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Bali: Le quotidien d'un couple de «digital nomads»
Laura Capel et Mathieu Jacquemoud n'échangeraient leur choix de vie pour rien au monde.
© DRÀ 18 ans, Laura Capel tombe amoureuse du voyage lors d’un séjour linguistique en Australie. Quelques années plus tard, c’est de Mathieu Jacquemoud qu’elle s’éprend. «Quand j'ai rencontré Laura, elle me parlait souvent de son expérience. Elle me disait qu’un jour, elle aimerait bien pouvoir repartir pour une longue période. Moi j’avais mon travail à la banque, c’était compliqué. J’ai fait des études, mon brevet fédéral, je ne me voyais pas lâcher mon poste du jour au lendemain». Puis le Valaisan se laisse convaincre, attiré lui aussi par cet ailleurs qui appelle tant sa moitié. À 23 ans, les amoureux lancent leur projet de tour du monde. Ils se fixent deux ans pour économiser et planifier leur itinéraire.
À l’approche de leurs 25 ans et alors qu’ils ont déjà quitté la sécurité de leur emploi, le Covid vient bousculer tous les plans. Les frontières ferment tour à tour. Seuls quelques pays restent accessibles, comme le Costa Rica, le Mexique et Bali. «On avait déjà voyagé à Bali en 2019 pour des vacances de trois semaines, on s'est dit “Pourquoi pas s’y installer pour quelques mois, le temps que ça se rouvre?”», explique Mathieu Jacquemoud. Malgré la pandémie mondiale, le couple s’envole donc pour l’Indonésie. Il est loin de se douter qu’il y restera près de deux ans au lieu des trois mois initialement prévus.
Un quotidien à 100 à l’heure
Si le charme de l’île et de ses paysages à couper le souffle n’est plus à prouver, c’est la qualité de vie balinaise qui séduit le duo. Sur place, leur quotidien se résume à la plage, au soleil, à des virées à deux à scooter. C’est du moins ce que leurs comptes Instagram - qui atteignent rapidement des centaines de milliers d’abonnés - laissent paraître. La réalité est toute autre pour les deux créateur-trices de contenus. «On s'est promis de poster une vidéo tous les jours sur toutes les plateformes pour pouvoir gagner notre indépendance (financière, ndlr). La première année, on a ne comptait pas nos heures. On a fait plus de 1400 vidéos à nous deux», lance Laura Capel.
«On vend des vacances sur nos réseaux sociaux mais en réalité, quand on est par exemple dans les hôtels avec petit-déjeuner flottant dans la piscine, on passe tout le repas à créer des photos et des vidéos. Puis on mange froid, s’amuse la Montreusienne. Les gens voient le résultat, mais pas tout le travail qu’il y a derrière.»
«Il n'y a très peu de moments où on ne parle pas du travail. On est toujours en train de se partager nos idées. C'est très positif, on ne voit pas le temps passer quand on en discute mais c'est vrai que des soirées films, ça fait presque deux ans qu'on n'en a pas connu», ajoute le Valaisan.
Carnet de voyage
«On a commencé à faire des vidéos sur Bali, sur le voyage, les hôtels, les destinations, les cascades, les chutes d'eau, etc. On voulait juste créer du contenu, avoir une petite communauté qui suit nos aventures», explique Mathieu Jacquemoud. Puis les messages d’internautes se sont multipliés. «On s’est rendu compte qu’il y avait clairement un besoin. On s’est dit “Pourquoi ne pas créer un e-book sur Bali, sur toutes les choses à savoir, les lieux incontournables à visiter, à quoi il faut faire attention, etc.”? On a donc sorti notre e-book, créé notre site internet et dès la mise en ligne, ça a explosé», note le couple.
Qu’est-ce qui qualifie cette existence de digital nomads? Pour Laura Capel et Mathieu Jacquemoud, c’est la liberté. Géographique d’abord, puisque leur activité leur permet de travailler depuis n’importe où. Temporelle aussi, puisqu’ils organisent leur emploi du temps comme il et elle le souhaitent. «À Bali, l'île est presque faite sur mesure pour ce mode de vie. Il y a des fitness, des espaces de coworking et des cafés. En réalité, tout le monde a une routine de travail qui permet d'être productif-ve, mais aussi de pouvoir s’épanouir, profiter du soleil, etc.», liste Mathieu Jacquemoud. «Moi, personnellement, je ne pourrais jamais retourner dans ma vie d'avant», renchérit la créatrice de contenu qui frise les 300 000 abonné-e-s sur Instagram.
«Ce que j'ai apprécié le plus, c'est vraiment la liberté. C'est vrai qu'au début, on ne gagnait pas d'argent, on prenait sur nos économies. Mais le fait de pouvoir gérer son temps comme on veut et de ne pas savoir quel jour on est, je trouve que c'est vraiment le sentiment le plus incroyable», s'enthousiasme Laura Capel.
Les amoureux passent leur été en Suisse. Entrepreneuse et entrepreneur dans l’âme, ils gèrent plusieurs événements en Suisse romande, comme les Drive In Suisse, en plus d’une marque de maillots de bain. Et parce que l’appel de l’île indonésienne est toujours aussi fort, le couple y fait construire une maison. Le retour dans leur petit paradis est prévu pour octobre.
