culture
3 raisons d’aller voir «Song to song» avec Ryan Gosling et Natalie Portman
Synopsis
Au cœur des magnifiques paysages arides du Texas, aux Etats-Unis, quatre âmes sensibles évoluent dans un univers rock’n’roll qui ne semble au départ se montrer clément qu’envers les égoïstes, les infidèles, les êtres qui cèdent à toutes leurs tentations. D’un côté, Faye (Rooney Mara), jeune femme volcanique à l’aspect pourtant frêle, se débat avec des démons qu’elle aime en secret et file le parfait amour avec un chanteur sur la voie du succès (Ryan Gosling). De l’autre, il y a Cook (Michael Fassbender), empereur de l’industrie musicale, un être volatile, riche, charismatique, égocentrique et extrême sur tous les plans: désillusionné par l’amour (autant que son caractère le lui permet), il prend sous son aile une innocente serveuse du nom de Rhonda (Natalie Portman).
Infidélités, erreurs, aléas de la vie: le film aborde l’amour (hétéro et homosexuel), le mensonge, la trahison, le succès musical, l’ambition et le bonheur (ou son absence). Un film rock’n’roll, constitué des fils les plus délicats, les plus intimes et parfois les plus malsains de la conscience humaine.
1. Le casting est… incroyable
Ryan Gosling en musicien tendre et sincère, semble avoir trouvé une nouvelle vocation depuis l’acclamé «La La Land»: installé au piano, il susurre une balade romantique à sa chérie, interprétée par Rooney Mara. Cette dernière – charmante et agaçante - est une héroïne de tragédie moderne, au regard pénétrant et au physique si délicat qu’il nous rappelle l’ossature fine d’un petit oisillon.
La virtuose Natalie Portman nous touche en plein cœur, comme elle sait si bien le faire, par la manière dont son personnage se laisse engloutir par ses failles, exacerbées par ce qui ne devait être qu’un éphémère antidote financier (nous ne voudrions pas vous spoiler, mais disons que Michael Fassbender pousse au vice cette jolie serveuse qui ne roule pas sur l’or.)
Et ne l’oublions pas, ce fameux Michael, dans le rôle de Cook: luxe, succès, femmes, polyamour, drogues… Sa demeure est aussi impeccable que son esprit semble torturé. Accent irlandais et regard perçant à l’appui, il prend les autres pour des marionnettes: d’abord, n’en fait qu’à sa tête, puis, quand l’autre s’offusque, se prosterne carrément pour demander pardon. Le monde est une scène dont est le seul protagoniste, au langage corporel théâtral, excessif, libre dans son aisance matérielle, mais enchaîné par ses démons qui lui font oublier qu'il vit dans la réalité.
2. La musique est envoûtante
Terrence Malick, qu’on attendait au tournant pour ce qui est de la bande-son, ne nous déçoit pas. Son film est une mélodie, une poésie, et nous entraîne de strophe en strophe, de chanson en chanson, tant les rythmes, les narrateurs et les ambiances sont différents. En fait, «Song to Song», c’est le régulier passage d’un morceau à l’autre, sur l’IPod d’un mélomane impatient. Et il mélange tout: rock, punk, blues, pop: les genres sont aussi opposés que les émotions humaines qu’ils accompagnent.
3. Les plans sont magnifiques
De manière générale, les personnages évoluent dans des espaces énormes: des plaines desséchées du Texas à l’immense jardin du richissime Cook, en passant par des appartements aux fenêtres ou baies vitrées gigantesques. Le décor est trop beau pour les malheurs, la démesure et l'insatisfaction des personnages.
Guidé par la narration alternée des quatre protagonistes, le film possède un rythme saccadé, tantôt lent tantôt rapide, nous entraînant sur une longue période de temps qu’il est difficile de délimiter. Si cette cadence peut être pénible et l’histoire sembler interminable, Malick signe une véritable œuvre d’art. Le perfectionnisme du réalisateur déborde de chaque cadrage, de chaque réplique et de chaque note de musique.
Mais il vaut mieux s’abstenir si…
Les fans de films «feel good» ou facilement agacés par les intrigues tragiques mêlant romance et drame («sauvez-moi de mon mauvais cœur», se lamente notamment Faye) ne trouveront peut-être pas leur bonheur devant «Song to Song». Âmes en quête de légéreté et d'espoir, passez votre chemin. Trahison et mensonges figurent au premier plan, mais les personnages se justifient par une profonde introspection poétique, expliquent leurs actes regrettables par une sensibilité si forte (les pauvres). On espère que l’amour enfantin et innocent, seule flamme pure qui scintille dans ce tourbillon d’excès et de souffrances secrètes, réussira à survivre malgré tout. Et on sort du cinéma, un tantinet déprimées (bon, mais ça c'est juste nous..!).
A lire aussi:
Ryan Gosling chante dans la bande annonce de «Song to song»
«Moi, moche et méchant 3»: qui veut gagner des minions?
Pourquoi «La La Land» est (déjà) le meilleur film de l'année
Vous avez aimé ce contenu? Abonnez-vous à notre newsletter pour recevoir tous nos nouveaux articles!