Chronique sexe
Sexe: Les bienfaits et les raisons de l'abstinence
«Car l’abstinence peut être «au service» d’une meilleure sexualité à venir! C’est un peu comme l’occasion de faire le point, de faire tabula rasa, de se «désintoxiquer» (on sort des habitudes, on arrête le porno et les vibros…) afin de voir ce qui nous manque vraiment.» - Romy Siegrist, psychologue et sexologue clinicienne
© PETITES LUXURES«Mes biens chers frères, mes biens chères sœurs, reprenez avec moi tous en chœur: pas de boogie-woogie avant vos prières du soir» – ni après d’ailleurs. Eh oui, parfois, les joies de la chair, métaphorisées par des styles musicaux divers – boogie-woogie, rock’n’roll ou bien «La salsa du démon» – sont (re)mises au placard!
Que ce soit une abstinence secondaire (un choix de non-sexualité après une période d’expérimentations) ou bien un choix primaire (qui a toujours été là), qu’elle soit restreinte à une période (par exemple avant le mariage) ou pas, liée à des croyances religieuses, philosophiques, politiques, ou non, l’abstinence est une pratique relativement courante. À noter que l’abstinence sexuelle est bien une décision, et non pas un état de fait subi. Survolons-en quelques raisons et utilisations.
Certaines formes d’abstinence visent à une mise à distance de la sexualité dans son entièreté (y compris les fantasmes et l’automasturbation), car il y aurait mieux à faire dans la vie que de se laisser «séduire», c’est-à-dire «détourner du droit chemin», par cette activité qui peut être vécue comme obsédante, envahissante, futile. Parce que, pour certaines personnes, il vaut mieux être ascète qu’à sept (ou même simplement à deux)!
Meilleure sexualité
À noter que la valorisation d’autres activités par rapport au sexe (et à l’argent en l’occurrence), dans une visée politique, fait des adeptes au Japon, où l’on parle de «mangeurs d’herbe» (sōshoku danshi): il n’est pas certain qu’avec ce nom leurs intentions seraient comprises de la même façon ici, quand bien même les gazons à brouter se font rares!
D’autres fois, l’abstinence vient prendre place après des déceptions amoureuses ou sexuelles, comme un temps de récupération, de réappropriation de son corps et de sa vie, pour sortir d’une éventuelle (co)dépendance. Car l’abstinence peut être «au service» d’une meilleure sexualité à venir!
C’est un peu comme l’occasion de faire le point, de faire tabula rasa, de se «désintoxiquer» (on sort des habitudes, on arrête le porno et les vibros…) afin de voir ce qui nous manque vraiment. Afin également de ressentir un éventuel désir autrement, ce qui peut par exemple relancer une dynamique érotique au sein du couple! «On s’interdit de faire l’amour pendant tant de temps, mon amour.»
En désaturant les capteurs, en titillant la frustration, l’abstinence peut raviver les sensations, et les ardeurs. Ou simplement permettre de diriger notre énergie ailleurs!
