immersion dans l’œuvre de Serge Gainsbourg de l’intérieur. Un projet que Charlotte a à cœur depuis longtemps. «J’ose à peine y croire, mais c’est concret. Le compte à rebours a commencé. Je suis très excitée face à l’enthousiasme des gens, qui sont très respectueux du temps que ça m’a pris. Je ressens bien que ce n’est pas juste «Bon, j’ouvre la maison de mon père.» On comprend que trente-deux ans se sont écoulés depuis sa mort et que ça a été un gros boulot, dans ma tête aussi. Je me sens prête et de toute façon, il faudra bien que je le sois!» conclut-elle dans un rire confiant, avant de filer chez Saint Laurent. 

«La vie pour de vrai», de et avec Dany Boon. Sortie en salle mercredi 19 avril 2023.

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