
Aux alentours de 14 h 30, le 23 janvier 2017, le Musée Rodin de Paris s’est transformé en forêt Brocéliande, le temps d’un défilé, animé de nymphes et semblant surgi d’une légende arthurienne. Elles semblaient presque flotter au-dessus du sol, les fées de la forêt, moins parce que les jupes recouvraient leurs pieds que par l’élégance de leurs mouvements. Jupons de princesse, jolis bustiers, exubérants bijoux de tête plumés et étoiles au coin des yeux, elles ondulent et ondoient entre les rangées de chaises sur lesquelles un public admiratif se penche en avant pour les suivre du regard. Sous leurs pieds, un épais tapis verdoyant. Les couleurs des pièces sont sobres, noires, nudes, du vert doux au plus vif, une palette qui reste en osmose totale avec le décor de rêve. On se croirait en pleine forêt, en pleine légende.
Des étoiles au coin des yeux
Entre le décor fantasmagorique, les arbres recouverts de mousse aux branches décorées de bijoux lumineux, et les superbes tenues des mannequins, nos yeux ne savent plus sur quelle merveille se poser en premier. La directrice artistique de la maison Dior, Maria Grazia Chiuri, a réellement sorti le grand jeu, imaginant un labyrinthe mythique, une soirée de fête pour les fées qui l’habitent. Leurs cheveux libérés ou tressés, sont coiffés de plumes ou de fleurs, à moins que Peter Philips, directeur de l’Image et de la Création du Maquillage, n’ait choisi de déposer l’étoile symbolique de la maison sur le visage de ses modèles. De temps à autre, leur minois est dissimulé derrière un masque imaginé par Stephen Jones, de belles silhouettes d’insectes noirs.
Un triomphe pour Maria Grazia Chiuri
Devenue en 2016 la première femme à prendre la tête de la direction artistique chez Dior, Maria Grazia Chiuri nous a coupé le souffle. Sa collection haute couture restera sans doute gravée dans les mémoires, tandis que ses looks de prêt-à-porter nous avaient conquises par leur inspiration féministe, en octobre 2016. (On se souvient notamment du T-shirt «We All Should Be Feminist», encore porté par la célèbre blogueuse Chiara Ferragni, le 23 janvier 2017.)
Cette talentueuse styliste américaine de 52 ans n’aime pas les clichés et habille la femme du XXIe siècle, lui proposant le style qui épousera les transformations de notre époque contemporaine. C’est elle qui a eu l’idée du nouveau slogan de la célèbre griffe, à savoir «J’ADIOR», cousu sur les rebords de lingerie, imprimé sur les talons des chaussures, inscrit sur ceintures, bijoux et sacs à main.
Celle qu’on attendait plus rock nous a révélé un côté poétique, dans lequel les voiles vaporeux côtoient des coupes plus masculines, tendant à casser le clivage stéréotypé qui sépare la mode homme/femme. On applaudit cette grande dame, tandis que le replay de son défilé tourne en boucle sur nos écrans: franchement, «bravissima!»
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