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Deux sœurs jumelles portent la mode du printemps à la gare de Lausanne
Pour notre shooting, Anaïs et Nina, les sœurs jumelles de 23 ans, se sont prêtées au jeu sans ciller, embrassant des styles qui ne sont pas forcément les leurs au quotidien. «Moi, j’adore le noir, s’exclame Anaïs, assistante socio-éducative spécialisée dans la petite enfance. J’en porte été comme hiver. J’aime être très féminine, mais sans que ce soit vulgaire. L’allure est très importante pour moi. Et je ne quitte jamais mes bagues, sinon je me sens nue.»
Nina, étudiante en arts visuels à l’Académie d’arts et de design FHNW de Bâle, est aux antipodes, puisqu’elle ne porte que des vêtements clairs. «J’adore l’allure androgyne, car je déteste ce qui est moulant et qu’on voie mon corps. L’univers masculin des années 40 m’inspire particulièrement, surtout les vieilles photos d’archives. Je ne me maquille pas, contrairement à Anaïs qui est toujours très apprêtée et qui possède toute une panoplie de demoiselle, tandis que moi je suis un peu l’homme du couple de jumelles», plaisante-t-elle.
Tombées dans le mannequinat il y a cinq ans pour Anaïs et deux ans pour Nina, elles sont quelquefois amenées à travailler ensemble parce qu’elles sont jumelles. C’est en partie pour cela que Nina a aussi été embarquée dans l’aventure. Forcément, la gémellité est aussi intrigante que fascinante à l’image.
En quête de leur style
Alors qu’elles ont aujourd’hui des styles bien distincts, cela n’a pas toujours été le cas. «Quand on était enfants, on portait les mêmes vêtements, mais dans des couleurs ou motifs différents», explique Anaïs. «Par exemple, si on s’habillait avec la même salopette, ajoute Nina, moi je portais un t-shirt bleu dessous et ma sœur un rose, idem pour les coiffures, tresse pour l’une et couettes pour l’autre.»
Dans la même classe au début de leur scolarité obligatoire, c’est au moment où elles commencent à socialiser avec les autres que la situation se complique. Anaïs se souvient, agacée: «Vers l’âge de 8 ans, les gens nous appelaient toujours les jumelles… C’était difficile à vivre, parce que j’étais Anaïs et ma sœur Nina et qu’on était chacune des personnes à part entière.» À l’adolescence, avec un peu d’argent en poche, elles achètent elles-mêmes les vêtements qui leur plaisent. Cette phase de la vie, souvent compliquée, l’a été d’autant plus pour des jumelles fusionnelles. «J’ai eu besoin de me démarquer et de couper le cordon ombilical, afin de trouver mon identité, mon style, mon groupe d’amis… mais également parce que les gens n’arrivaient pas à nous différencier, explique Nina. Alors à quatorze ans, j’ai fait mes premiers piercings, comme celui au septum. Et il y a cinq ans, Anaïs a fait les mêmes piercings que moi!»
Est-ce que le style de l’une influence celui de l’autre? Les deux sœurs, au caractère bien trempé, ne sont pas tout à fait d’accord sur la question. Et ce qui les agace particulièrement, c’est quand l’une tente une réponse pour l’autre!
Celle qui les rassemble, c’est leur grand-mère. «Elle était dans le prêt-à-porter et la haute couture, elle a été formée à Paris, puis elle a travaillé pour des grandes maisons en Italie, en Espagne… raconte Nina, donc on a toujours baigné dans la mode.» Elle leur a transmis le goût des beaux vêtements bien coupés et de l’allure. «Elle est souvent derrière nous pour nous dire de faire attention à ce qu’on porte, ça nous met la pression. Parfois elle peut nous faire des commentaires assez vifs sur nos tenues», rigolent-elles, complices.
Photos Elsa Guillet. Stylisme Sokhna Cissé et Bruna Lacerda. Mannequins Anaïs et Nina Lazzarini. Mise en beauté Noélia De Jesus. Production François Gailland. Direction artistique Naila Maiorana. Assistante Diane Guillet.
Remerciements au restaurant Tibits à Lausanne et aux CFF.