Tendance, méthodes, shopping: Tout sur l'épilation

Le 9 février 2023, une aisselle créait le buzz sur Instagram. Sur son profil, Angèle publiait un selfie le bras levé, dévoilant une légère toison sous le creux de son épaule. La chanteuse belge n’en était pas à son coup d’essai. Sur l’affiche de sa tournée 2019, allongée sur l’herbe et les bras croisés derrière la tête, elle dévoilait sans complexes ses aisselles velues. Une manière pour la jeune femme bien dans sa peau d’envoyer valser les diktats (encore) imposés aux femmes.

Si, dans les très nombreux commentaires du post, on applaudissait en majorité, les poils d’Angèle faisaient encore se hérisser ceux de pas mal de ses followers hommes et femmes, déçues que celle qui est aussi égérie Chanel perde ainsi, dixit, de son glamour.

Cachez ce poil que je ne saurais voir. Malgré l’évolution des mœurs et un souffle nouveau apporté par les nouvelles générations et les mouvements féministes, il faut bien avouer que, question pilosité, la norme sociale est encore à l’éradication quasi totale. Selon une étude Ifop publiée en France en 2021, l’épilation de la zone intime concerne trois femmes sur quatre, et 75% d’entre elles pratiquent même le bikini intégral ou semi-intégral. Une tendance autrefois prisée par les jeunes générations et aujourd’hui plébiscitée par les moins jeunes.

Cette volonté d’arborer un bikini imberbe, Monica Lovin, esthéticienne à Lausanne, la confirme: «Mes clientes n’ont jamais arrêté de s’épiler et le maillot brésilien ou ticket de métro continue à être très demandé.» Si au sein de son institut, on vient pour traquer les indésirables, c’est lors d’une sortie perso que la professionnelle de la beauté a pu constater un semblant de petite révolution: «Je suis allée au Bain des Rives, ce sauna éphémère installé sur les bords du Léman, à Bellerive, qui permet de faire alterner bain froid dans le lac et chaleur.»

Table rase… ou pas!

Retour à plus de naturel, convictions féministes ou effet post-confinement, les motivations de celles qui décident de s’en balancer sont multiples. Et les chiffres, même timides, sont là: selon l’étude citée plus haut, le nombre de femmes qui conservent leurs poils pubiens a doublé en huit ans. Un choix pas toujours évident à assumer, même pour celles qui revendiquent plus de libertés. Car la norme sociale anti-poils a la peau dure.

Selon Emma Gauthier, doctorante en Études genre à l’Université de Genève, cette injonction à se débarrasser des poils date de l’époque où, au XXe siècle, les femmes ont commencé à se découvrir avec l’apparition des premiers maillots de bain: «On a l’exemple de Christine Hope, chercheuse américaine, qui montre qu’avant les années 1920, ce sont seulement les poils des aisselles qui sont vus comme gênants, dégoûtants sur les corps féminins blancs.»

Pour la spécialiste du sujet, cette perception négative du poil féminin prend sa source dans la volonté de contrôle du corps des femmes dans un contexte patriarcal:« Les femmes ont été incitées, par la pub notamment, à se créer des complexes à ce niveau, à considérer que leur corps, pour qu’il soit beau, soit dépourvu de poils. Le regard des hommes a sexualisé le sujet de la pilosité, jusqu’à ce paroxysme de l’épilation intégrale dans les années 2000.»

Reste que si le fait d’en avoir ou pas reste un choix personnel, les façons de se débarrasser des poils sont nombreuses et de moins en moins douloureuses. Douillettes ou warrior, maxi-toison ou duvet léger, les options sont légion!

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À chaque personne sa méthode

Pour les sensibles pressées

Le rasoir: rapide, efficace, il reste la méthode de rasage la plus employée. Mais attention à la repousse, souvent plus rapide et plus drue.

La crème dépilatoire: rapide, elle est de plus en plus adaptée et déclinée en version peaux sensibles ou à base de composants plus naturels.

Le galet épilateur: cet accessoire doté d’une substance abrasive agit par frottements circulaires pour user et couper le poil. Rapide, indolore, mais à réserver aux poils les plus fins et aux peaux les moins sensibles.

Pour les courageuses motivées

La pince à épiler: incontournable, mais à cantonner aux petites zones du visage, par exemple.

L’épilateur électrique: c’est rapide, mais ça fait mal et génère pas mal de poils sous peau et de repousses multiples lorsque le poil est cassé et non arraché.

La cire froide et chaude: à la maison ou en institut, c’est la méthode classique, rapide et efficace.

Le sucre: venue d’Orient, cette méthode vieille comme le monde qui s’assimile à l’épilation à la cire demande une certaine expertise.

L’épilation au fil: réservée au visage, cette technique ancienne et qui nécessite un bon coup de main est parfaite pour celles qui veulent en finir avec les poils sur le menton, les sourcils ou la moustache. Même les hommes l’adoptent pour les poils de barbe qui remontent trop haut sur les pommettes.

Pour les jusqu’au-boutistes patientes

L’épilation électrique: elle consiste à envoyer un petit choc électrique dans le follicule pour éradiquer le poil. Idéal pour les poils du visage, même les plus blonds.

La lumière pulsée: à domicile avec son appareil perso ou en institut, la lumière pulsée permet une épilation semi-définitive sans trop de douleur.

Le laser: pratiquée uniquement sous contrôle médical, c’est la méthode la plus efficace. Si la technique n’est pas nouvelle, les appareils ont, selon le docteur Francesco de Boccard de la clinique Entourage à Lausanne, considérablement évolué: «Les dispositifs aujourd’hui combinent trois lasers de longueurs d’onde différentes, Alexandrite, Yag et Diode, ce qui permet, par exemple, de traiter plus de poils en moins de temps et moins de passages et avec moins de douleur.»

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