Beauté
Botox: 25 ans après ses débuts, où en est-il?
FEMINA Le botox semble s’être démocratisé. Est-ce une réalité?
Jean-François Emeri Au début (ndlr: le botox est utilisé depuis 20 à 25 ans en médecine esthétique), le botox était plutôt coûteux et confidentiel, on voyait arriver en consultation une population ayant certains moyens et évoluant entre la quarantaine et la cinquantaine.
Mais aujourd’hui, l’offre s’est diversifiée et les prix ont un peu baissé, même s’il ne s’agit pas d’une chute spectaculaire, puisque ce produit demeure cher. La proportion de jeunes dans la vingtaine a nettement augmenté, sans doute parce que les réseaux sociaux ont énormément contribué à démocratiser cette technique.
A-t-on assisté à des perfectionnements significatifs?
Contrairement à ce que véhiculent certains discours publicitaires, la technologie n’a pas vu de progrès majeurs. La durée maximum de l’effet de la toxine botulique tourne toujours entre trois et six mois, une limite due à ses propriétés.
Justement, comment fonctionne le botox?
À l’origine, la toxine botulique était connue comme un redoutable poison qui avait tendance à se développer naturellement dans les conserves avariées transportées sur les bateaux. Sa consommation accidentelle provoque le botulisme, une maladie grave caractérisée par des phénomènes de paralysie.
C’est à partir de ce même principe que la toxine botulique a fait son apparition dans la panoplie de la médecine esthétique, à la fin du siècle dernier, pour combattre les rides. En bloquant certains muscles du visage, on peut lutter contre la formation de rides d’expressions qui naissent lorsque la peau a été plissée de manière répétitive.
Quelles sont les zones du visage qu’on peut ainsi traiter?
Au départ, la première indication a concerné la fameuse ride dite du lion, qui apparaît entre les deux sourcils. La toxine botulique est dans cette indication utilisée à des doses infimes reconstituées dans de l’eau. Ce liquide est le plus souvent injecté dans les muscles du visage responsables de ces rides.
Le traitement va ainsi pouvoir détendre les plis existants, mais aussi avoir un effet préventif en bloquant les mouvements susceptibles de creuser la ride. Cette technique s’applique aujourd’hui aussi au niveau des pattes d’oie et du front.
Y a-t-il des contre-indications à prendre en compte?
Le botox ne devrait plus vraiment être proposé à partir de la soixantaine. Plus on avance dans l’âge et plus on risque de créer un affaissement du front, car s’il n’y a plus de tonus musculaire et cutané suffisant, le botox peut aggraver la chute du sourcil et rendre la paupière supérieure lourde. Le bénéfice devient alors moins évident et il est plus approprié de se diriger vers la chirurgie.
Faut-il faire attention à ne pas en abuser?
Il n’y a aucune limitation dans la dose totale qu’un individu peut supporter durant toute sa vie. On peut se faire régulièrement des injections pendant vingt ans sans problème. Il faut savoir que le botox est actuellement l’injectable le plus sûr en médecine esthétique, ce qui n’est pas forcément le cas de l’acide hyaluronique, souvent utilisé en parallèle, qui peut provoquer des effets secondaires à long terme.
En outre, le botox disparaît totalement après l’injection. Il doit cependant être réalisé avec précision, l’expérience de la personne qui injecte est importante pour éviter de bloquer la paupière.