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Rencontre avec Michèle Krüsi, influenceuse et créatrice de mode

Rencontre avec Michèle Krüsi, influenceuse et créatrice de mode

Forte de son succès en tant qu'influenceuse et modèle (elle pose ici pour H&M à l'occasion de la collection de printemps 2023), Michèle Krüsi s'est lancée dans l'un de ses rêves: créer sa propre marque.

© NARÈNTE/LUCIO ARU & FRANCO ERRE

Elle est tout aussi solaire que l’astre du jour qui réchauffe le sol sarde, en ce début du mois de mars 2023. On rencontre Michèle Krüsi bien loin de la grisaille hivernale suisse, puisque nous nous sommes envolées vers une sauvage et minuscule île de la Sardaigne, en compagnie de H&M. Deux jours durant, la jeune femme de 31 ans a posé pour le géant suédois, afin de mettre en valeur leur nouvelle collection de printemps. Pas d’ensemble de lingerie ou de costume de bain à l’horizon. Pourtant, c’est la spécialité de cette passionnée de mode. Loin de l’image que l’on se fait des influenceuses inaccessibles aux immenses collections de sacs de luxe, Michèle est presque la girl next door: drôle, avenante, talentueuse. Avec un sac Chanel, tout de même.

Née en 1991 dans une petite commune thurgovienne, la jeune femme voulait être prof. Puis elle s’est intéressée à la mode (surtout aux chaussures) et aux blogs, alors en pleine émergence. Dès la fin de l’adolescence, elle griffonnait des fringues dans des carnets. Ses idoles? Chiara Ferragni et Kristina Bazan, deux pionnières du blogging de l’époque. Nous sommes au début des années 2010. Timide, Michèle ose se lancer, mais d’abord en secret.

Rencontre avec Michèle Krüsi, influenceuse et créatrice de mode
© NARÈNTE/LUCIO ARU & FRANCO ERRE

Elle publie des photos de ses tenues sur la plateforme Lookbook, puis lance Beware of my Heels, son premier blog. Elle porte les looks les plus cools du moment (au hasard, les bottines à plateformes Lita de Jeffrey Campbell). «Internet était alors l’unique lieu où je pouvais partager ma passion avec d’autres.»

«Dans mon village, j’étais la seule personne intéressée par la mode, confie-t-elle. On me regardait bizarrement dans la rue.»

Pourtant, sa popularité décolle, au point qu’une marque de fast fashion espagnole imprime son image sur un t-shirt, sans son accord. En 2012 naît son nouveau blog, The Fashion Fraction, puis Michèle s’engouffre sur Instagram et ne gère aujourd’hui plus que ce réseau social. Graphiste de formation, l’influenceuse travaille dans une agence de pub comme directrice artistique avant de quitter son job en 2017 pour se consacrer entièrement à la création de contenus sur Instagram. «Je n’avais jamais imaginé devenir indépendante, mais concilier à la fois un emploi, une formation et la création de contenus était devenue impossible, donc je me suis lancée.»

Designer, un job de rêve

Forte d’une large communauté qui like son style tantôt chic, sexy, folk ou décontracté, cette grande travailleuse ose réaliser l’un de ses rêves en 2019. «Je voulais créer des chaussures. Cependant, je n’ai jamais eu de mal à trouver de beaux modèles. Or, dans le secteur des sous-vêtements, j’ai identifié une opportunité. En effet, je porte exclusivement des bralettes, des soutiens-gorges sans armature, et ce type de modèles était difficilement trouvable en Suisse. C’est pourquoi j’ai décidé de lancer ma marque Leonessa Lingerie, fin 2019», raconte avec fierté Michèle Krüsi. Une entrepreneuse autodidacte, et avec du flair.

D’abord composée uniquement d’ensembles noirs en dentelle, Leonessa s’agrandit et les sous-vêtements se déclinent désormais en couleur, toujours sans armature. «Je dessine tout moi-même et mon fabricant me propose des prototypes.»

«Mon but est d’allier allure sexy et coupes assez confortables pour être portées au quotidien. Personnellement, je ne porte pas de lingerie pour quelqu’un d’autre, mais pour moi-même», explique Michèle.

«Ma marque est joyeuse, espiègle, pour des femmes fortes et indépendantes.» Leonessa trouve sa clientèle, si bien que la jeune créatrice se voit demander des versions swimwear de ses modèles. Elle sort ainsi sa première collection de maillots de bain en 2021.

Rencontre avec Michèle Krüsi, créatrice de dessous chics
© MICHÈLE KRÜSI

Jongler avec l’inclusivité, la durabilité… et la maternité

Michèle s’efforce de coller au plus près des attentes actuelles en matière de durabilité et d’inclusivité. C’est pourquoi ses ensembles sont toujours photographiés sur deux mannequins à la morphologie différente. «Malheureusement, je ne peux pas me permettre financièrement de proposer des tailles au-delà du trio S, M et L, regrette-t-elle. Concernant l’aspect environnemental, mes pièces sont fabriquées au Portugal, afin de réduire les distances de livraison et d’assurer de bonnes conditions de travail. Aussi, je source les matériaux et je privilégie des fibres recyclées.»

«Notre prochaine collection swimwear est produite à partir de bouteilles en PET.»

Au menu, quatre ensembles colorés (vert, orange, bordeaux et marron) en tissu côtelé, aux culottes taille haute et aux soutiens-gorges lacés et ajustables, à découvrir prochainement ce printemps 2023.

Rencontre avec Michèle Krüsi, créatrice de dessous chics
Leonessa collection été 2023 © ELLIN ANDEREGG

Contrairement à certaines influenceuses, Michèle a bâti seule sa petite entreprise. C’est qu’elle est arrivée au bon moment, alors que le secteur n’était pas surchargé, et que les jeunes ne rêvaient pas alors de faire de la création de contenu sur internet un métier. «Ce dont je suis la plus fière? Avoir réussi par moi-même. Derrière les belles photos, il y a énormément de travail. D’ailleurs, je passe 90% de mon temps derrière mon ordinateur. Mais ce métier m’a énormément appris.»

En juillet 2022, la jeune femme a accueilli son premier enfant avec son compagnon. Si elle aime partager son quotidien avec sa communauté, ainsi que ses hobbys comme la poterie, elle évite d’exposer son fils sur les réseaux sociaux.

«Concilier maternité et métier en indépendante est compliqué. Auparavant, le travail passait en premier, et aujourd’hui mes priorités ont changé.»

«J’ai de la chance d’être soutenue par ma famille, et même si nous sommes toujours en train de chercher un équilibre, cela fonctionne pour le moment.»

Déjà, la maquilleuse l’attend pour sa mise en beauté. Le shooting sur les falaises sardes n’attend pas, ni les commentaires et les stories sur Instagram.

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