Cosmétiques de supermarché: Que valent-ils?

À bas le mythe persistant selon lequel les cosmétiques peu onéreux ne sont pas efficaces. Bien au contraire, comme nous l’ont déjà prouvé des plateformes et autres médias à travers quelques analyses de produits, le prix n’est pas gage de qualité.

Pas plus tard qu’en janvier 2024, la Fédération romande des consommateurs (FRC) publiait un test axé sur les baumes à lèvres. Le grand gagnant: un produit Coop à… moins de 2 francs. De son côté, le magazine suisse Ma Santé révélait une liste des meilleures crèmes pour le visage dans son premier numéro annuel. En tête: une crème de jour signée I Am à moins de 5 francs.

Peu cher mais pas moins bon

Contactée par Femina, Geneviève Marie-Sainte, cosmétologue chez Phytosphere Swiss Lab, se veut claire d’entrée de jeu: «Le prix de vente d’un produit ne reflète absolument pas son efficacité.» En effet, d’un point de vue strictement réglementaire, toutes les griffes sont logées à la même enseigne. «C’est l’ordonnance du DFI sur les cosmétiques (OCos) qui se charge de légiférer. Et de fait, il n’y a absolument pas de différence de traitement entre les produits de grande surface et les produits de luxe», signale l’experte.

Notons toutefois que les marques prestigieuses privilégient la présence de beaucoup d’actifs afin de satisfaire une clientèle exigeante. «Les grandes maisons ont tendance à faire des formules très complexes avec parfois une bonne dizaine d’actifs plus ou moins concentrés en fonction de ce qu’elles veulent mettre en avant. Les petites marques, elles, utilisent aussi des actifs concentrés mais vont se focaliser sur une plus petite quantité pour garantir une certaine efficacité. De plus, ces dernières ne peuvent pas se permettre trop de superflu au risque de faire exploser leur prix de revient.»

En parallèle aux actifs premium qui justifient parfois que l’on mette davantage la main au porte-monnaie, d’autres éléments peuvent expliquer les fourchettes de prix aussi variées.

Tout d’abord les gros distributeurs peuvent se permettre de réduire leurs marges grâce à la grande quantité de produits vendus. «Sans oublier que les petites marques n’ont pas les mêmes budgets marketing que ce soit pour faire appel à des égéries ou simplement se faire connaître», explique Geneviève Marie-Sainte.

Finalement, l’emballage influe également sur le coût des cosmétiques. «Les marques qui optent pour des pots en verre ou de la sérigraphie devront compenser le coût élevé de ces procédés en augmentant le prix de vente de leurs produits», indique la spécialiste. Pareil pour les griffes de luxe qui s’allient avec des designers de renom afin de créer une bouteille de parfum, par exemple.

Privilégier les valeurs

«Quoi qu’il en soit, notre manière de consommer évolue. Si les gens apprécient les produits qui fonctionnent pour eux, on attache aussi beaucoup d’importance aux valeurs défendues par certaines sociétés. Je pense notamment aux préoccupations écologiques ou encore sociétales.»

Autres critères importants pour les consommatrices et consommateurs d’aujourd’hui: la santé. Ce n’est pas un hasard si des applications d’évaluation comme Yuka ou FRC s’invitent de plus en plus sur nos téléphones portables. Dans un monde où les clientes et les clients font de plus en plus attention à ce qu’ils achètent, les marques le savent: il faut miser sur d’autres atouts que les paillettes pour convaincre. Les produits à prix mini n’ont donc pas dit leur dernier mot.