soins & bien-être
Et si la crème hydratante rendait notre peau paresseuse?
Nettoyage du visage, lotion, sérum, contour des yeux, crème hydratante… «STOP!» On arrête tout: selon certains professionnels, on contribuerait à rendre notre peau paresseuse en la bombardant ainsi d’agents anti-rides, hydratants et autres boosteurs d’éclat. Le problème? Ces derniers finissent par faire le boulot à la place de notre épiderme. C’est le constat auquel a abouti Kate Kerr, experte en soins du visage, comme elle l’explique à la version anglaise du magazine «Elle»:
Il y a du pain sur la planche pour faire évoluer les mentalités, car dès notre plus tendre adolescente, on nous apprend à hydrater au maximum notre visage. Et même si l’on ne fait absolument rien d’autre pour le soigner, on met de la crème. Que ce soit un pot bleu avec un «N» sur le dessus ou une version plus moderne, la pommade reste l’Essentiel avec un grand «E» pour des millions de personnes.
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Le cercle vicieux des formules toujours plus riches
Tout faux, selon l’experte: «Dans la plupart des cas, la peau est capable de maintenir seule son propre niveau d’hydratation. Une surhydratation envoie des signaux contradictoires, indiquant à l’épiderme qu’il peut stopper sa production. Lorsque cela se produit, la peau devient paresseuse et manque alors réellement d’hydratation, ce qui nous pousse à rechercher des formules encore plus crémeuses, aggravant encore le problème.»
Et Kate Kerr n’est pas la seule à partager cet avis. La doctoresse et dermatologue Stefanie Williams, également interrogée par le magazine, abonde dans le même sens: «Surcharger la peau de textures trop riches, trop lourdes et occlusives peut obstruer les pores et ralentir son renouvellement naturel.» Les symptômes d’une peau léthargique sont variés: tiraillements, sécheresse, épiderme réactif, teint terne, etc.
Daniela Morosini, journaliste beauté pour le site Refinery29, a cessé d’utiliser de la crème hydratante en 2016, suite à un défi. «Curieusement, cela s’est avéré être la meilleure chose que j’ai jamais faite pour ma peau, je ne suis jamais revenue en arrière», écrit-elle. C’est également suite à une entrevue avec Kate Kerr que la jeune femme a ouvert les yeux. Elle qui a longtemps pensé que le peeling était trop agressif, elle a finalement découvert que l’exfoliation renforçait la barrière naturelle de l’épiderme en éliminant les cellules affaiblies à la surface et en laissant de la place aux nouvelles, plus fraîches et plus fortes.
Attention aux peaux véritablement sèches
Seule exception: les personnes qui ont véritablement la peau sèche. Mais cette catégorie ne concerne que 10 à 15% de la population: on confond trop souvent celle-ci avec un simple manque d’eau. Dans le cas de ces épidermes véritablement secs, le processus d’hydratation de la peau est déficient et n’est pas en mesure de fonctionner efficacement, une crème riche est donc recommandée. Les femmes concernées n’ont jamais eu d’acné mais sont souvent sujettes à l’eczéma, le psoriasis et la dermatite.
Vous souhaitez vous aussi tenter le coup et zapper l’étape «crème hydratante» au profit d’un sérum ou d’une lotion extra light? Modifier sa routine beauté et demander à sa peau de mieux travailler ne se fait pas en un jour. Il faut penser cette nouvelle façon de soigner son visage en termes de marathon facial, et non pas de sprint dermatologique. Car modifier ainsi la nature même des tissus demande du temps: les premiers signes apparaîtront au bout de 6 semaines, les changements les plus importants prendront 18 semaines, soit trois «cycles de peau».
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