Love story: Les lettres d'amour secrètes

Parmi les objets éparpillés sur la table de la cuisine, il y avait une toute petite clé. Il avait sorti du sac de sa mère tout ce qu’une dame peut y transporter: un porte-monnaie, des Kleenex, un paquet entamé de petits bonbons au citron sans sucre, une carte de bus, d’anciennes petites listes de courses, un rouge à lèvres. Il était assis, abasourdi par la tâche qui l’attendait, tout trier et mettre de l’ordre dans la petite maison où ses défunts parents avaient vécu pendant plus de quarante ans.

Les souvenirs de son enfance, puis de ses années d’étude étaient pourtant bien lointains et ceux-ci le tétanisaient, lui qui ne savait pas vraiment comment entreprendre ce que l’on doit à ceux qui nous ont quittés. Planifier ce travail déroutant, c’était la première chose à faire. D’abord chercher tous les papiers de famille et les classer. Ses parents avaient toujours été des taiseux et ne lui avaient pas vraiment parlé de leurs histoires de famille respectives.

Il ouvrit le secrétaire qu’il avait toujours connu fermé, se demandant bien ce qu’il pouvait contenir. Des cartes d’identité, des certificats de toutes sortes, des actes notariés concernant la maison qui était payée depuis fort longtemps, des petits bracelets de naissance avec son prénom et celui de sa sœur. Cette dernière avait disparu depuis cinq ans, aussi se retrouvait-il seul à devoir tout assumer. Rien de vraiment étonnant dans ces tiroirs.

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Il décida de ranger la cuisine avant de passer aux autres pièces. De la vaisselle, des casseroles, quelques conserves périmées, sa mère seule depuis longtemps ne devait pas mettre à jour le contenu de ses placards. Bon, tout ceci serait débarrassé prochainement. Dans la chambre, un lit, une table de nuit, un fauteuil voltaire et une armoire.

Au mur, un vieux tableau représentant une vue de bord de mer en Bretagne. Des photos: le mariage de ses parents, sa sœur et lui-même. Dans l’armoire, des vêtements, des chaussures, trois sacs à main et quelques foulards. Au débarras tout cela. Pareil dans la salle de bains. Il ferait venir une entreprise spécialisée.

Alors qu’il avait décidé de revenir le lendemain, il passa devant une toute petite armoire suspendue dans le couloir. Il l’ouvrit et y trouva une jolie boîte entourée d’un ruban rouge à fleurs et munie d’une serrure. C’est à ce moment qu’il se souvint de la petite clé sortie du sac de sa mère. Il la prit, ouvrit la boîte et y découvrit tout un tas de petits mots tendres échangés par ses parents tout au long de leur vie. Il n’avait jamais ressenti tout l’amour qu’ils avaient l’un pour l’autre pendant qu’il vivait auprès d’eux… C’étaient vraiment des taiseux!

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