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Décryptage

Tout savoir sur l'étiquetage de vos produits cosmétiques

Comment decrypter les etiquettes des cosmetiques

Toutes les informations pour décrypter les symboles sur les produits de beauté et leur composition.

© UNSPLASH/BIRGITH ROOSIPUU - ILLUSTRATION FEMINA

Décoder ce qui est inscrit sur le dos ou l’emballage de nos cosmétiques s’apparente souvent à mission (presque) impossible. En effet, si l’on n’est pas chimiste, la liste d’ingrédients qui composent nos produits n’a pas vraiment de sens…

Afin de ne pas se perdre dans cette jungle de pictogrammes et de termes pas toujours compréhensibles, il convient d’abord d’apprendre à lire la liste INCI (International Nomenclature of Cosmetics Ingredients). Les plus observatrices auront peut-être déjà remarqué que cet index contient deux langues: du latin pour les produits d’origine naturelle et de l’anglais pour les substances de synthèse. Les colorants, quant à eux, sont désignés par un code à cinq chiffres et les parfums sont regroupés sous le nom «fragrance» ou «parfum».

La raison? «Cette liste est obligatoire en Europe depuis 1998. De ce fait, le nom des ingrédients est harmonisé, d’où la présence de termes anglais ou en numérique, nous explique Anne-Sophie Bongain-Decosne, ingénieure spécialisée en chimie de formulation, fondatrice de Nutrition Cosmetics Creation, à Genève. Quant au latin, il a l’avantage de donner un maximum de précisions sur une substance. On définit par exemple très bien les plantes et leur origine dans cette langue.»

La liste INCI: quésaco?

Mais alors, qu’en est-il des contenus et de leur concentration? Sur l’étiquette, ces derniers apparaissent par ordre d’importance dégressif jusqu’à 1%. De leur côté, les substances dont la concentration est inférieure à 1% sont mentionnées sans ordre spécifique, en fin de liste. «Cela donne une bonne idée concernant la proportion des ingrédients présents dans nos produits», signale la spécialiste avant d’ajouter que, souvent, l’ingrédient qui arrive en premier dans la liste INCI, c’est aqua, soit de l’eau.

Pourtant, la suite des éléments présents dans la liste INCI peut parfois être surprenante. Il arrive qu’une marque vende les effets bénéfiques d’un actif star alors que ce dernier se trouve en bon dernier sur l’étiquette au dos du produit. «C’est pour cette raison qu’il convient de veiller aux termes utilisés pour qualifier un cosmétique. Si l’on vous vend un produit riche en CBD ou à base de CBD, il faut tout de même que la marque puisse justifier une quantité suffisamment élevée. Au contraire, s’il est simplement noté que le produit contient du CBD, on peut présumer qu’il n’y en aura pas forcément un dosage très concentré.»

Les ingrédients à éviter

Outre le dosage des formules, certains composants peuvent parfois susciter l’inquiétude des consommatrices et consommateurs. C’est le cas du phénoxyéthanol, un conservateur synthétique pouvant être irritant et même provoquer des allergies comme l’eczéma et l’urticaire. Notons cependant que le phénoxyéthanol est limité à 1% de concentration maximale dans les formules.

Autres actifs à éviter? «Les polyéthylènes, soit des microplastiques fréquemment présents dans les peelings, par exemple. Cet actif issu de la pétrochimie n’est bon ni pour la santé, ni pour l’environnement. Pareil pour les silicones que l’on peut débusquer plus ou moins facilement: ce sont les ingrédients qui se finissent en -cone ou -xane, comme diméthicone, cyclométhicone, cyclopentasiloxane», précise Anne-Sophie Bongain-Decosne. La professionnelle note également qu’on leur préfère aujourd’hui des dérivés naturels. «Mais rappelons que les perturbateurs endocriniens (PE) peuvent être des substances chimiques d’origine naturelle ou artificielle étrangères à l’organisme», nuance-t-elle.

Naturel, oui mais…

Parmi les matières pointées du doigt, on retrouve aussi les parabènes. «Ce type de conservateur généralement indiqué sous les noms éthylparabène ou méthylparabène n’est pas idéal, mais nous ne disposons pas toujours de conservateurs aussi efficaces à l’heure actuelle. Je conseillerais donc d’éviter les cocktails incluant propylparabène ou butylparabène, plutôt que de vouloir absolument bannir l’ingrédient», indique l’experte.

Et pour celles et ceux qui voudraient absolument éviter d’en mettre sur leur peau ou leurs cheveux, on peut bien évidemment se tourner vers des options dites «sans conservateurs». Mais ces produits contiennent souvent de l’alcool ou des huiles essentielles qui peuvent être allergènes. «Ce n’est pas parce qu’un produit est naturel qu’il n’est pas potentiellement dangereux», avertit notre ingénieure spécialisée en chimie.

En ce qui concerne les produits dits naturels, il est d’ailleurs nécessaire de toujours rester vigilant. «Tout d’abord, les phrases génériques comme produit à 95% naturel, ou d’origine naturelle, se réfèrent à la norme ISO 16128. Il ne s’agit ni d’une loi, ni d’un label de qualité mais d’un moyen de codifier, de définir et d’harmoniser les pratiques des industriels, éclaire Anne-Sophie Bongain-­Decosne. Cette norme ne définit pas la manière dont le produit a été fait, d’où il vient… À moins de contenir une mention bio, qui vous dit que la camomille présente dans un soin naturel n’a pas été cultivée dans un champ rempli de pesticides?»

Les apps en renfort

Malgré tous les efforts et la bonne foi possibles, il reste toujours compliqué de décrypter les étiquettes de nos produits cosmétiques. La spécialiste le dit elle-même: «C’est précis sans être précis.» Reste que nos smartphones peuvent nous aider. Il existe plusieurs applications comme INCI Beauty, Yuka, FRC Cosmétiques ou encore CLAIRE qui analysent le contenu de nos produits afin que l’on puisse faire un choix éclairé.

Enfin, le livre de la journaliste allemande Rita Stiens, La vérité sur les cosmétiques, sorti en 2005, fait toujours office de bible. Depuis 2009, on peut aussi trouver l’ouvrage en ligne sous forme de base de données accompagnée d’articles. De quoi traquer correctement les pots qui en veulent à notre peau!

Comprendre les symboles sur les produits de beauté

© DR

Le pot: Aussi appelé «Période après ouverture» ou «PAO», ce symbole représente un pot ouvert avec un chiffre suivi d’un «M». Cette formule indique le nombre de mois pendant lesquels le produit peut être utilisé après ouverture.

Le «e»: Il s’agit du symbole universel du recyclage depuis 1970. Il informe que son emballage est recyclable. Lorsque le ruban de Möbius indique un pourcentage, celui-ci désigne la proportion de matériaux recyclés présents dans l’emballage en question. Enfin, il est parfois apposé à côté de la mention de contenance du produit selon la directive 76/211/CE. Il montre qu’un produit a été empaqueté selon les normes de l’UE.

Le Triman: Ce logo est une disposition française approuvée par la Commission européenne. Elle concerne les emballages ménagers de produits fabriqués en France ou importés sur le territoire français. Il signifie que l’emballage doit être trié ou rapporté dans un point de collecte.

Vegan: Le label, décerné par la Vegan Society, une des plus anciennes organisations véganes au monde, certifie qu’un produit cosmétique ne contient aucune matière première d’origine animale ni de sous-produits animaux.

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