Décryptage
Médecine esthétique: Les techniques les plus répandues
Depuis quelques années, la médecine esthétique connaît un développement plutôt important, notamment auprès des plus jeunes.
© STOCKSY/BETHANY BIRNIESe débarrasser de sa fameuse ride du lion, tonifier les traits de son visage, activer sa pousse de cheveux… la médecine esthétique ne cesse de proposer de nouvelles techniques (aux appellations anglophones parfois étranges) pour atténuer certaines imperfections ou pour prévenir les premiers signes de l’âge.
Finie la période où ces traitements étaient réservés aux célébrités ou aux femmes mûres. «Il n’est pas rare d’avoir des patientes plus jeunes», nous explique la Dre Gloria Muthukumaran, médecin esthétique chez Forever Institut à Genève. Par ailleurs, selon les expert-e-s économiques de l’IMCAS (congrès mondial des dermatologues et des chirurgien-ne-s esthétiques), les revenus du marché de la médecine esthétique continueront de grimper au moins jusqu’à 2027 et ce, malgré une baisse en 2023 survenue notamment à la suite de la diminution du pouvoir d’achat.
Appel aux professionnel-le-s recommandé
Toutefois, la demande croissante pousse certaines personnes peu scrupuleuses du domaine à surfer sur la tendance.
«Je pense que tout un chacun est libre de faire ce qu’il ou elle veut de son corps. Mais il faut faire attention à choisir les bon-ne-s praticien-ne-s», signale la Dre Alexandra Miles, dermatologue et cofondatrice de la clinique Maison Toa à Lausanne.
En effet, de nombreux instituts proposent des traitements pour raffermir le derme. Pourtant en Suisse, il est interdit d’injecter de l’acide hyaluronique ou du botox si l’on ne bénéficie pas d’un diplôme en médecine. «Du côté des infirmiers et infirmières, ils et elles ne sont pas autorisé-e-s à injecter du botox. Du côté de l’acide hyaluronique, cela reste une zone grise», nous informe la doctoresse.
Par conséquent, si l’on souhaite opter pour la médecine esthétique, il convient de bien se renseigner et de faire appel à un-e professionnel-le. Ce dernier ou cette dernière pourra vous aiguiller sur la technique idéale à adopter selon vos besoins.
Le PRP
Quesaquo: Le Plasma riche en plaquettes (PRP) est un traitement 100% naturel. On débute par une prise de sang. Le prélèvement sanguin sera ensuite centrifugé afin d’en extraire cet élixir régénérateur riche en plaquettes qui est alors réinjecté à l’aide d’une aiguille dans des zones précises. «Si on souhaite stimuler la repousse des cheveux, on opte pour des injections dans le cuir chevelu, pour un effet anti-âge ce sera sur le visage», note la cofondatrice de Maison Toa.
La durée: Entre 20 et 30 minutes.
Recommandations de la médecin: La Dre Alexandra Miles conseille entre trois à six séances par année afin que les effets soient visibles.
La douleur: «Je ne parlerais pas de douleur, mais plutôt de gêne», explique la doctoresse avant d’ajouter qu’on propose toujours une crème anesthésiante avant les injections sur le visage.
Le prix: Entre 500 et 600 francs.
Éviction sociale: Aucune pour le cuir chevelu. Lors du traitement du visage, la zone traitée est rouge durant 48 heures.
Âge: Dès les premiers signes d’alopécie ou l’arrivée des premières rides. «C’est généralement le premier soin que l’on recommande puisqu’il est naturel. Même les femmes enceintes peuvent y avoir recours», conclut la praticienne.
Le botox
Quesaquo: «Ce qu’on appelle botox est en fait de la toxine botulique produite par une bactérie. Injecté, il permet de diminuer les rides et d’empêcher la contraction musculaire», précise Alexandra Miles.
L’intervention la plus demandée: Selon la médecin, la technique en vogue est le baby botox. Il diffère d'une séance traditionnelle par le nombre d’unités moins élevé. Le résultat est plus naturel.
«Aujourd’hui les patient-e-s visent quelque chose qui ne se voit pas. Pour optimiser l’effet, on compense avec un skinbooster pour hydrater.»
La durée: L’intervention dure cinq minutes. Comptez une consultation de 30 minutes en plus si c’est la première fois que l’on fait appel à ce genre de traitement, 15 minutes si on y a déjà eu recours. Pour un bon entretien, on opte pour une injection tous les six mois.
La douleur: «Le traitement n’est pas douloureux, mais tout dépend bien entendu des sensibilités. En fait, ce n’est pas tant la piqûre qui fait mal mais le produit que l’on injecte qui peut légèrement brûler. C’est un peu comme un vaccin», précise la spécialiste.
Le prix: Entre 500 et 600 francs pour un baby botox et 600 à 700 francs pour du botox.
Éviction sociale: Des hématomes peuvent survenir au niveau des zones d’injection.
Âge: À partir de 30 ans en moyenne
Le laser
Quesaquo: En fonction de son indication, le laser émet un faisceau lumineux qui permet de réaliser une dermabrasion par l’action de chaleur. Cela permet d’améliorer la qualité de la peau en favorisant la production de collagène et ainsi de réduire les rides et imperfections. Il existe différents protocoles selon ce que l’on recherche. Afin d’avoir des résultats visibles et efficaces, il est conseillé d’avoir recours à au moins trois séances.
L’intervention la plus demandée: Différents lasers sont utilisés pour différentes affections. Pour traiter les lésions pigmentaires, on fait appel au laser picosecondes (comme le picopro), qui permet aussi de réaliser des détatouages. Le traitement de l’acné inflammatoire et des cicatrices d’acné est aussi très demandé.
La durée: Environ 45 minutes ou moins en fonction du traitement.
Recommandations de la médecin: Après chaque séance, il convient de se protéger du soleil avec un SPF50 pendant environ une semaine en plus de sa routine cosmétologique habituelle. Un traitement antitaches à l'acide tranexamique ou un retinol est un excellent ajout à sa routine.
La douleur: Le traitement peut être plus ou moins douloureux. «Pour le détatouage, nous appliquons une crème anesthésiante avant le soin. Pour le traitement des lésions pigmentaires, les patientes peuvent ressentir une sensation désagréable comme des coups d’élastique ou une sensation de chaleur», signale la Dre Gloria Muthukumaran, praticienne de Forever Institut.
Le prix: 450 francs par séance pour la réjuvénation (les tarifs du détatouage varie en fonction du tatouage).
Éviction sociale: Quelques rougeurs en post-traitement durant deux jours maximum. Pas de cicatrices, ni de bleus.
Âge: Tout âge.
Les fils tenseurs
Quesaquo: Les fils résorbables sont déposés à l’aide d’une aiguille ultrafine dans la couche profonde de la peau sous anesthésie locale ou sédation. On les applique sur l’ovale des joues ou au-dessus des sourcils afin de lutter contre le relâchement et la perte d’élasticité du visage. La durée d’action du lifting par fils tenseurs est de deux ans environ. Il y a encore 30 ans, les médecins utilisaient du fil d’or. Mais comme la matière n’est pas résorbable et que les allergies à ce type de métal ne sont pas rares, l’or a été abandonné.
La durée: L’intervention dure entre 45 et 60 minutes, mais tout dépend du nombre de fils déposés. «En moyenne les patient-e-s optent pour deux ou trois fils par côté», explique la Dre Patricia Delarive, spécialiste FMH en dermatologie et vénérologie, cofondatrice de la Clinique Matignon.
Recommandations de la médecin: Éviter de mettre la tête sous l’eau durant deux ou trois jours, au risque de contracter une infection.
La douleur: On ne parlera pas vraiment de douleur ici mais plutôt de désagrément. «En effet, on peut sentir un léger dérangement au niveau des points d’entrée et de sortie des fils, soit au niveau du menton, de la lisière des cheveux sur les tempes, au-dessus des oreilles ou au niveau de la mâchoire», explique la professionnelle.
Le prix: 1900 francs pour deux fils, 2300 francs pour quatre fils, 2700 pour six fils.
Éviction sociale: On peut avoir le visage un peu gonflé ou de petits hématomes durant quelques jours.
Âge: Dès 35-40 ans, sans limite d’âge, à condition que la peau soit suffisamment dense. La raison: si la peau est très fine, les fils pourraient éventuellement se voir.
Le coolsculpting
Quesaquo: Il s’agit d’une technique non invasive aussi appelée cryolipolyse qui utilise le froid pour geler les cellules graisseuses. Ces dernières finissent par mourir. La zone traitée est alors plus tonique et sculptée. «On applique des ventouses qui vont en quelque sorte aspirer les endroits ciblés et les refroidir jusqu’à -12 degrés. On masse ensuite la zone afin de casser les cristaux gelés», explique la cofondatrice de la Clinique Matignon, avant d’ajouter que les parties du corps les plus demandées sont le ventre et les poignées d’amour.
La durée: 35 minutes pour chaque zone.
Recommandations du médecin: «Du moment que l’on est stable sur la balance, il n’y a pas besoin de revenir à plusieurs reprises pour avoir recours à cette technique.»
«Il faut retenir que contrairement à la liposuccion, le coolsculpting a pour but d’harmoniser les courbes plutôt que de viser une perte de poids», indique Patricia Delarive.
La douleur: Durant l’intervention, le ou la patient-e ne ressent en général pas de douleur. Toutefois, il ou elle peut garder une certaine sensibilité sur les zones ciblées dans les trois ou quatre jours qui suivent.
Le prix: 500 francs par cycle de 35 minutes.
Éviction sociale: Rien de particulier
Âge: Tout âge.
Les peelings
Quesaquo: Les peelings contiennent des substances végétales ou chimiques qui, selon la puissance de leur produit actif, leur concentration et la durée d’application, vont éliminer la partie superficielle de la peau. Il existe différents peelings, dont ceux à base d'acides de fruits, TCA (trichloroacétique). L’objectif est d’améliorer la qualité, l’éclat de la peau, les ridules sont lissées, le teint est unifié, les lésions pigmentaires sont atténuées.
La durée: 30 à 45 minutes.
Recommandations de la médecin: Un protocole de quatre séances pour un résultat optimal, suivi d’un entretien une à deux fois par an. Il est impératif d’adopter une routine avec une crème solaire afin de protéger «cette nouvelle peau».
La douleur: «Lors de peelings TCA, les patient-e-s peuvent parfois ressentir une sensation d’échauffement que nous pouvons soulager à l’aide d’un miniventilateur», note la Dre Muthukumaran. Cela peut durer jusqu’à 30 minutes maximum pour certains peelings.
Prix: 160 francs la séance pour les peelings à l'acide de fruit ou dès 250 francs pour un TCA.
Éviction sociale: Le traitement peut faire «peler» pendant environ sept jours. Les patient-e-s peuvent aussi constater l’apparition de rougeurs jusqu’à 24 heures après leur peeling.
Âge: Tout âge.
L’acide hyaluronique
Quesaquo: L’acide hyaluronique est un gel transparent présent sous différentes formes. Il se trouve naturellement dans notre organisme et fait partie du bon fonctionnement des cellules.
«Sous forme très réticulée et concentrée, il est utilisé comme traitement de support, apporte du volume et comble les rides profondes, tout en gardant un effet naturel», précise la doctoresse Muthukumaran.
Elle ajoute que l'acide hyaluronique est proposé comme traitement permettant de donner de la structure à un visage qui s’affaisse: «Pour remédier à ce problème, nous pouvons mettre des points d’ancrage pour repositionner les structures au niveau de l’os zygomatique et remettre de la tension mais également travailler la mâchoire (jawline) en complément. Chez un-e patient-e qui recherche plutôt une correction, nous utilisons l'acide hyaluronique sur un menton fuyant ou pour traiter une absence de ligne au niveau du bas du visage.»
Enfin, lorsque la substance est faiblement concentré, c’est plutôt un produit d’hydratation en profondeur et de stimulation de la production de cellules de fibroblastes, de collagène ou encore d’élastine. «Il ne modifie ni les volumes ni les expressions», signale la spécialiste.
L’intervention la plus demandée: D’après l’experte, les produits de biorevitalisation comme les skinboosters sont actuellement très en vogue pour leur effet préventif sur le vieillissement. Les skinboosters font partie de la famille des acides hyaluroniques peu réticulés. Premier traitement de biostimulation du tiers moyen et du tiers inférieur du visage, il apporte une hydratation profonde et agit sur les ridules, l’éclat et la tonicité à la peau.
La durée: L’intervention est rapide, 30 minutes à l’aide d’une aiguille ou à la canule (petit tube en matière plastique, en métal permettant le passage du produit).
Recommandations de la médecin: Pour commencer, il est intéressant de suivre un protocole de trois séances à un mois d’intervalle, puis une séance toutes les années.
La douleur: «L’utilisation de la canule peut être désagréable mais rarement douloureuse, en fonction de la sensibilité des patient-e-s, nous pouvons utiliser un pack de glace», note la praticienne de Forever Institut.
Le prix: 990 francs les 3 séances de skinbooster, dès 590 francs pour de l'acide hyaluronique volumateur (le prix est en fonction de la quantité injectée).
Éviction sociale: Il n'y en a pas, même si des bleus post-injection peuvent survenir, avec une durée variable de cinq à sept jours.
Âge: Dès 25 ans.
Une autre intervention très demandée: Le Profhilo qui est un acide hyaluronique extrêmement pur. Comme le skinbooster, c’est un produit de biorevitalisation. Utilisé sur le visage, le cou, le décolleté et le corps, il apporte en plus de l’hydratation un discret effet tenseur, la peau est plus ferme et lumineuse.
Durée: Entre 15 et 30 minutes.
Recommandations de la médecin: L’effet apparaît au fur et à mesure des jours avec un joli résultat deux semaines après l’injection. «Je propose généralement un protocole comprenant deux séances à un mois d’intervalle afin de maximiser les effets, puis des séances d’entretien tous les huit à douze mois.»
La douleur: Les patient-e-s peuvent ressentir une légère sensation de chaleur lors de l’injection.
Prix: 990 francs pour le protocole de deux seringues et 600 francs pour une seringue lors des séances d’entretien.
Éviction sociale: Comme toutes injections à l’aide d’une aiguille, des bleus peuvent apparaître. On peut aussi avoir des petites tuméfactions et des rougeurs aux points d’injection, cinq de chaque côté du visage, d’une durée maximum de 48 heures.
Âge: Dès 30 ans.
