Pop culture
Tombé dans le domaine public, Mickey inspire toujours la mode
Chronique d’une expiration de droits d’auteur annoncée, les toutes premières versions dessinées en noir et blanc de Mickey et Minnie Mouse, issues du court-métrage Le bateau à vapeur de Willie, sont entrées dans le domaine public le 1er janvier 2024, 95 ans après avoir envahi les écrans aux États-Unis en 1928. Ce terme laisse libre cours à toutes sortes de fantaisies.
Si le monde ne suffit pas à James Bond et que la conquête de l’espace demeure un fantasme pour certaines figures médiatiques telles qu’Elon Musk, aucune de ces personnalités réelles ou fictionnelles n’arrive à la cheville de Mickey et Minnie Mouse en termes de célébrité. Un couple de souris, les Bonnie & Clyde des mammifères rongeurs. L’ironie du sort pour les esprits dévorés par la folie des grandeurs. Précurseurs du «power couple» dès leur toute première apparition, les Mouse sont devenus au fil des décennies les muses des créatifs, tous horizons confondus. Des adorateurs aux détracteurs du capitalisme, les artistes ne se lassent pas de projeter leurs obsessions sur les mascottes aux oreilles rondes. Mais pas que.
La mode rend aussi régulièrement hommage à leurs indémodables silhouettes pop. À commencer par Jeremy Scott, évidemment. Pour le plus grand bonheur de ses admirateurs et admiratrices, l’ex-directeur artistique de Moschino a érigé les jouets de son enfance en égéries. Après Barbie en 2015, Mickey Mouse était le héros de sa très médiatisée collection en collaboration avec H&M en 2018.
Muse de mode
Les anticonformistes à l’esprit punk n’ont jamais boudé leur plaisir: la regrettée Vivienne Westwood estampillait ses créations des souris graphiques en 1983, tandis que son complice parisien Jean-Charles de Castelbajac les célébrait à son tour dans une collection en 2012.
Du côté des stars, Mickey et Minnie ont aussi la cote. Des années avant qu’il ne soit surnommé Bambi, le futur roi de la pop Michael Jackson portait fièrement son t-shirt à l’effigie de l’emblématique superstar cartoonesque. D’autres ont succombé après lui, comme Sarah Jessica Parker, Lenny Kravitz, Lady Gaga ou encore Harry Styles. Tout sourit aux souris, dont la popularité semble aussi immuable que celle de Coca-Cola.
Genèse de la saga Disney qui débutait il y a tout juste un siècle, Mickey Mouse n’est autre que l’alter ego de Walt Disney. Perfectionniste à la réputation tyrannique avec ses équipes, le visionnaire développait orgueilleusement son chef-d’œuvre avec l’aide de ses dessinateurs. Par contre, il n’aurait laissé pour rien au monde à d’autres le loisir d’interpréter la voix de Mickey, son célèbre rire symbolisant son principal atout identitaire. Jusqu’au début des années 50, le scénariste et producteur américain enregistrait lui-même la voix de son protagoniste aux pantalons rouges à deux boutons.
Star de film d'horreur
Aussitôt livré au domaine public, Mickey Mouse devient la proie des pulsions les plus démoniaques. Étonnant? Pas vraiment, non. Tout compte fait, son visage affichant son éternel large sourire n’est pas si éloigné du masque du clown maléfique de It. Simple question de point de vue. Aussitôt mise en ligne, la bande-annonce du film Mickey’s Mouse Trap augure d’un scénario dans la pure tradition gore. Âmes sensibles s’abstenir, ou pas!
